Die Hard: Belle journée pour mourir

Publié le 15 mars 2013 par Olivier Walmacq

John McClane va chercher son fils, emprisonné à Moscou. Sauf que le fils s'est infiltré en bon agent de la CIA pour exfiltrer un prisonnier politique. Un attentat survenant, les McClane et le prisonnier s'évadent...

 "Ils ont le sang chaud" Tu m'étonne, ils sont à moitié à poil en Russie!

La critique défensive de Borat

Hollywood aime les franchises, peut être trop. Quand elle a une poule aux oeufs d'or, elle se doit de la pousser jusqu'à ses plus grands retranchements au point d'atteindre le point de non-retour. Et cela peut varier avec des remakes, préquelles, préquelle du remake, remake du préquelle, spin-off... Mais parfois, il faut vraiment savoir s'arrêter. Ce que n'a pas compris la Fox qui pousse le vice avec un Die Hard 5. Si le film marche encore au box-office, les avis sont encore plus catastrophiques que pour Live free or Die Hard et pourtant il fallait y aller franco pour faire pire. John Moore l'a fait! Déjà quelle idée de prendre le réalisateur de foirages complets tels que le remake de La malédiction ou de l'adaptation de Max Payne? Noam Murro était d'abord prévu mais il est parti sur l'arlésienne 300: Rise of the empire. Puis Fred Cavayé (A bout portant) fut visé mais ce dernier a encore dit récemment qu'il s'est barré après avoir lu le pitoyable scénario (qui évidemment n'a pas été retouché entretemps). En sachant que Justin Lin (les quatre derniers Fast and Furious), Joe Cornish (Attack the block) ou Nicolas Winding Refn (probablement pas con quand il a vu l'affaire) seront également sous le coude. On ne va donc pas y aller par quatre chemins: l'année cinématographique vient à peine de commencer et on a déjà un bon gros navet des familles. Il n'aura pas fallu longtemps. D'ailleurs, je tiens à signaler que j'ai été le voir avec un ami et je dois dire que voir un navet entre potes, c'est toujours plus jouissif que le voir seul, surtout quand l'amusement est réciproque.

 Public masculin, tu crois que tu vas voir autre chose dans cette scène et bien non!

Ce qui choque dès les premières secondes c'est que le film est en format 1:85, autrement dit en format TV, ce qui n'était même pas le cas du film de Len Wiseman tourné comme les autres en 2:35. Le problème étant que le film n'est donc pas en plein écran, mais avec des marques noires sur les côtés! On parle quand même d'un film d'action et donc l'image est très compressée. Premier mauvais point, qui plus est technique. Le générique commence sur les images du film avec Sebastian Koch incarnant un ancien industriel aux secrets bien gardés et devant témoigner contre un méchant milliardaire qui veut évidemment le tuer. En alternance, on suit Jay Courtney dans le rôle de Jack McClane qui va pour tuer un bonhomme en pleine boîte de nuit et qui se fait arrêter. Bon, là encore on ne peut pas vraiment juger, cela commence simplement. Arrive alors l'ami Bruce Willis dont Amaury Nolasco le prévient avec dossier à l'appui (son fils est à la CIA, donc on demande comment un petit flic a pu avoir un dossier sur lui sans passer par les grands manitous) que son fils est incarcéré et que son procès va arriver en Russie, lui faisant bien comprendre que les lois chez les russkofs c'est autre chose qu'aux USA. Ils sont plus méchants! En sachant que ce genre de stéréotypes va durer pendant tout le film alors soyez prêt! On voit alors Jack dire qu'il veut se retrouver avec Koch au procès, lors d'un interrogatoire.

 Radivoje Bukvic, le premier méchant qui bouffe des carottes et danse la polka pour séparer des armes!

Pendant ce temps, Mary Elizabeth Winstead reprend son rôle de Lucy McClane (on la voit au début et à la fin, en sachant qu'elle appelle Brucie en pleine course-poursuite au milieu!) et emmène papounet à l'aéroport. Premiers plans coupés au montage: vous devez vous souvenir que dans le teaser rallongé, on pouvait voir Bruce Willis aux prises avec deux jeunes femmes, une préférant le hublot, l'autre le couloir tout en s'engueulant pour le plus grand desespoir de Brucie. Vraisemblablement ce n'est pas à cause de rythme que cette séquence- d'ailleurs une des rares de drôles dans les différentes bandes-annonces (là au moins ça aurait pu être cocasse)- est supprimée, puisque le film dure 1h36 générique inclus. Au contraire, cela lui aurait rajouter du cachet. Peu avant, ceux qui avaient pu admirer les courbes de la très jolie Yuliya Snigir dans les bandes-annonces en train de se déshabiller (à la 18ème seconde du dernier trailer pour être exact) risquent d'être affreusement déçus. La scène se termine alors qu'elle en est au nombril! Beaucoup verront l'excuse qu'il s'agit d'un PG-13... Sauf que A good day to Die Hard est un film Rated et n'a donc pas cette excuse (surtout que les insultes pleuvent). Encore une fois, on se demande en quoi ce plan a été supprimé et à quoi sert ce plan dans la bande-annonce alors?!

