Certes l'Eglise est composée d'hommes, mais elle est une institution divine. Au moment de quitter ses apôtres le Christ leur dit:
"Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc, enseignez toutes les nations les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit; leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé: et voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la consommation des siècles."
A la tête des apôtres le Christ plaça Simon.
Inspiré de l'Esprit-Saint, Simon venait de dire à Jésus qu'il était "le Christ, le Fils du Dieu vivant":
"Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ni la chair ni le sang ne t'ont révélé ceci, mais mon Père qui est dans les cieux. Aussi moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne prévaudront point contre elle. Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié aussi dans les cieux; et tout ce que tu délieras sur la terre sera aussi délié dans les cieux."
Le Christ a donc confié à l’Eglise seule le soin de transmettre son enseignement. Or que l’Eglise m’enseigne-t-elle ? Que je dois me perfectionner, c’est-à-dire devenir parfait comme le Christ est parfait. Comment ? Par l’imitation du Christ, avec l’aide de sa Grâce que je peux obtenir par la prière et les sacrements qu’il a institués. Pourquoi ? Parce que, ce faisant, j’atteindrai à la vraie Vie, qu’est la vie éternelle.
Ce n'est pas gagné. Parce, si l'esprit est encore prompt, la chair est toujours
faible...
Et, à la tête de l'Eglise, le Christ a placé Pierre qui aura maintenant eu 265 successeurs, en comptant le pape François, qui porte le prénom de mon saint patron,
François d'Assise.
En qualité de chrétien, qui plus est de catholique, je m’intéresse aux fins dernières. Le Christ est pour moi le Chemin, la Vérité et la Vie. Autrement dit, je crois qu’Il est la nature humaine dans sa perfection, c’est-à-dire la véritable nature humaine, l’homme achevé, l’Homme Nouveau de l’évangile, et en même temps le vrai Dieu.
Mais je ne peux pas me perfectionner, c’est-à-dire me transformer, si je suis passif. Il faut que j’y consente, et, pour cela, que je pense et agisse, ce qui ne peut se faire qu’en exerçant mon libre arbitre. Mon consentement vient de ma raison, mais pas de ma seule raison.
Je peux très bien choisir de faire le mal plutôt que le bien. Le péché originel m’en donne la faculté, mais je dois m’efforcer de sortir de cet état initial. Je suis responsable devant Dieu de mes efforts pour en sortir.
De formation scientifique, plus j’avance en âge, plus je sais que l’expérience scientifique est insuffisante à rendre compte de la réalité et qu’il est possible de raisonner sur tous les objets de la connaissance, contrairement à ce que pensent les scientistes. Pour moi Foi et Raison ne s’opposent pas.
Plus j’avance en âge, plus je découvre que du Décalogue, base du droit naturel voulu par Dieu, ne peuvent découler que des définitions objectives du bien et du mal, parce que je prends la logique au sérieux.
Plus j’avance en âge, plus l’observation de la Création, dans laquelle me guide mon saint patron, me prouve l’existence de Dieu et plus je suis convaincu que l’intervention divine en moi, à laquelle je donne mon consentement, me permet d’agir, de penser et d’exercer mon libre arbitre.
En exerçant mon libre arbitre je suis créateur à mon tour, même si c’est de manière secondaire. Par créateur j’entends que j’ai la faculté d’accroître ma liberté personnelle, sachant que Dieu, le Créateur, avec un grand C, est Liberté, avec un grand L.
En tant que libéral je m’intéresse aux fins terrestres. Mais je n’en oublie pas pour autant les fondements philosophiques qui font de moi un chrétien.
Ainsi, à ce titre, je défends avant tout la personne. De même que le salut est personnel, l’action humaine est individuelle. Tout doit être ordonné par rapport à la personne, parce que l’esprit humain est le siège de toutes valeurs. Du fait de l’existence de Dieu, qui est autre, la personne est singulière et ne peut être confondue dans un tout quel qu’il soit.
