Justin Timberlake – The 20/20 Experience

Publié le 15 mars 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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RCA Records

On y croyait plus. On s’était quasiment fait une raison: Justin Timberlake et la musique, c’était de l’histoire ancienne. Bien calé dans le star system hollywoodien, il faut dire que l’ex N’Sync n’a plus franchement besoin de passer 200 jours en studio pour être exposé. Et puis vu la révolution qu’il a crée dans le R&B avec son précédent disque, Futuresex/Love Sounds, et ses dix ans d’avance sur le milieu, il avait également le temps de voir venir.
Mais JT a décidé de sortir du bois début 2013, annonçant en grande pompe son retour aux affaires avec ce The 20/20 Experience. De quoi faire trembler tous les réseaux sociaux, notamment grâce à un joli teaser puis avec un premier single dans la foulée, Suit & Tie. Un hit ultra classieux sur lequel Timberlake monte très haut vocalement, appuyé par la présence de Jay-Z pour son couplet sur titre R&B annuel. Le tout servi sur un plateau par Timbaland, de nouveau aux manettes de l’album. Difficile de faire mieux pour créer l’attente et le buzz.

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Justin Timberlake – Suit & Tie (feat. Jay-Z)
 

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Alors nouvelle révolution en vue ? Confirmation que le blondinet made in Mickey est au-dessus du R&B game ? Timbaland en a-t-il de nouveau sous le pied ? A toutes ces questions, une seule et même réponse: pas franchement.
Quand on écoute l’album pour la première fois, deux choses marquent les esprits. On a pas la trace d’un moindre tube interplanétaire (mis à part le premier single) comme pouvait l’être Sexy Back, My Love, Cry Me a River par le passé. Et le disque est beaucoup troooooop long! 70 minutes pour dix titres, on vous laisse faire le calcul de la durée moyenne par track.
Après, on peut faire de très bons albums sans faire de tubes, s’appuyant seulement sur d’excellents morceaux, c’est pas le problème. Mais quand on s’appelle Timberlake & Timbaland, c’est un peu dur à faire avaler. Surtout que des titres ultra bons, il n’y en a pas des masses finalement. On peut nommer Suit & Tie donc et Pusher Love Girl, l’introduction, qui aurait sans doute été encore meilleure si elle ne s’étalait pas sur huit minutes avec au moins trois clairement dispensables. Un morceau organique comme Timbo sait si bien les faire avec juste ce qu’il faut de filtres synthétiques. Et Timberlake a la bonne idée de s’en servir comme prochain single dans les jours à venir. Parce qu’après, on ne voit pas trop sur quels titres il pourra se reposer pour vendre son projet..

On ne sait pas trop ce qu’il manque à cet album. On ne peut même pas taxer Timberlake d’utiliser une voie trop facile ou de resservir la même soupe, le problème est justement l’inverse. Lui et le gros Timbaland ont voulu faire trop compliqué avec un son futuristico-minimaliste qui s’avère être une belle vautre à l’arrivée. Et ça, on peut quand même bien l’attribuer au manque d’inspiration complètement fou de Timbo depuis 2008. Le mec était tellement haut les deux années précédentes avec un nombre de hits incroyables pour Furtado, JT et lui même sur son Shock Value, puis plus rien. Le néant absolu. Pour se consoler, on peut se rappeler que ça lui était déjà arrivé quelques années plus tôt, au début des 2000′s après la disparition tragique d’Aaliyah, sa protégée. Et il avait su rebondir. On espère pour lui que ça reviendra une nouvelle fois, parce que là, ça fait peine à voir, ou entendre plutôt. On peut pas non plus dire que c’est daubé du fion, c’est seulement très fade et sans envie. Même quand il retourne sur des terres connues. Don’t Hold the Wall renvoie aux flirts de Mosley avec le son tribalo-indien mais on est bien loin du grand Indian Flute, par exemple. Mirrors rappelle furieusement What Goes Around mais n’en a pas la magie également.

Certains morceaux ont quand même quelques bribes de génie qui reviennent. C’est le cas de Tunnel Vision et de Spaceship Coupe, les deux qui essaient d’aller encore plus loin dans le futur que les My Love et autres. Malheureusement, il manque ce petit truc qui fait basculer un titre dans la catégorie tuerie interstellaire. C’est con. Mais les idées sont là et ne demandent qu’à être mieux exploitées.
Vous l’aurez compris, si l’album manque clairement de pep’s, c’est parce que son vrai concepteur est en panne. Parce qu’après, y’a pas grand chose à reprocher à Timberlake. Il reste un interprète plus qu’autre chose et son talent à lui c’est justement de mettre en lumière celui de ses producteurs. Et malheureusement de montrer donc quand ces derniers ne sont pas dans le coup.

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En vérité, et ça explique pas mal de choses, le souci réel c’est que JT n’a sûrement plus de temps à consacrer à la musique. Comme dit en prélude, il vit d’autres activités aujourd’hui, il donne sa priorité au cinéma désormais et reste un formidable homme de show et talk-show. Ce disque, on a l’impression qu’il s’agit d’une commande du label pour lui rappeler qu’il a un contrat à respecter. Qu’il s’agit également, d’un petit kiff perso de Timberlake sans rechercher à bouleverser le monde musical, juste pour le plaisir. Et finalement ça ne paie franchement pas. Alors le nom sur la pochette devrait suffire pour assurer une durée de vie assez importante à l’album et un retour sur investissement. Mais on est prêt à prendre les paris qu’il s’agira de l’album qui se vendra le moins de sa discographie (même en prenant en compte une certaine proportionnalité dû à la chute des ventes physiques). Retour manqué.

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NB: Parce qu’on a pas non plus l’avis universel, on vous laisse l’album en écoute gratuite pour vous faire votre propre opinion.

Justin Timberlake – The 20/20 Experience

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