 Ils sont sympas les tchétchènes, ils vous laissent même un armada en plein public!

Voilà donc Brucie direct à Moscou dans un taxi. Un taxi russe qui parle mieux anglais que Brucie ne parle le russe. Un élément qui reviendra plus d'une fois dans le film, puisque les méchants russes se parlent même en anglais entre eux alors qu'ils sont en terre natale. Ce qui est d'autant plus incompréhensible! Sait-on jamais, le scénariste Skip Woods (lui aussi une belle usine à rêve avec les scénars de Wolverine, Hitman ou Opération Espadon à son actif) en avait peut être marre de les faire parler en russe! Nos méchants font péter le tribunal où seuls Courtney et Koch survivent et s'échappent assez facilement. A vrai dire, on a l'impression que les policiers à Moscou sont pour le moins invisibles. Un attentat au tribunal? Personne ou alors tout le régiment était dans le palais de justice! Même constat quand la course-poursuite qui suit se termine, une seule voiture de flics à l'horizon. Décidemment, la Fox continue de déglinguer le pays de Poutine plus d'un an après le desespérant The Darkest Hour. La course-poursuite dans l'ensemble se révèle assez efficace, mais a quelques détails douteux. Dans un premier temps, il semble que les routes russes sont très glissantes puisque les voitures percutées font très souvent des "têtes-à-queue". Dans un second temps, on apprend qu'un 4X4 Mercedes peut défoncer un camion blindé deux fois plus grand! Pire, Moore nous insère quinze tonnes de plans montrant Brucie en train de jacter dans le vent. Il parle tout seul, sans conviction, vraisemblablement pour donner un effet grinçant ou comique. Sauf que ça ne marche pas et c'est même assez désolant pour Willis.

 "J'ai cru voir un alien Jack. -Normal t'es à Tchernobyl papa! -Mais alors on n'est pas censé mettre des masques pour se protéger des radiations? -Mais non, ils ont des engins pour éradiquer cela!"

Le pire étant que durant tout le film, le réalisateur ne cesse de ridiculiser le personnage de John McClane. Déjà pas de "Yippi Kaï pauvre con" ou alors je ne l'ai vraiment pas entendu (ce qui semble être le cas d'après ce que m'a dit 2flics, puisqu'on l'entend dans la scène finale avec l'hélico). De toutes manières, vu comme c'était parti il ne valait mieux pas, vu que Moore nous fait dans la caricature. Mieux, le leitmotiv de Belle journée pour mourir est "Je suis en vacances". Une réplique qui revient au moins cinq fois et de manière tellement plombante que cela en devient agaçant. Brucie t'es en vacances dans la saga depuis Une journée en enfer alors c'est bon hein? On a compris! En sachant que là, on est à environ une demi-heure de film. Pendant la poursuite, Jack appelle ses supérieurs de la CIA. Vous apprendrez dorénavant que la CIA peut envoyer des drônes comme si de rien n'était sur le sol russe, mais que le pays est ravagé par plusieurs bases de l'Agence Centrale de renseignement cachées. Pas pour longtemps puisque que Cole Hauser perd la tête et que Koch se prend une balle dans le bras gauche. Nouveaux plans présents dans la bande-annonce coupés au montage: on pouvait voir à la vingtième seconde, à 1 minute 10 et à 2 minutes 10 des plans montrant l'escouade de Radivoje Bukvic arrivant à la base de la CIA avant de faire tout péter. Pourtant, on ne prend les éléments que du point de vue de la planque et principalement par celui de Bruce Willis.

