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Alors que la nouvelle saison de Formule 1 début ce weekend en Australie, voici un petit topo pour être calé avant le premier départ demain matin.
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D’un point de vu strictement franco-français, cette saison marque un tournant pour deux raisons. La première est d’ordre économique et télévisuelle puisque toutes les courses, essais libres et qualifications seront diffusés exclusivement sur Canal+. Un petit tremblement de terre puisque les droits étaient réservés à TF1 jusque là depuis 1992. Une preuve de plus que la première chaine nationale ne mise absolument plus sur le créneau sport.
La seconde, c’est la présence de quatre français dans les paddocks. Romain Grosjean, Jean-Eric Vergne, Charles Pic ont été reconduit et sont rejoints par le petit Jules Bianchi après un concours de circonstance favorable. On avait plus vu autant de français sur la même saison depuis très très longtemps et même s’ils ne partent pas tous pour jouer la gagne, cette présence en force devrait suffire à redonner un certain regain d’intérêt pour un sport qui en manquait cruellement ces dernières années dans nos contrées.
Mais ce ne sont évidemment pas là les seuls changements. Les deux informations principales, liées l’une à l’autre, dans le monde de la F1 sont la retraite définitive de Michael Schumacher et son remplacement chez Mercedes par Lewis Hamilton qui quitte le vaisseau mère McLaren. Un pari plus que risqué pour la rock star du volant qui se sait attendu au tournant du même coup. Est-ce qu’il pourra se mêler à la course au titre de champion ? Rien n’est moins sûr.
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Les favoris pour le titre pilote
Sans grande surprise, le favori ultime pour le titre n’est autre que le triple champion Sebastian Vettel. Toujours sur sa Redbull si performante, il sera l’homme à abattre cette année encore. Et c’est peu dire que ce ne sera pas chose aisée pour ses adversaires. L’écurie au taureau mise encore toutes ses chances sur l’allemand, quitte à laisser à l’abandon le vétéran Mark Webber qui devrait prendre sa retraire à la fin de la saison.
Les principaux rivaux de Vettel se comptent sur les doigts d’une seule main (en principe). Ils se nomment Fernando Alonso, Jenson Button et Kimi Raikkonen. L’espagnol, qui sort d’une saison exceptionnelle au vu de sa Ferrari qui ne l’a pas franchement aidé, pourra compter sur une nouvelle voiture plus performante cette saison. Suffisant donc pour aller titiller Vettel pour ce qui ressemble à une joli passe d’arme.
Button, débarrassé de l’image clinquante d’Hamilton, devient le vrai numéro 1 chez McLaren. Sa voiture devrait être compétitive et ses qualités sur la route feront sans doute la différence. Mais, nous, petits malins, on mise notre pièce sur la Lotus de Kimi Raikkonen. Pas forcément attendu à un tel niveau l’an passé, l’écurie anglaise veut confirmer les belles sorties entrevues et compte sur son champion du monde finlandais pour créer la sensation. Et franchement, on y croit.
A cette liste, on peut évidemment rajouter les deux pilotes Mercedes, Hamilton et Rosberg. On attend de voir comment se comporte la voiture sur les premières courses pour donner un avis définitif mais il faudra sûrement compter sur eux. Surtout que l’anglais débarque avec son ingénieur personnel, ce qui devrait donner un sacré coup de pouce.
En qualité d’outsider, on peut parler du grand espoir mexicain Sergio Perez, fraichement débarqué dans le baquet McLaren après une saison convaincante chez Sauber. Et puis pourquoi pas Romain Grosjean ? Sur l’autre Lotus, le français peut très bien jouer le trouble fête, on l’a vu à plusieurs reprises la saison passée. Il faudra par contre calmer ces ardeurs de kamikaze qui a coûté de très nombreux points. En tout cas, une victoire de Romain cette saison est totalement envisageable.
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Le titre constructeur
Comme pour les pilotes, le favori reste le tenant du titre, Redbull Renault. Avec les mêmes pilotes depuis des années, le champion ultime et une voiture au top, ils seront très difficiles à aller chercher.
D’autant plus que les autres grosses écuries ont toute au moins un point faible. Pour Ferrari, il faudra espérer que Massa retrouve un peu de pep’s pour filer un coup de main à Alonso et c’est pas franchement gagné.
Chez McLaren, le duo co-n°1 Button-Hamilton n’est plus et on est pas sûr que Perez pourra apporter autant de points que Lewis.
Après, il y a Lotus qui veut confirmer et croise les doigts pour que Raikkonen soit aussi régulier (il est le pilote qui a marqué des points au plus de course l’an dernier) et Grosjean moins casse-cou. En trouvant un rythme de croisière, ils peuvent aller chatouiller Redbull mais très sincèrement, ça semble joué.
Il faudra surveiller Mercedes et Sauber, dans une moindre mesure, en embuscade. Mercedes qui aura un gros coup à jouer tandis que l’écurie suisse tentera d’abord de faire aussi bien, avec un nouveau pilote mexicain sous sa coupe (Esteban Gutierrez).
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Les français
Comme dit en préambule, la colonie française fait plaisir à voir. Mais attention à ne pas s’enflammer, ils n’ont pas tous le même objectif. On a déjà beaucoup parler de Romain Grosjean, la vraie caution point cette saison encore. Détesté par tous les autres pilotes pour ses innombrables fautes de conduite, il faut absolument qu’il se contrôle et redore son blason. Il a le talent et la voiture pour, c’est indéniable. A lui de jouer.
Derrière, il faudra suivre avec attention la saison de Vergne. Si la Toro Rosso ne pourra pas l’emmener très loin, Jean-Eric doit tout de même prouver qu’il peut être une option solide pour le futur. Car la Toro-Rosso reste l’école RedBull et vu que Webber devrait plier les gaules l’an prochain, il y aura une place à prendre chez le grand-frère. Et le français serait dans les petits papiers pour le moment. Une chance sûrement unique pour lui qu’il lui faut absolument saisir.
Charles Pic et Jules Bianchi seront là pour prendre des kilomètres et de l’expérience. Le tout dernier arrivé profite d’une défection chez Marussia pour accrocher un volant. Bon, c’est pas la folie mais il aura l’occasion de se montrer sur course, lui qui a jusque là pleinement satisfait en essais chez Ferrari dont il est l’un des premiers « contrats d’avenir ». A lui et à eux quatre de saisir leurs chances cette saison!
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