Il neige chez vous. Ici non. Il n’a jamais neigé d’ailleurs. Une nouvelle fois je me laisse guider au son des vagues, je ne ferais rien de ma journée, encore des heures qui vont passer et pourtant le temps passe si vite. La capitale me manque. De plus en plus. Mon absence pèse lourd. Ma solitude me fait vaciller tous les jours de plus en plus. Ce n’est si simple d’être seule, je le sais, je le savais, je le vis.
Mon corps est une trahison. J’aime les caresses, la douceur de la peau, me faite attendrir, m’entendre dire que je suis belle, sentir l’autre, juste de la chaleur à côté de moi, compter les heures pour le retrouver, me prendre d’une folie furieuse pour le voir, juste le regarder, me faire jolie, sentir en moi la jalousie, palpiter, penser que c’est possible, rêver, me sentir légère, faire mon regard de tueuse, penser à lui, ne rien faire mais avec lui, me balader sa main dans la mienne, juste un regard, la chaleur de ma peau, me sentir vivante… le corps est une trahison et les émotions aussi.
Je pourrais trouver un corps. C’est si simple. Mais l’amour sans l’amour, c’est me trahir, une fois de plus. Je suis bien plus forte que cela. Une fois de plus j’irais courir sur la plage, ici je suis seule, personne, je vais pouvoir gueuler, hurler, courir aussi vite que possible, sentir mon cœur palpiter et suffoquer, plus loin toujours plus loin vers la ligne d’horizon. Je vais faire ça. Courir. Mon absence et mon silence c’est pour trouver mon but, mon objectif, mon destin. Il est encore trop tôt, mais j’ai compris, je commence enfin à savoir qui je suis. Loin de ma vie, loin des miens, c’est ma réponse. Ma solitude vient de m’offrir des réponses. Mon retour s’annonce. Et je m’effacerais de cette trace numérique.