Encore une fois, on peut se poser la question: pourquoi avoir mis ces plans dans les différentes bandes-annonces pour finalement ne pas les mettre dans le film? On peut à la limite penser que c'est pour rendre le film plus dynamique, ce qui n'est pas un mal, mais dans ce cas, tu n'insère pas des plans inutiles dans la promotion. ça n'a aucun intérêt! L'intrigue en elle-même est assez portnawak. (attention spoilers mais comme vous vous en foutez de ce film, vous allez quand même les lire au moins pour rigoler, mais bon je préviens quand même!) En fait, la jolie Yuliya est une petite coquine et a manipulé tout le monde. Elle a commencé par le milliardaire véreux, puis elle fait libéré son papa incarné par Koch, pour finalement le kidnapper avec ses sbires, dont finalement les seuls qui ne sont pas au courant du guet-apens sont Bukvic et le milliardaire, qui finiront respectivement par une balle dans la tête et un étranglement dans un sauna; alors que papounet et fifille se réconcilie dans une salle pleine d'uranium! Tu as tout compris lecteur? En fait, les deux parents ont roulé tout le monde dans la farine. On peut penser à l'escouade militaire trompant les autorités dans 58 minutes pour vivre ou le géant qui finissait par se faire liquider par Jeremy Irons dans Une journée en enfer. Sauf que là, c'est tellement saugrenu que cela en devient lourdingue. (fin des spoilers) Le final se situe à Tchernobyl où nos méchants vont chercher l'uranium du père Koch. 

On commence avec des masques à gaz et grâce à des engins révolutionnaires qui enlèvent les radiations, on enlève les masques à gaz! Vous pouvez donc venir dans la ville irradiée la plus populaire du monde pour les vacances, grâce à des armes improbables, la radioactivité a disparu. Merveilleux. On remarque également qu'il fait une chaleur à crêver à Tchernobyl, vu qu'un des méchants est torse nu et que Jack se trimballe en t-shirt. Pour le reste, en quelques heures de voiture (tout en restant dans la même journée), vous pouvez faire le trajet Moscou-Tchernobyl. En regardant sur Google Maps, vous pouvez voir qu'il faut 994 km et environ douze heures pour faire le trajet! Jack McClane roule plus vite que la lumière! Encore une invraisemblance et il y en a plein. Vous saurez dorénavant que les tchétchènes avant d'aller en boîte rangent leurs AK-47, Kalachnikovs, pistolets-mitrailleur, fusils à pompe, pistolets dans le coffre de leurs bagnoles! Comble du comble, Bruce Willis et Jay Courtney sautent alors que l'hélico s'écrase. Le problème étant que la baie vitrée que se prennent nos deux lascars n'est pas visible avant. Ils auraient dus s'écraser sur le sol! Or, ils tombent dans la baie vitrée et l'hélico s'écrase... au sol! Portnawak le retour! Outre cela, on remarquera également que Courtney a le gilet par balle en foutant Koch dans l'hélico, mais plus quand il est dans la piscine sous la baie! Faux-raccord! Pour finir dans les invraisemblances, on évoquera le contraste entre des rues complètement désertes dans Moscou et la circulation ambiante avec bouchon!

D'une séquence à l'autre, ça change. Pour le reste, John Moore évoquait à Allociné que pour les scènes d'action "Il arrivait couramment que l’on passe douze heures sur un plan qui durera trois secondes à l’écran, mais il n’y a pas d’autre moyen (...) nous n’utilisons les effets visuels numériques que pour améliorer ou étendre les décors". Or, les séquences d'action en sont bourrées à craquer. Les mitraillements de l'hélicoptère dans l'immeuble (évidemment vide) sont numérisés et cela se voit, le plan-séquence de la baie vitrée évoquée plus haut est plein d'effets visuels (on n'y croit pas du tout), sans compter les balles mortels et surtout ce monumental vol plané de Brucie à la fin. Au niveau de la réalisation des scènes d'action, Moore hésite entre efficacité (le rythme) et grossier (les sfx justement, l'humour qui ne passe pas) et nous sort parfois des ralentis détonnants. Le milliardaire sort de la bourse, est en train de remettre son portable dans la poche, ralenti! On se croirait presque dans un mauvais clip. On a droit à un happy end beauf et salace, avec coucher du soleil sur la tronche de Bruce Willis. On a tout le monde: Papa, fifille, fifils... ah non, Bonnie Bedelia n'est pas là encore une fois. Allez la prochaine fois, des terroristes bulgares kidnapperont maman dans sa maison de retraite et Brucie va la sauver avec toute la famille! Je suis sûr que ça marchera. Les acteurs sont tous plus ridicules les uns des autres. Brucie se carricature à un point que cela en devient dramatique (on a vraiment de la peine pour le coup), Courtney ne dégage rien si ce n'est le bourrin pitoyable, Koch s'en sort le mieux, mais le plus rude c'est Bukvic. Le méchant qui bouffe une carotte pour vous destabiliser et qui déplace des armes en dansant! A se pisser dessus tellement c'est grossier. Pour finir, vous saurez d'ores et déjà que Grenoble est en Suisse et cela en VO comme VF.

