The queen is dead
The Miller’s Daughter
Saison 2, Episodes 15 et 16 sur 22
Diffusion vo: ABC – 3 et 10 mars 2013
Cora prend enfin toute son ampleur et se révèle enfin sous son vrai jour, alors que le voyage à Manhattan ne se passe pas pour le mieux pour Gold …
Allez hop, deux épisodes en un, pour rattraper mon retard et parce que les deux sont consacrés essentiellement à Cora. Elle passe enfin à l’action et révèle tout son plan démoniaque. L’épisode 2.15 a d’ailleurs le mérite de la placer au moins comme méchante dangereuse et crédible avec un plan établi et un acte très très méchant (si balancer la pauvre femme par la fenêtre n’est pas très très méchant, c’est que vous êtes un poil psychopathe quand même)
Et tout cela se produit au terme d’un épisode mettant en avant Snow et nous expliquant les raisons de son comportement trop gentil. Cela nous replonge à un moment clé de son histoire, lors de la mort par maladie de sa mère et le choix qu’elle a dû faire: utiliser ou non la magie noire pour la sauver. Ce flashback introduit donc l’idée de tentation de la magie noire, une idée qui trouve son prolongement à la fin del ‘épisode 15 et dans le 16. En effet, on a probablement tous pensé : et si Snow faisait appel aux pouvoirs du Dark One avec la dague de Rumpel ? Mais si, vous l’avez pensé tout comme moi. Ca vous a au moins traversé l’esprit. Et si Snow n’était plus capable d’accepter de perdre ceux qu’elle aime parce que le bien le demande ? L’idée d’une Snow corrompue est donc introduite et cela me divise. D’un coté, je suis pour pour permettre d’offrir une plus grande complexité à Mary Margaret, plusieurs couches de gris et de nuances. Mais de l’autre, Snow est l’incarnation de la pureté et c’est ce qui fait aussi le charme du personnage. Et puis bon, la subtilité et les nuances chez les personnages, je ne suis pas persuadé que les scénaristes de la série soient vraiment capables d’écrire cela.
Ce qui est dommage, c’est que le déclencheur est cette femme, jamais vue avant, et qu’on ne reverra plus. Autant, avec sa mère, on peut comprendre, même sans avoir développé la mère, parce que c’est sa mère. Mais là, l’autre, …. L’impact du choc de perdre à nouveau parce que Mary Margaret a choisi le bien est vraiment amoindri, la violence de la scène ne servant finalement qu’à masquer cela.
Voilà, Cora est très très méchante, c’est établi. Maintenant, l’épisode 16 va se pencher sur les raisons de sa méchanceté et …. C’est donc parce qu’une princesse ado lui a fait un croche pied … Formidable ! On sent bien que Jane Espenson a fait tourner à fond ses neurones pour pondre cela. Cora est donc super méchante parce qu’une princesse pisseuse s’est moquée de la gueuse qu’elle était. Mouais. Surtout que sa vengeance tourne ensuite en volonté de tous les dominer, qu’ils s’agenouillent tous devant eux et sa puissance. Chose qui arrive à la fin du flashback quand Regina, fraichement née, est présentée à la cour. Elle a donc obtenue ce qu’elle voulait et là, pourquoi elle agit au juste ? Parce qu’elle s’emmerde ?
Il y a deux beaux ratés sur cet épisode au sujet de Cora. Tout d’abord, il aurait été, je crois, beaucoup plus pertinent et intéressant de placer la jeune Cora dans une situation similaire à celle qu’a connu Snow et donc de la voir faire l’autre choix, celui que Snow a refusé. Cela aurait lié les deux personnages par phénomène de parallèle et cela aurait donné plus d’intérêt à l’ensemble.
Ensuite, même en prenant cette idée choisie par Jane, scénariste du 16, de tout est la faute d’un croche pied, il aurait été plus intéressant en finissant sur une note de jalousie de la part de Cora. Les sujets ne s’agenouillent pas devant elle mais devant la future reine qu’est bébé Regina. Laisser entendre cette jalousie aurait permis de montrer encore plus la cruauté du personnage dans le présent en dévoilant alors qu’elle ne considère sa fille que comme un pion manipulable pour arriver à ses fins de grandeur et de domination absolue. Mais bon, c’était un peu impossible avec l’idée qu’elle est non aimante en raison de l’absence de son coeur.
Et puis il y a la grande perdante de ces deux épisodes: Regina. C’est juste impossible qu’elle soit devenue aussi aveugle (pour rester polie, parce que je suis bien tenté de dire conne). Le personnage semble être devenue une attardée mentale depuis que sa mère est là. C’est vraiment dommage et cela n’incombe qu’aux scénaristes qui ont choisi cette voie de facilité avec elle parce que ça les arrangeait bien pour faire avancer leur histoire autour de Cora et donc justifier ensuite sa rage contre Snow en raison de ce qui arrive à la fin du 16. Et oui, si elle n’avait pas été aveugle et avait capté qu’elle n’était qu’un pion dans le jeu de sa mère, elle n’aurait pas été autant touché par sa disparition et donc, sa haine aurait été moindre envers Snow. Mais bon là, sa haine va être de toute façon bancale puisque toutes ses actions dans cette seconde saison sont mal justifiées. Je pense là, surtout au fait qu’elle ressombre dans le mal juste parce que personne ne lui parle à la fête (alors qu’elle a été encore et encore méchante et manipulatrice avec eux jusque là. Elle aurait dû se douter qu’elle ne serait pas de suite acclamée et devait faire ses preuves) et au fait de sa lobotomie avec sa mère.
Et Manhattan souffre aussi des grosses facilités et ficelles pour faire avancer l’intrigue, avec Crochet qui débarque sans problème dans le bon immeuble pour poignarder Gold qui reste sans grande raison dans le hall avec Emma. Il est donc empoisonné et cela impose de le ramener à Storybrooke pour le soigner. Et cela se fait bien sur avec la chandelle de magie noire de Snow, qu’elle n’a pas utilisé avec sa mère, et le sacrifice de Cora. Mouais. Dites, personne n’a pensé à l’hôpital bourré de personnages magiques ? Non ? Ah ben non, sinon, cela imposait de ressortir l’étranger de son carton, le mec dont j’ai l’impression que les scénaristes ne savent pas quoi faire.
Donc voilà, les choses s’enchainent de façon assez mécaniques et prévisibles autour du sauvetage de Gold, pour finir par une maladresse scénaristique. Je vois bien qu’ils ont voulu « préserver » quelque peu Snow et ne pas en faire un tueuse. Sauf que le mensonge à Regina pour que ça soit elle qui insère le coeur empoisonné de Cora est probablement encore pire. Elle ment et faire agir une innocente à sa place. Cela corrompt encore plus le personnage je trouve. Pour moi, un personnage qui fait faire le mal par les autres à leur insu est pire qu’un personnage qui agit directement et franchement.
Bref, 6/10
Les deux épisodes se laissent regarder sans problème mais peinent à vraiment captiver en raison d’une écriture bien trop pataude où aucune action ne découle naturellement de la précédente. Les ficelles de l’orchestrations des évènements pour arriver à un but bien précis sont bien trop grosses et visibles. La série mérite une écriture bien plus subtile que cela.