Cette semaine, deux événements importants agitent le microcosme technologique : Kinnernet, l’événement annuel organisé par Yossi Vardi, et la convention MySQL organisée à Santa Clara par O’Reilly. Le premier étant sur invitation – Yaniv, can you get me a sponsor exemption for next year ? – je me suis donc rabattu sur le second, avec d’autant plus d’intérêt que nombreux sont, parmi les sujets abordés là-bas, ceux en rapport avec Ekoz. L’occasion pour moi d’effectuer un premier voyage dans la Silicon Valley (tout vient à point à qui sait attendre), et de vous en rendre compte par quelques billets bien sentis, quelques mois après celui organisé par Jeremy Fain. Le mien sera moins long, mais certainement aussi dense, avec deux jours de conférence et une demi-douzaine de rendez-vous off avec quelques pointures de la région…
Paris – San Francisco, c’est long
Premier constat, le vol est long. Avec une escale à DFW (Dallas Fort Worth), j’en ai eu pour 15 heures CPU, plus de 17 heures elapsed. Le premier trajet m’a donné l’occasion de faire connaissance avec deux retraités américaines de retour de Paris, la première à ma gauche originaire de Los Angeles, la seconde à ma droite originaire de ce bon vieux Texas. Les clichés ont la vie dure, et si la première, coach de basket à la retraite, s’est fait plaisir en visitant musée sur musée, cathédrale sur cathédrale et en profitant du manteau neigeux qui, fait rarissime en avril, a couvert Paris la semaine passée, la seconde s’est bien entendue rendue en pèlerinage à Omaha Beach, et au mémorial de la résistance à Caen. N’allez-pas cependant mal interpréter mes propos, ma vaillante grand-mère texane n’a eu qu’un mot en guise de conclusion : « bring the boys back from Iraq ».
Par comparaison à Roissy d’où j’embarquai le matin même, l’aéroport de Dallas m’a semblé immense, spacieux, aéré. Là-bas, les avions ont de l’espace, les pistes sont d’une largeur impressionnante, et les quatre pistes parallèles fonctionnent à plein régime : deux qui décollent, et deux qui atterrissent presque en même temps. On comprend mieux ce besoin pressant de disposer d’une réserve de pétrole à l’autre bout de la planète.
Un dernier mot sur le trafic aérien : j’ai l’immense privilège de voler à bord d’un MD 83, modèle qui a justifié l’annulation de plusieurs centaines de vol ces derniers jours…
Les israéliens sont partout
Ca doit être une obsession, mais depuis ce matin, je vois des israéliens partout. Ce fut, tout d’abord, l’employée au guichet d’American Airlines. Puis un passager bruyant qui hurle « Zé lo meanyen oti » dans son téléphone cellulaire, dans les couloirs de Roissy. Puis un autre, sosie de Mike Brandt, qui embarque nonchalamment à Dallas, tenant à la main avec un livre en hébreu. Décidément, ce pays a beau être l’un des plus petits du monde, ses ressortissants sont certainement parmi les plus grands baroudeurs qui existent.
Des paysages magnifiques
Si vous faites le vol Dallas-San Francisco de jour, pensez à demander une place près de la fenêtre, le spectacle époustouflant en vaut largement la peine. Si le 18 trous en bout de piste de DFW me rappelle, en ce dimanche de Masters, que les Etats-Unis sont le pays du meilleur golfeur au monde, la succession de reliefs et de couleurs d’une extraordinaire variété est de toute beauté. Comme ces champs circulaires, qui se suivent pendant plusieurs minutes de survol, ou ces escarpements d’une roche rouge et verte à la fois. Désert, canyons, et rocheuses aux cimes partiellement enneigées. Quel dommage qu’après plus de douze heures dans un avion, les yeux aient tendance à coller… Engin, vue du ciel, la Californie est bien verte.