INIDIE-POP - Ambiance nonchalante pour le quatrième album de Ducktails, le sideproject de Matt Mondanile, guitariste de Real Estate, accompagné ici du groupe Big Troubles et d'autres accolytes de la pop newyorkaise. Mélodies pop et paroles romantiques, cet opus à du cœur, mais a-t-il du corps?
THE FLOWER LANE regroupe dans des atmosphères planantes des guitares vibrantes, ambiantes, reverb, parfois trop en avant sur des mélodies pop, assez embrumées et des voix lisses. "Ivy Colored House" montre de suite que l'on est dans un album accessible avec des paroles douces, amoureuses mais sans métaphores et une mélodie pop simple qui sonne comme une ballade au crépuscule un jour de semaine. Le son est paisible, tranquille, pas assez compliqué, bref idéal comme musique d'ascenceur. Il n'y a qu'à écouter "Under Cover" avec ses solos interminables à la guitare et au saxophone pour s'en rendre compte. Quand certains groupes changent plusieurs fois de genre en un titre,
Ducktails fait l'inverse: il ne change pas d'un iota entre les premières notes et les derniers accords d'un morceau. Et c'est bien dommage car tous les ingrédients pour faire un bon morceau sont là. Prenons "Sedan Magic" par exemple: la mélodie est intéressante, le travail sur le son abouti, les riffs de guitares sont parfaitement maîtrisés et une voix féminine (Madeline Follin des
Cults) renforce l'ambiance lunaire. Mais voilà, tous ces ingrédients ont été trop bien mélangés, il manque ce grain de folie pour rendre le tout moins uniforme.
Pourtant, "Timothy Shy" tente le vintage ambiance années 60 mais se perd dans un rythme trop attendu, prévisible pourtant relevé sur la fin par un solo de guitare fier et, cette fois, très inspiré. Mais lorsqu'il laisse tous les éléments s'exprimer, le résultat est à la hauteur. Il faut attendre l'avant-dernier titre, la timide mais sensuelle déclaration d'amour "Letter of Intent" pour y arriver. Matt Mondanile dirige un joli duel vocal entre Jessa Farkas (Future Shuttle) et Ian Drennan (Big Troubles).
Au final, on se demande ce qui a poussé Matt Mondanile à quitter l'ambiance conceptuelle des trois derniers opus pour se rapprocher, mais pas trop, de Real Estate. Il manque d'âme, d'inspiration pour arriver à la cheville d'autres maîtres du planant comme Wild Nothing et reste du coup cantonné au rayon des albums qui s'écoutent mais qui peuvent nettement mieux faire.