Une fois par mois, un très très personnel musée sonore des albums qui ont su charmer mes oreilles au travers des années et qui le fond toujours malgré le passage du temps vous sera offert sur ce site.
Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'ai baptisé mon musée des albums incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient d'en avoir déjà assez causé ici.
Ils sont tous les quatres mémorables pour moi en ce sens qu'ils ont tous changé ma vie à leur façon. Ces quatres disques sont de mon ADN, j'en connais chaque son et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique.
Blonde" pour Blonde on Blonde de Bob Dylan
"Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop
"Bassesse" pour Low de David Bowie
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2
Par ordre de création.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot Habibi qui en dialecte irakien veut aussi dire Mon Amour.
Blonde et Idiote Bassesse Inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maitresse,
une erreur commandée par une appendice précise du corps.
Ce que la musique est très souvent.
Quand elle reste inoubliable pour les bonnes raisons.
THIS IS THE SEA...de THE WATERBOYS
1985.
Mais d'abord, 1982.
Je découvre en changeant d'école primaire que la lignée Jones a des racines datant de Grosse-Isle en 1847. Bon je ne le découvre pas comme ça, je n'ai que 10 ans, mais on me fait comprendre par une O'Reilly directrice d'école hystérique qu'elle est dans notre lignée de par son patronyme qui est aussi celui d'une femme du côté paternel.
Les Jones de Québec n'ont pas simplement des racines Atikamekw mais sont aussi de souches irlandaises. Ça tombe bien je trippe déjà sur U2. À la rentrée scolaire de 1985, je découvre, avec l'aide de Samantha Taylor animant Vidéo Hits une chanson et un band qui me hanteront pour toujours.
Le trou dans la lune, moi aussi je l'ai vu. Je suis insomniaque. Mais j'ai aussi souvent imaginé l'arc-en-ciel qu'elle tenait dans sa main. Je m'étire aussi en direction des étoiles et j'ai été confondu par les "vérités".
Étrangement, bien qu'aussitôt tombé amoureux de la blonde qui faisait les voix arrières dans le clip et plus concentré à essayer d'en retrouver le clone dans mes amours adolescents qu'à penser explorer l'album ou le band, j'attendrais de quitter le 418, en 1991, avant de me procurer l'album (qui me ferait aussi acheter tous les autres).
J'ai écrit un film complet en écoutant sans relâche cet album dans mon premier appartement montréalais coin St-Joseph et Pie-IX en face du jardin botanique.
Un film qui parle de la ville de Québec dans les années 30. Une adaptation d'un roman de Jean-Charles Harvey. Rien à voir avec l'Irlande. Sinon quelques personnages inclus ici et là par moi. Plein de caractère et d'aplomb.
C'est la fête des Irlandais aujourd'hui.
Cheers to y'all, lads!
Le band irlando-britannique qui est plutôt le projet de Mike Scott avec équipage variable (Conor Oberst/Bright Eyes, fonctionne aussi de la même manière, an irish thing?) est toujours parmi mes favoris.
Le voici avec This is the Sea.
L'album contient une pièce parfaite en ouverture qui reste encore aujourd'hui un crescendo qui sort le lion en moi. Co-écrite avec Karl Wallinger qui allait faire de l'inégalée production pour le band et y être membre pour la dernière fois sur cet album avant de fonder son propre groupe. Étrangement j'ai toujours imaginé David Bowie faire un malheur en chantant ce morceau. (ce frisson à 1:28...)
La seconde pièce est le bijou qui m'a amené au groupe. Un morceau composé pour prouver à une fille que ce n'était pas si dur d'écrire une bonne chanson. Réussi, Mike. Je l'aimais en 1985 et l'aimerai toute ma vie. Cette fille dans le clip aussi...
1 minute 50 du spirituel Mike Scott. La version originale était plus longue. Réduite je ne sais trop pourquoi.
Les paroles du morceau suivant sont tirées des techniques de méditation. Il reparlera du dieu grec Pan dans le dernier grand album du band et dans un morceau qui sépare le ciel en deux. Steve Wickham brille au violon sur les deux morceaux. Some say that Gods are just a myth, guess who I have been dancing with...
Sans savoir que la ville de Medicine Bow existait au Wyoming, Scott et le multi-instrumentiste et co-fondateur du band Anthony Thistlethwaite ont composé ce morceau rock qui fût un hit en Allemagne.
Inquiet des politiques économiques Thatcheristes Scott cite Joyce (Old England is dying) et W.B. Yeats (You're asking what makes me sigh now / What it is makes me shudder so tiré de son poème Mad As The Mist & Snow) dans ce morceau qui fait hurler la saxophone de Thislethwaite. Un band fétiche de Scott sort la même année un titre sur le même thème avec un titre presqu'identique.
Le morceau suivant était celui qui collait le mieux au film que j'écrivais qui parlait (entre autre) de conflit générationel. De la dynamite. Feels like I've been sleeping in a room full of snake.
Trumpets a été la première chanson composée en prévision de cet album en décembre 1984. Scott en écrira une quarantaine en pleine tournée américaine mais n'en retiendra que 9 au final (pour cet album). Scott fait référence à un morceau de Lennon ici.
La chanson tître, bercée de la guitare 12 cordes, raconte les conflits du présent mis face à face avec la clarté nostalgique du passé avant de conclure que le passé ne veut rien dire. That was the river, this is the sea...nous étions si petit avant, nous voilà plus grand maintenant.
Pour bloody Irish fuzzers, buveurs de guinness, amateurs d'intensité pratiquement spirituelles, Irish punks qui s'ignorent, nostalgique des années 80, fan de voix/tête rappelant celle de Dylan.