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Le Dead Man Walking de l’Opéra de Montréal : une production d’exception… et le nouveau pape François 1er, un opéraphile !

Publié le 16 mars 2013 par Turp

16 mars 2013
(No 2013-11)

Le Dead Man Walking de l’Opéra de Montréal : une production d’exception… et le nouveau pape François 1er, un opéraphile !

Dead Man Walking de Jake Heggie, scène finale
Opéra de Montréal, 2013
Photographie : © Yves Renaud

Une production d’exception, telle est la façon que je me permets de décrire le Dead Man Walking de l’Opéra de Montréal dont j’ai pu voir le première le samedi 9 mars 2013 et que j’ai revu le mardi 13 mars suivant de façon à pouvoir mieux apprécier encore ce qui se qualifiera assurément comme l’un des grands événements lyriques et musicaux de la saison 2012-2013…et un candidat certain pour un Prix Opus !

Cette production de l’opéra de Jake Heggie et de Terence McNally a permis d’apprécier une grande partition lyrique du XXIe siècle à laquelle l’Orchestre métropolitain dirigé par Wayne Marshall a donné une grande luminosité. Empruntée à divers styles allant du jazz au rock en passant par le gospel, la musique composée par Jake Heggie pour illustrer le récit de sœur Helen Prejean a le don d’émouvoir et comporte de grands élans lyriques qui ne sont pas sans rappeler ceux que l’on retrouve dans des grands opéras du XXe siècle composés par Francis Poulenc ou Benjamin Britten.

Le caractère exceptionnel de cette production repose aussi, et surtout, sur une brillante mise en scène d’Alain Gauthier qui réussit à dramatiser la trame narrative de l’opéra et créer une réelle symbiose entre la musique et le livret si bien construit par Terence McNally. Cette émotion est à son paroxysme dans l’un des derniers tableaux de l’opéra lorsque le condamné à mort Joseph de Rocher avoue son crime (« I killed her ») à sa conseillère spirituelle soeur Helen Prejean. Mais, les nombreux autres tableaux conçus par Alain Gauthier, qu’il s’agisse de la promenade en voiture et de l’audition de la commission du pardon, sans parler de l’émouvante scène finale de l’opéra, permettront assurément de classer cette mise en scène parmi les grandes réussites scéniques de l’histoire récente de l’Opéra de Montréal et, sans doute, de la jeune histoire de l’opéra de Jake Heggie.

À deux artistes lyriques qui m’avaient parlé du défi que constituait leur choix de prendre un rôle de l’Opéra Dead Man Walking, il est aujourd’hui permis de dire que ce défi a été pleinement relevé.  Dans son rôle de sœur Helen Prejean, la mezzo- soprano Allison McHardy réussit, tant au plan vocal que dramatique, un véritable tour de force. Elle rend plus que crédible le personnage qu’est la femme de conviction – envahie toutefois par le doute – qu’est la religieuse américaine. Le baryton Étienne Dupuis se dépasse dans ce rôle qui lui permet de mettre en profit la souplesse et la virtuosité d’une voix le timbre d’une voix si riche permet de traduire les émotions changeantes du condamné à mort. Dans son rôle de la mère de Joseph de Rocher, la mezzo-soprano Kimberly Barber se distingue et donne cette production cette touche d’humanité. Une grande artiste lyrique a été révélée sur la scène de la salle Wilfrid-Pelletier et il est à espérer que l’on reverra à nouveau à l’Opéra de Montréal. Plusieurs autres membres de la distribution contribuent à faire de cette production, et j’ai particulièrement apprécié Chantal Nurse dans son rôle de sœur Rose, Thomas Goern dans celui d’Owen Hart, John McMaster qui fut Father Grenville et le policier à moto Philip Kalmanovich.

Cette réussite de l’Opéra de Montréal devrait donner le ton aux prochaines saisons et inciter sa direction à offrir au public montréalais un accès aux œuvres du répertoire lyrique contemporain. Et mieux encore, être  l’origine de commandes d’opéras contemporains d’ici sur des thèmes et des histoires dans lesquels les lyricomanes du Québec pourront aussi, comme ce fut le cas dans Dead Man Walking, se reconnaître.

Une dernière représentation de Dead Man Walking est prévue pour ce soir  19 h 30 à la salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts. Cette production d’exception et ce grand rendez-vous lyrique ne devrait être manqué!

Le nouveau pape François 1er est un opéraphile

Comme le rapporte Christophe Rizoud sur le site Forum Opera, « Jorge Mario Bergoglio, que l’histoire retiendra désormais sous le nom de François 1er, aime l’opéra. Interrogé par Brian Williams de NBC News sur notre nouveau pape, le cardinal de New York, Edward Egan, a raconté : « Je lui ai envoyé quelques enregistrements du Met ; il suit de très près ce qui se passe dans notre opéra à New York ». Le blogueur lyrique tentera d’en savoir plus long sur les goûts lyriques du nouveau chef de l’État et Cité du Vatican!

Le Dead Man Walking de l’Opéra de Montréal : une production d’exception… et le nouveau pape François 1er, un opéraphile !

