Enfin, j’ai pu entrer dans cet « Entrepôt 9″ (Bd de l’Europe à Quétigny), la nouvelle adresse de la Galerie Barnoud. Plusieurs fois je m’étais cassé le nez sur cette porte fermée (alors que j’étais bien dans les jours et horaires indiqués!!). Cette fois,donc, j’ai visité cet espace blanc immaculé pour son exposition « Habitus » (jusqu’au 11 mai).
Habitus est le mot latin qu’utilise la médecine pour parler de l’aspect extérieur du corps,indiquant l’état de santé d’un sujet.
L’exposition réunit dix artistes contemporains autour du thème du corps humain.
Je retiens les photographies (et la vidéo) de la polonaise Agnieszka Podgorska. Il y a assez longtemps que j’admire le travail de cette artiste qui assemble des membres indépendants du corps ( bras,jambes,mains ou pieds ) ,constituant d’étranges êtres aux allures de monstres inquiétants. Il y a une ambiguïté dans ces compositions très graphiques (très « chorégraphiques ») qui me plaît bien. L’humain est évident …et pourtant. Qu’est-ce que cet enchevêtrement,ces bouts disloqués,contorsionnés…?
Une peinture de Lydie Arickx m’a aussi beaucoup attirée. Une expression puissante de la chair…(je vous conseille fortement d’aller sur son site lydiearickx.com)
La vidéo d’Annelise Ragno est intéressante. Un homme est à l’étroit, coincé dans quelque chose? Pris dans un étau invisible. Il tente dramatiquement de s’en sortir par quelques mouvements saccadés. Répétitifs. Vains. On a devant nous trois images de cet homme,cadrées différemment. Trois moments différents de sa « danse »impossible.
Rachel Henriot montre deux photos glaçantes: des distributeurs de substituts phalliques. Comme cigarettes ou chewing-gum…..Déchéance d’une société esclave de la consommation jusqu’au pire. C’est fort, d’autant que l’apparence est discrète.
Le reste de l’exposition…Je ne saurais pas en parler.
Juste vous dire que l’art,il me semble,doit exprimer l’inexprimable. Ce quelque chose qui est si difficile à dire et que l’artiste,lui,a la capacité de mettre en forme (abstraite,symbolique). L’art a besoin de finesse,de sensibilité,de réflexion profonde… Or,je vois dans l’artcontemporain (oui un seul mot) souvent des clichés, assénés à grands coups d’œuvres grossières,vulgaires,simplistes,pauvres,enfantines. Et quand on me dit « on n’y comprend rien!… » Eh ben! Si! Précisément! On comprend trop! …