Top albums 1994

Publié le 15 mars 2013 par Toto

10- Franck Black - Teenager Of The Year Frank Black, seul après la fin des Pixies, sort une sorte de best of de ce qu'il sait faire. Tout le meilleur de sa carrière passée et à venir est contenu dans ce "Teenager Of The Year". Bien sûr, il manque la guitare mariachi de Joey Santiago, la basse enveloppante et les choeurs mélodieux de Kim Deal, mais la matière brute y est. Elle est parfois sous-produite, mais c'est suffisant pour siffloter la plupart des titres sous la douche. On n'en demandait pas tant.

9- The Auteurs - Now I'm a Cow-Boy Souvent décrié, "Now, I'm a cow-boy" enfonce pourtant le clou du superbe "New Wave" et reste aussi recommandable que son précédesseur. La suite gagnera encore en énergie, ce qu'elle perdra en belles mélodies. Rien que pour ces deux classiques en tous points remarquables, les Auteurs méritent de figurer parmi les groupes anglais les plus importants de son époque. Pas étonnant que Luke Haines crache son venin ensuite sur l'épisode britpop qui aura enterré prématurément et injustement la carrière de son groupe. 8- Pavement - Crooked Rain, Crooked Rain Après un premier disque devenu culte (un excellent tribute à leur "Slanted and Enchanted" est au passage disponible gratuitement en téléchargement sur le webzine "A découvrir absolument") pour son côté mélodique et brouillon à la fois, Pavement enchaîne avec un tout aussi indispensable "Crooked Rain, Crooked Rain", plus harmonieux et accessible. Mais Stephen Malkmus ne serait pas fidèle à lui-même s'il ne composait pas des chansons aux trajectoires déviantes, quelque part entre les Smiths et les Pixies. 7- Blur - Parklife Oasis est apparu avec les brillants singles "Supersonic" ou "Live Forever", mais c'est Blur qui remporte réellement la mise avec ce magnifique "Parklife", grâce à son écriture haut de gamme, largement supérieure à celle des frangins Gallagher. Ce disque est un brillant condensé du meilleur de trente ans de pop anglaise, des Kinks à Madness.  6- Suede - Dog Man Star Avant d'être viré manu militari du groupe par son alter ego Brett Anderson, Bernard Butler aura généré cette grande oeuvre presque à lui tout seul. Car une fois parti, le son de Suede ne retrouvera plus cet élégant et savoureux mélange de glam-rock, de pop psychédélique et de musique presque classique.   5- The Divine Comedy - Promenade Peaufinant davantage sa musique, Neil Hannon abandonne un peu la guitare et c'est sans doute là qu'il excelle le plus. "Promenade" porte bien son nom, tellement les mélodies semblent couler de source, jusqu'au "Tonight We Fly", final en apothéose, qui fiche carrément la chair de poule et qu'il reprend depuis en rappel de chacun de ses concerts. 4- Portishead - Dummy Massive Attack avait popularisé le genre (trip-hop), mais Portishead lui a véritablement donné une âme, une chair. Et comme Flaubert le disait, "la chair est triste". On ne saurait mieux dire tellement ce "Dummy" est une machine à faire pleurer dans les chaumières. Tout cela sans énormément d'effets, juste la voix de Beth Gibbons et les machines froides et pourtant envoûtantes de Geoff Barrow. 3- Morrissey - Vauxhall And I On croyait que Morrissey n'arriverait plus jamais à égaler son ancien groupe en solo, et bien, on avait tort. "Vauxhall And I" y arrive miraculeusement. Depuis, il n'a jamais réédité cet exploit, son écriture n'étant jamais aussi bien accompagnée et mise en musique que sur ce disque. On note au passage qu'il aura eu besoin de deux guitaristes pour remplacer Johnny Marr.


2- Pulp - His'n'Hers "His'n'Hers" ou l'anti-chambre du succès à venir. On y entend déjà les prémices du classique "Different Class". Jarvis Coker a pris beaucoup d'assurance, comme la musique de Pulp. Les tubes s'enchaînent. On les sent enfin prêts pour la reconnaissance grand-public méritée.

1- Jeff Buckley - Grace Un seul vrai disque et puis s'en va. Depuis, "Grace" a été maintes fois repris, notamment sa version de "Hallelujah" jusque dans les télé-crochets. On a ensuite raillé le personnage, son côté beau gosse et poseur, ses talents de guitariste et son maniérisme. Mais il fallait avoir vécu Jeff Buckley en direct à l'époque, l'avoir entendu live pour se rendre compte de son potentiel et de l'immense gâchis de son décès prématuré. Ce type ne pouvait de toute façon pas laisser indifférent. La marque des grands vivants qui vivent pleinement, quitte à diviser, quitte à se brûler les ailes aussi. Un ange est passé.