François 1er

Le Dead Man Walking de l’Opéra de Montréal : une production d’exception… et le nouveau pape François 1er, un opéraphile !

À L’Opéra du samedi, l’animatrice Sylvia L’Écuyer radiodiffusera en direct du Metropolitan Opera de New York l’opéra Francesca di Rimini de Riccardon Zandonai, lequel sera aussi projeté sur les écrans de la planète lyrique dans le cadre de la série MET Live in HD la distribution ci haut). Aux entractes, l’animatrice s’entretiendra avec le musicologue Louis Bilodeau qui décrira le parcours de Francesca, de l’Enfer de Dante au livret de Gabriele d’Annunzio. Elle proposera également des entrevues avec maestro Marco Armiliato et Marie Fortin qui présentera la saison 2013-2012 Club Musical de Québec (et la venue de Natalie Dessay !) dont elle est directrice artistique.

À L’opéra…le dimanche aussi !, l’émission que j’anime sur les ondes de Radio Ville-Marie le dimamche de 13 h à 15 h, je ferai entendre en prévision des larges extraits du disque Les amants trahis dont la maison de disque québécoise Analelkta a effectué la sortie officielle le 12 mars 2013). La soprano Hélène Guilmette et le baryton-basse Philippe Sly y interprètent des cantates de Jean-Philippe Rameau solistes et en duo, notamment la cantate à deux voix avec accompagnement de viole et de clavecin qui donne son titre au nouvel enregistrement. L’accompagnement est celui de l’ensemble Clavecin en concert et dirigé par Luc Beauséjour. Vous pourrez aussi découvrir la jeune soprano russe Julia Lezhneva qui vient d’enregistrer sur étiquette Decca des motets Vivaldi, Handel, Porpora et Mozart. L’émission se terminer avec l’Et Ressurexit de la Messe en si mineur de Johann Sebastien Bach que Jordi Saval et Le concert des nations viennent d’enregistrer sur leur étiquette maison Alii vox.

À l’émission du Printemps des musiciens qui sera diffusée Espace musique le lundi 18 mars 2013 20 h à 22, Françoise Davoine fera aussi découvrir le bonheur de chanter de la jeune soprano russe Julia Lezhneva. L’animatrice Davoine et l’animateur Turp son décidément sur la même longueur d’ondes ! Dans le cadre de ce Printemps des musiciens, vous pourrez aussi goûter à la pureté de l’ensemble vocal allemand Singer Pur et, comme me l’indique l’animatrice, « en grande exclusivité vraiment exclusive (!), on écoute[ra] Yannick Nézet-Séguin… au piano avec une des grandes violonistes de la nouvelle génération….! ».

S’agissant des projections d’opéra, , le Café d’art vocal présente le samedi 16 mars 2013 à 12 h 30 I Vespri Siciliani de Giuseppe Verdi dans une production du Teatro Verdi de Busseto de 2003. La distribution comprend Amarilli Nizza, Vladimir Stoyanov, Renzo Zulian et Cesare Lana. Stefani Ranzani dirige l’Orchestre et le Chœur du Teatre Verdi de Busseto et la mise en scène est de Pier Luigi Pizzi. Une reprise est prévue le jeudi 21 mars 2013 à 18 h 30.

Dans le cadre de la série Opéramania, Michel Veilleux présente le vendredi mars 8 mars à 19 h 30 l’opéra Francesca di Rimini de Zandonai dans une production du Festival de Macerata de 2004. La distribution comprend Daniela Dessì, Fabio Armiliato, Giacinta Nicotra, Alberto Mastromarino et Domenico Colaianni. La direction musicale est assurée par Maurizio Barbacini et la mise en scène est de Massimo Gasparon. Dans le cadre de la série Opéramania, Michel Veileux présente l’opéra Motezuma d’Antonio Vivaldi dans une production du Teatro Comunale de Ferrara de 2008. La projection aura lieu à la salle Jean-Papineau couture du Pavillon de la Faculté de musique de l’Université de Montréal à 19 h 30.

La chaîne de télévision TFO présente le dimanche 17 mars février 2013 à 20 h l’opéra L’incoronazione di Poppea (Le Couronnement de Poppée) de Claudio Monteverdi dans une production du Festival de Glyndebourne en 2008 dans une mise en scène de Robert Carsen. La distribution comprend Danielle  de Niese (Poppea), Alice  Coote (Nerone), Sonya  Yoncheva (Fortuna), Simona  Mihai (Virtù) et Amy  Freston (Amore). La chef Emmanuel Haïm assure la direction de l’Orchestra of the Age of Enlightenment. Une reprise est prévu pour le mardi 18 mars à 00 h 30. Pour en visionner un extrait où Daniele de Niese et Alica Cooote interprètent l’air Pur ti miro, vous pouvez cliquer ici et sur le mot EXTRAIT.

Le Dead Man Walking de l’Opéra de Montréal : une production d’exception… et le nouveau pape François 1er, un opéraphile !

L’incoronazione di Poppea (Le Couronnement de Poppée) de Claudio Monteverdi
Festival de Glyndebourne, 2008

Bonne semaine lyrique !


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