Il en est finalement des peintres comme de l’île elle-même. Chinois ou non ? En effet, son indépendance n’ayant pas été proclamée, l’île reste officiellement une province de la République populaire de Chine, qui la considère comme sa 23e province. En même temps, la République de Chine (Taïwan) administre l’île depuis 1945 et sa constitution précise qu’elle est le seul gouvernement légal de la Chine (Taïwan et Chine continentale). D’ailleurs, jusqu’en 1971, c’est Taïwan qui représentait la Chine à l’ONU. Dans les faits, Taïwan se comporte comme un État indépendant et, si l’île entretient des relations diplomatiques avec seulement 23 États, en pratique, la plupart des pays ont des relations diplomatiques officieuses avec Taïwan.
Un peu d’histoire ?
Taïwan fut officiellement gouvernée par la Chine de 1885 à 1895, puis cédée au Japon, par le traité de Shimonoseki (1895), à la suite de la première guerre sino-japonaise. Ce dernier entreprend sérieusement le développement de Taïwan, la dotant d’infrastructures importantes.
En 1945, suite à la défaite japonaise à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale, la République de Chine acquiert Taïwan.
En 1949, le gouvernement de la République contrôlé par le Kuomintang de Tchang Kaï-chek s’y réfugie (avec deux millions de Chinois, en majorité des troupes), après avoir perdu la guerre civile contre les communistes chinois, faisant de l’île un bastion imprenable, dernier vestige du premier régime républicain chinois fondé par Sun Yat-sen.
Depuis, la République de Chine (Taïwan) est devenu un pays démocratique, après quelques décennies sous le régime autoritaire.
Une réforme agraire réussie puis un développement économique rapide et soutenu pendant la deuxième moitié du XXe siècle ont transformé Taïwan, un des dragons asiatiques, en un pays industrialisé développé jouissant d’un niveau de vie équivalent à celui du Japon ou de l’Union européenne. Cette ascension économique est souvent appelée le miracle taïwanais. Ses industries de haute technologie jouent un rôle essentiel dans l’économie mondiale. Les entreprises taïwanaises fournissent une bonne partie des produits électroniques du monde, mais la grande majorité de ceux-ci sont fabriqués dans leurs usines en Chine et dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est.
La galerie
Voici donc cette peinture taïwanaise, de 1901 à 2012, en 88 tableaux et 88 peintres… Une peinture qui me semble plus occidentalisée que la peinture chinoise, notamment sous l’influence Japonaise (le Japon s’étant ouvert à l’art occidental dès les années 1870, contrairement à la Chine qui ne découvre la peinture à l’huile que vers 1920), avec également une peinture abstraite plus présente et plus ancienne (Hsiao Chin, Chao Chung-hsiang, Liu Kuo-sung, Chen Ting Shih, Chu Teh I…). Mais, comme en Chine, très peu de femmes puisque je n’en ai trouvé que… 2 ! : Chen Jin et Chao-I Chan (mais comme je ne sais pas reconnaître les prénoms féminins chinois, il est donc possible que d’autres femmes se cachent parmi les peintres référencés…)