Bourré d'incohérences grosses comme des maisons, de clichés gros comme des montagnes, d'acteurs cachetonneurs et cabotins et avec un script torché par un branleur: voilà le sinistre constat de ce Die Hard 5 budgété à 92 millions de $. Une honte.

Note: en aucun cas.

Note naveteuse: 18/20

La Critique De Titi70 :

Comme le dis l'ami Borat un peu plus haut, les producteurs et responsables de studios Américains ont toujours eu la particularitée agacante de presser un citron en entier. Clairement, quand un filon s'avère juteux, on l'exploite au maximum, jusqu'a l'écoeurement. Et les exemples sont nombreux, en majorité venues d'Amerique, mais, pas que (les Français s'y sont mis aussi, notamment avec Asterix).

Derniere victime, la saga Die Hard dont le premier opus remonte tout de mème à 1988, et le dernier vrai bon épisode à Une Journée En Enfer, soit le troisième numéro d'une franchise qui, depuis, décline de plus en plus. On pensait d'ailleurs que les dégats allaient s'arreter avec le numéro 4, pas franchement réjouissant, mais, qui pouvait passer pour un plaisir coupable, dans la lignée de 58 minutes pour vivre, monumentale erreur.

Sauf que, dans le cas de ce Die Hard 5, les producteurs ne sont pas les seuls à blamer, puisque c'est Bruce Willis lui mème, totalement emballé par le script de ces nouvelles aventures (on se demande vraiment pourquoi ) qui insistera pour que soit mit en chantier ce cinquième numéro.

Si des réalisateurs comme Nicolas Winding Refn, Fred Cavayé, Noam Munro (qui partira finalement sur un autre projet), Justin Lin ou Joe Cornish sont envisagés, les responsables font le pire choix possible en désignant John Moore, le type déja responsable de quelques douleurs annales chez les spectateurs ayant vus son remake de La Malédiction ou son adaptation du jeu vidéo Max Payne.

Vous pensiez que Len Wiseman avait entérré la franchise bien profond avec le quatrième épisode ? John Moore va vous prouver qu'il peut creuser encore.

Dés les premières images, impossible de déceler une quelconque trace de la saga initié par John Mc Tiernan. Terminé le format scope avec son image large, on passe à du visuelle bien carré et un générique impersonnel et totalement immonde, le tout sur une musique à chier des bulles.

On continue avec une scène entre Bruce Willis et Amaury Nolasco, le "Sucre" de la Prison Break, obligé désormais de courir le cacheton avec des apparitions de quelques minutes dans des navets. Et, oui, il faut bien bouffer à la fin du mois.

Notre John Mc Clane apprend donc que son fils, avec qui il est brouillé depuis plusieurs années (et qu'on a pu appercevoir gamin dans le premier film) se trouve en Russie. Ni une, ni deux, notre flic s'envole pour la patrie de Gorbatchev. Pendant ce temps, le fiston, qui se prénomme comme son paternel, va passer en jugement. Une audience écourté quand le tribunal explose, le tout sous les yeux de Mc Clane père qui assiste ensuite à une evasion avant de prendre part à une course poursuite. Le flic ne comprend absolument rien à la situation, mais, va tout de mème faire comprendre au méchant qu'ils ne doivent pas toucher à son gamin.

On a donc droit à la première scène d'action du film, filmé n'importe comment (John Moore style), et ou Bruce Willis nous sort quelques répliques completement foireuses, mais, qui, je l'avoue en baissant la tète de honte, m'ont fait marrer.

C'est paradoxalement l'un des moins mauvais moment du film. Car, la suite verra le père et le fils Mc Clane se retrouver enchainé devant un terroriste leur expliquant sa passion pour la danse avant d'executer quelques pointes. Ils sont ensuite embarqué dans une intrigue grotesque et completement farfelue avec des personnages méchant, mais, en fait, non.

La derniere image verra le trio familiale (le père, le fils et la fille, mais, pas la femme, donc) réunit dans un ralentit sirupeux au possible, mais, dévoilant la véritable volonté des auteurs de ce cinquième volet.

Car, non content de faire passer ici John Mc Clane pour un vieux con ayant toujours un train de retard sur les evenements, le film nous montre aussi que, désormais, il n'y a plus besoin d'avoir Bruce Willis au générique pour faire un épisode de Die Hard et que le pire est encore à venir.

En ce qui concerne ce quatrième épisode, c'est juste une grosse merde, totalement à la ramasse nivau action (et ce peut ètre ce qui est le plus grave) tout juste calibré pour arnaquer les fans de la saga qui, la prochaines fois, auront retenu la leçon et resteront sagement chez eux.

Note : Yipikaye, bande de cons (méssage de John Moore)

Note Naveteuse : 18/20


Die Hard : belle journée pour mourir