Y a t-il encore un bon médecin dans la salle?

Publié le 18 mars 2013 par Etsinonrien
Au départ, je suis quelqu'un d'assez ingénu et je fais facilement confiance : j'ai cette fâcheuse tendance à croire que l'être humain est plein de bon sens et que jamais, ô grand jamais, il ne ferait quoi que ce soit qui puisse porter préjudice à l'autre. Je ne vis certes pas au pays des Bisounours, mais quand même, il me semble fondamental de pouvoir encore croire en la bienveillance de ceux qui font partie de notre quotidien (en revanche, je n'ai jamais cru une minute en la bienveillance des mecs qui font des lasagnes surgelées et qui essayent de nous faire croire qu'il n'y a rien dedans qui puisse nuire à notre santé, il y a des limites au foutage de gueule). Bref, pour moi, un médecin, un homme ou une femme qui a choisi de consacrer au moins 9 années de sa vie pour soigner les autres, qui prête serment, ne peut que être quelqu'un digne de confiance. Quand j'étais petite, nous avions un médecin de famille qui se déplaçait à domicile et ce jusqu'à 22h, j'étais en totale admiration face à ce don de soi, car c'était bien de cela qu'il s'agissait. Quand je suis arrivée à Lyon, il m'a fallu trouver un autre sauveur mais je n'imaginais pas une telle galère. Tarifs élevés, aucune disponibilité avant plusieurs jours... Au final, j'ai jeté mon dévolu sur un médecin dans mon quartier qui me semblait assez réactif et qui pratiquait le tarif conventionnel. Alleluia. Comme je suis rarement malade, j'avais surtout affaire à lui pour mes enfants : un enfant patraque qui ne peut pas aller à l'école, hop un petit coup de fil, j'étais reçue dans la journée, j'avais mon certificat médical, tout allait bien. Et puis, j'ai commencé à trouver qu'il avait une façon de pratiquer un peu spéciale. Un jour, Chacha avait une angine, je demande  si elle est virale ou pas, il me dit que dans le doute il vaut mieux prendre des antibiotiques. Comment ça, dans le doute? Depuis 10 années de maternage, je me suis transformée en véritable infirmière, mais j'avoue ne pas être capable de poser un diagnostic pour une angine. Mais lui? 9 années d'études? Tuteur des étudiants en médecine? Des doutes? Et le voilà qui refile des saloperies à mon gamin, "au cas où". Super. Le peu de fois où il m'est arrivé de consulter pour moi, je reste derrière le bureau, on ne me prend pas la tension, on n'écoute pas mon cœur, je sais bien  qu'a priori je semble bien portante puisque je suis bien grasse, mais bon, c'est quand même le minimum syndical pour un médecin, non?
Mais c'est en ce mois de février où nous avons été trois sur quatre à être terrassés par des grippes et autres laryngites que nous avons atteint les sommets de l'incompétence médicale.
Un lundi, Chacha a de la fièvre et tousse, direction le docteur : je repars avec un sirop antitussif pour la nuit, un sirop expectorant pour le matin, du paracétamol et des gouttes pour le nez. Bon, là ça va, je suis équipée.
Le lundi suivant, c'est Lolotte et moi qui sommes HS, retour chez le docteur (qui nous connait très bien, hein). Résultat des courses : DEUX ordonnances avec les mêmes médicaments prescrits pour Chacha, hormis le paracétamol car dosage différent. Et là j'ai compris : mon médecin est un dealer, c'est tout. il est en cheville avec les visiteurs médicaux et la pharmacie juste à côté de son cabinet (au passage, la pharmacienne m'a glissé que pour la grippe, je n'avais besoin que de paracétamol - j'aurais voulu qu'elle passe la semaine avec moi,qu'elle se prenne mes quintes de toux dans la tronche à 3 heures du matin et qu'elle reprenne fissa ses études pour achever un cursus visiblement comblé de lacunes). Évidemment, je n'ai pris que le nécessaire, c'est à dire le paracétamol, puisque j'avais déjà tout le reste. Ce cher docteur me fait un arrêt maladie de 5 jours, "vous serez malade de lundi à vendredi et vous aurez le week-end pour récupérer". Le lundi d'après, je n'ai plus de fièvre mais j'ai le nez complètement congestionné et une toux à faire peur à un tuberculeux. Je vais quand même travailler, j'essaye d'appeler mon médecin, injoignable pendant 2 jours. Le mercredi, je craque, j'appelle direct l'ORL qui me reçoit en 10 minutes. Trachéite, aphonie, il me prescrit 3 nouveaux médicaments en me disant qu'il n'y a que ceux-là qui pourront me soigner (et en se demandant pourquoi mon généraliste m'a prescrit un sirop pour enfant...). Et il a raison, le bougre. Mais cela m'aura coûté 60 euros et une bonne séance de drague (bon, ça, je ne dis pas, c'est bonus, ça fait toujours plaisir de se sentir séduisante avec le nez rouge patate et une voix de baryton).
C'est donc décidé et officiel, je pars à nouveau à la recherche d'un  médecin généraliste qui ne soit ni un charlatan, ni un dealer, ni un voleur. On va dire qu'il existe quelque part, hein, et si possible pas trop loin de chez moi. Think positive!