Pour pouvoir créer quoi que ce soit la personne doit être libre, c’est-à-dire qu’elle doit avoir le choix et, donc, pouvoir exercer son libre arbitre. Le libre arbitre s’exerce au travers de la propriété naturelle: j’ai le droit de faire ce que je veux avec ce que j’ai.
Il va de soi que ce que j’ai n’a pas été volé à autrui, sans quoi ma propriété ne serait pas légitime et, partant, je ne pourrais pas en faire ce que je veux. Corollaire : je ne peux faire ce que je veux avec le bien d’autrui que si celui-ci m’a donné son consentement.
Cette définition objective de la propriété naturelle découle du droit naturel. Elle repose sur quatre commandements de Dieu:
- tu ne voleras pas
- tu ne convoiteras pas le bien d’autrui
- tu ne mentiras pas
- tu ne tueras pas
De même je suis libre de disposer de ce que j’ai parce que je suis la cause de l’existence de ce que j’ai. En effet seul l’esprit humain produit et est à l’origine de changements réels. C’est même la base de la légitimation de la propriété. Sans l’existence de Dieu, comme je l’ai dit plus haut, qui permet de singulariser la personne et donc le fruit de sa pensée et de son action qu’est la production, il est impossible de légitimer la propriété naturelle.
La capacité créatrice de la personne, don de Dieu, qui a créé l’homme à son image, m’empêche de rabaisser la nature humaine, et, au contraire, m’oblige à respecter ce qui en fait la dignité, cette ressemblance justement et le fait qu’elle a été voulue et créée par Dieu.
Cette capacité créatrice me rappelle que l’homme coopère à la poursuite de la Création qui n’a pas été achevée une fois pour toutes après le sixième jour: que signifieraient sinon les interventions divines postérieures telles que la Révélation ou les miracles? Si le progrès n’est pas impossible, il n’est pas non plus automatique.
Enfin, je trouve normal que la personne subisse ici-bas les conséquences de son action. La liberté va de pair avec la responsabilité.
Libéral parce que chrétien, je défends la personne objective contre les touts subjectifs, le libre arbitre et le consentement contre la contrainte, le droit de propriété naturelle contre l’arbitraire étatique, la responsabilité personnelle contre l’irresponsabilité anonyme.
Pour d'aucuns, ces temps, l'Eglise est trop visible. Ils préféreraient qu'Elle se fasse toute petite, la plus petite possible, qu'Elle se fasse pourquoi pas invisible, voire qu'Elle soit réduite au silence comme au bon vieux temps du petit père Combe ou de l'Union soviétique triomphante.
Comme me l'a appris feue ma sainte mère, quand elle se trouvait face à des anti-cléricaux forcenés, qui offensaient
ses oreilles, je leur dis, avec toute la charité dont je suis capable, que je prie pour eux parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils font...
Francis Richard
PS
Ce 13 mars 2013 restera important pour ma petite personne, et cela pour trois raisons:
- l'Eglise se sera donnée un nouveau pape;
- ce nouveau pape aura choisi de porter le même prénom que moi;
- quelques heures auparavant, à Lausanne, je serai devenu citoyen suisse et j'aurai promis "d'être fidèle à la Constitution fédérale et à la Constitution du Canton de Vaud, de maintenir et de défendre en toute occasion et de tout mon pouvoir les droits, les libertés et l'indépendance de ma nouvelle patrie, de procurer et d'avancer son honneur et profit, comme aussi d'éviter tout ce qui pourrait lui porter perte ou dommage".
Bref cela aura été une journée où auront scintillé les trois étiquettes que je me suis collées sur ce blog, de
catholique, de national et de libéral.
Le 19 mars prochain, jour de la saint Joseph, patron de l'Eglise et de tous les pères, le pape François dira sa messe inaugurale, le jour de mes 62 ans, si Dieu me fait la grâce de me prêter vie jusque là...