Magazine Culture

En haut à gauche de Erri DE LUCA

Par Lecturissime

en-haut-a-gauche.JPG

  

♥ ♥ ♥

« Il y a toujours un saint en sentinelle pour une enfance silencieuse. » (p. 83)

L’auteur :

D'origine bourgeoise, il est destiné à une carrière de diplomate. Il s'y refuse, rompt avec sa famille et en 1968, embrasse le mouvement de révolte ouvrière. Il intègre le mouvement d'extrême gauche : Lotta continua, dont il sera dirigeant de la fin des années soixante au début des années soixante-dix.

Il multiplie les métiers manuels : ouvrier spécialisé chez fiat à Turin, manutentionnaire à l'aéroport de Catane, maçon en France et en Afrique, conducteurs de camions.
Bien qu'il se dise athée, il lit quotidiennement la bible et a appris l'hébreu ancien pour pouvoir lire et traduire les textes sacrés.

C'est un passionné d'alpinisme, sujet sur lequel il a écrit de nombreux articles..
Pendant la guerre de Yougoslavie, il s'engage comme conducteur auprès d'une association humanitaire, et convoie des camions de ravitaillement en Bosnie.

Bien qu'il ait commencé à écrire à l'âge de vingt ans, son premier livre ne paraît qu'en 1989, et obtient le prix Femina en 2002.

Il collabore au Matino, principal journal napolitain et à d'autres périodiques La republica, il manifesto).
Il vit actuellement près de Rome. (Source : babélio)

L’histoire :

Publié en 1994, le recueil de nouvelles En haut à gauche semble contenir en germe nombre de livres à venir d’Erri De Luca. C’est d’abord l’enfance napolitaine, des pêcheurs taciturnes, une nature découverte avec l’école buissonnière. Puis, souvent d'inspiration autobiographique, de courts récits mettent en scène les années d’initiation ouvrière : le narrateur est né en bourgeoisie, il s'éveille à la solidarité des exploités. Surgissent des souvenirs de lutte, de sauvetages amoureux. Partout, le sacré. Erri De Luca excelle à transmettre la beauté des corps et des objets, la chair du monde et des livres. Chaque expérience devient une source d'enseignement que les mots viennent prolonger. (Source : Editeur)

Ce que j’ai aimé :

Dans un style inoubliable et avec la sensibililté accrue qu'on lui connaît, Erri de Luca évoque son enfance puis le passage à l'âge adulte : l’école buissonnière, la solidarité entre les élèves, les leçons des grands maîtres que l’on admire et dont on retient les leçons, pour plus tard, quand on aura suffisamment mûri pour les recevoir, les petits métiers qu’il faut bien faire pour survivre, même s’ils sont ingrats, puis la guerre dont on ne se remet jamais totalement, les femmes qu’il est tellement difficile de garder, les dialogues avec le père, ses mots, ce qu’il a cherché à transmettre à son fils, ce qui les unit et les réunit pour l’éternité, au-delà de la mort …

Mais Erri de Luca chante aussi l’amour de la montagne, de cette masse naturelle fascinante et sauvage, et, encore et toujours, l’amour des livres qui permettent ce partage lumineux d’une vie et de ses éclats…

« Tu auras à nouveau tes livres, le seul endroit où l’expérience que l’on fait dans le monde trouve des mots d’accompagnement. » (p.115)

« Ils connaissaient mes peines, mes besoins, mes mécontentements. En chacun d'eux il y avait une phrase, une lettre qui n'avait été écrite que pour moi. Ils ont été la vie seconde, qui apprend à corriger le passé, à lui donner une présence d'esprit qu'alors il n'eut pas, à lui donner une autre possibilité. Les livres sont des maîtres pour les souvenirs, ils les font marcher. Je les ai lus entièrement, je n'en ai laissé aucun à moitié, pour décevant ou présomptueux que fût un livre je l'ai suivi jusqu'à la dernière ligne. Parce que c'était beau pour moi de tourner la page lue et de porter mon regard en haut à gauche, là où l'histoire continuait. J'ai toujours tourné très vite la feuille pour reprendre à cette première ligne, en haut à gauche. » (p.118)

Un très beau recueil

Ce que j’ai moins aimé :

  - Rien

Premières phrases :

« Durant une courte période de la scolarité j’évitai tout contact avec la physique. Je n’avais pas encore mes objections actuelles, je ne demandais pas de laisser en paix l’atome, lui qui suivant son intention originelle voulait être indivisible. Le terme consacré par Démocrite était une invitation au respect de la limite. »

Vous aimerez aussi :

Du même auteur : Trois chevaux  Le jour avant le bonheur , Le contraire de un  ; Le poids du papillon

Autre : de Mario RIGONI STERN Les saisons de Giacomo ; Hommes, bois, abeilles

D’autres avis :

Presse : Libération ; Le matricule des anges

En haut à gauche, Erri De Luca, traduit de l’italien par Danièle Valin, Folio, 2012, 128 p., 5.49 euros


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lecturissime 4403 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines