Parmi les disques que je ne me lasse pas d'écouter au fil des mois, figure le premier album de Slim Moore and the Mar-Kays. J'ai découvert ce groupe fin 2011 sur Radio Nova, l'une de mes stations préférées avec TSF Jazz, à travers la reprise du titre de Syl Johnson "Is it because I'm black". Slim Moore and the Mar-Kays s'inscrit évidemment dans le revival de la soul auquel ont notamment contribué Amy Winehouse, Sharon Jones & the Dapkings, Lee Fields & the Expressions, Alloe Blacc, ou encore Charles Walters. L'album sortit, d'ailleurs, à peu près au même moment que le disque de Seal, Soul 2, suite de ses reprises de standards qui essayait de réitérer le succès du premier volume. Le résultat, sans conviction et fleurant l'opportunisme, s'avère nettement inférieur à l'excellente surprise que représente ce premier album de Slim Moore and the Mar-Kays.
Ce groupe constitue, en fait, un projet parallèle de l'ensemble Soul Jazz Orchestra, originaire d'Ottawa. J'ai curieusement découvert cette formation canadienne à peu près au même moment, par hasard, avec l'album Rising Sun, dégôté dans des bacs à soldes ; je l'ai aussi trouvé fabuleux. Ce nouveau projet s'est construit plus particulièrement autour des personnalités du compositeur et musicien Pierre Chrétien, alias Thibeaux Toussaint, et du chanteur Gary "Slim" Moore. Ils ont non seulement voulu renouer avec un genre musical mais aussi retrouver, par les méthodes mêmes d'enregistrement, un son particulier, ancien, "chaud". Le fruit de cette collaboration se révèle, au final, digne de ses modèles : Bobby Womack, Curtis Mayfield et Isaac Hayes. Un vrai régal pour les tympans.