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Vous avez dit Foodporn?

Par Flairs

Le boom des Smarphones a donné naissance à une nouvelle génération de paparazzi irritant de plus en plus certains grands restaurants.

Aux Etat Unis, on appelle cela le Food Porn. C’est une tendance photographique qui foisonne sur les réseaux sociaux. Le but : transcender l’art culinaire par l’image, starifier le légume, la viande et sa sauce, les gourmandises colorées et glamouriser l’aspect.

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Si l’on appelle cela le Foodporn, c’est sans doute moins pour ce qu’il y a à manger que pour l’art d’aller capturer des détails devenus obscènes par une façon inattendue de les photographier.

Les influents de cette mouvance postent sans relâche pour garder leur audience captive. Ils se renouvellent à chaque repas magnifiant davantage la nourriture. Mais ce spectacle est souvent pauvre en écriture.

Il suffit d’aller sur ces quelques sites et mesurer au nombre de commentaires, pour comprendre à quel point le phénomène a pris de l’ampleur.

Foodporn

FoodPorn

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FoodPornDaily 

A New York, le FoodPorn agace à tel point qu’on l’interdit dans certains restaurants. Cette censure compte même désormais parmi les marqueurs de luxe des grandes tables new-yorkaises. « Le mystère des créations culinaires et des décors, c’est ce qui fait que des gens viennent nous voir du monde entier » confie le prestigieux restaurant New Yorkais Masa.

N’en déplaise à certains, ces parias du reportage gastronomique font aussi courir le buzz sur les bonnes adresses et se font prescripteur de goût. Par exemple au restaurant Septime à Paris, on affirme que sans Twitter le restaurant n’aurait jamais pu afficher complet dès les premiers jours de son ouverture, en avril 2011. L’adresse demeure aujourd’hui au top des tables tendance révèle le Figaro.

Du coté des experts des réseaux sociaux, on pense que la tendance dépoussière la cuisine bourgeoise devenue ringarde. C’est peut être un peu comme les bloggeurs de mode qui, il y a quelques années, ont changé le ton et la manière de raconter la mode, ses vêtements, accessoires ou encore l’attitude de ceux qui la porte. Ils sont désormais invités aux premiers rangs des défilés. Ils sont estimés des marques et des publics.

Pour finir ce billet, j’aimerais citer le critique gastronomique Emmanuel Rubin « La désormais fameuse physiologie du goût renoue avec la mode et peut-être même avec une certaine modernité. Elle retrouve le devant de la scène. La voici définitivement mondialisée, expressément médiatisée, tendant son assiette comme on tendrait un miroir sur l’époque. Les chefs sont devenus des stars comme les autres, la cuisine s’avère cathodique pratiquante, les food festivals fleurissent un peu partout à travers la planète, la France voit son sacro-saint repas classé au patrimoine mondial de l’Unesco tandis que, de New York à Copenhague et de Londres à Tokyo, nos sociétés n’en finissent plus de se dire par le petit bout de la fourchette. L’ère du melting-popote est arrivée ! »
« Délices d’initiés. Dictionnaire rock, historique et politique de la gastronomie » Emmanuel Rubin et Emmanuel Mantoux

Sur le même sujet :

New York Times 01/2013 Restaurant turn camera shy 

Courrier International 02/2012 : Ces gastronomes amateur qui énervent les chefs

Le Monde 07/2012  : Les paparazzis de l’assiette

Le Figaro Madame – 11/2012 – L’assiette dans le viseur

Le Monde 03/2013 A la table du web


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