Pourquoi en numérique ? Entretien avec Isabelle Bouvier, auteure

Par Qris @Qrisimon

J’ai croisé Isabelle Bouvier sur Twitter. Au bout de quelques échanges, je l’ai invitée dans Pourquoi en numérique ? En effet, Isabelle correspond tout à fait au profil de la rubrique, après avoir auto-publié son premier roman en 2012  sur Amazon Carnet de voyage d’un mort débutant, elle vient d’auto-publier son deuxième ebook, un recueil de nouvelles  Le Cimetière des éléphants . Isabelle Bouvier est rédactrice web en Free-Lance et rien ne la destinait à s’auto-publier. Je la laisse se présenter :

Je suis née en 1970, à Paris, je vis actuellement en Côtes d’armor. J’ai participé dans les années 2000 au «  carnet interdit », un groupe d’échanges d’auteurs dans lequel j’ai bénéficié de nombreux conseils via des ateliers d’écriture, puis mon premier livre a été publié chez un éditeur traditionnel. J’ai par la suite consacré du temps à ma vie professionnelle, et personnelle, et les textes de fiction se sont entassés sur un coin de mon ordinateur. A la fin de l’année dernière, après avoir testé la lecture de textes publiés en numérique, j’ai décidé d’auto-publier mes propres écrits en commençant par mon roman puis des nouvelles.  Ces publications ont surpris les lecteurs de mon blog politique-société Mon avis t’intéresse  qui ne savaient pas que j’écrivais des fictions sous un autre nom que Iboux, cette surprise m’a valu le soutien de plusieurs blogueurs que je remercie ici par la même occasion ( dont Anna, Nathalie, Elody, Matéo qui m’ont fait le plaisir d’être mon comité de lecture )

Je vous laisse découvrir Isabelle Bouvier à travers les questions qu’elle a choisies et un petit bonus de fin.

Roman en vente sur Amazon et sur Kobo

Isabelle Bouvier répond au cinq questions

1.

Pourquoi l’auto-édition ?

Après une expérience décevante chez un petit éditeur, l’option auto-publication m’est apparue comme la seule façon de conserver mes droits d’auteurs, et de gérer la publication de mes livres de A à Z. Que ce soit la fixation des prix, le choix de la couverture, la mise en page, la promotion de mes livres, je décide en toute indépendance.

Conserver cette liberté, tout en donnant une chance à mes histoires d’être lues, avoir des commentaires de mes lecteurs, voilà mes objectifs dans cette nouvelle aventure. Une aventure parmi les pionniers de l’auto-édition en numérique, en espérant rester jusqu’au bout du voyage.

2.

Pourquoi en numérique ?

Pour sa simplicité de mise en route. J’ai été aidée pour la numérisation de mon roman, et de mes nouvelles par « les passeurs de savoirs » une agence de com’ costarmoricaine. Une garantie pour moi d’avoir une mise en page agréable pour le confort du lecteur, et en plus l’agence m’a concocté mes deux couvertures, très colorées, avec un aspect BD que j’aime beaucoup.

Avec le numérique, on espère toucher un grand nombre de lecteurs francophones, d’autant que ce type de circuit est en plein essor avec les ventes de liseuses et autres tablettes tactiles.

D’autre part, étant blogueuse professionnelle, cela semblait logique d’opter pour ce format qui démocratise l’écriture, mais aussi la lecture, grâce aux prix attractifs de certains ebooks.

Je garde à l’esprit que l’auto-publication en numérique donne avant tout une opportunité de faire connaître mes écrits mais cela nécessite un travail de promotion et d’activer son réseau social.

En vente sur Amazon

3.

Comment as-tu fixé le prix de tes ebooks ?

Le prix de vente est de maximum 3 euros. Cela me paraît un prix honnête et attractif pour un recueil de 20 nouvelles, qui a été mis en page par un professionnel. Il faut à mon sens que le numérique soit abordable, si le prix est le même en version papier, ça n’a plus d’intérêt pour l’acheteur, si ce n’est un intérêt écologique.

4.

Sur quelles plateformes ?

 Amazon et Kobo, pour l’instant. Je réfléchis à l’idée de les diffuser chez Itunes, et de proposer une version papier via Createspace sur Amazon, ce qui me permettrait de rencontrer des lecteurs dans des salons ( et de l’offrir à mon père, ancien imprimeur, allergique à l’informatique en général !

5.

Comment organises-tu la promotion de tes livres ?

J’utilise Facebook, Twitter, mes propres blogs, J’ai eu des articles sur d’autres blogs ayant lu mes livres, et enfin une critique dans un magazine féminin local «  Katell Mag », et cette sympathique invitation ici ! J’essaie de trouver du temps pour la promotion de mes ebooks au milieu de mes autres activités dont l’écriture de mon prochain livre,  je ne suis encore qu’une novice en marketing littéraire, du coup je lis les conseils d’auteurs auto-édités avec beaucoup d’intêret !

Retrouvez l’auteur sur son blog : http://isabelle-bouvier.blogspot.fr/

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Bonus

Qu’est-ce qui te satisfait le plus dans l’auto-édition ?

L’impression de prendre le destin de mes livres en main, sans avoir à  attendre le feu vert d’un éditeur qui aurait reçu mon manuscrit par la poste, ouvert l’enveloppe ( ce qui n’est pas toujours le cas, et là c’est très énervant ! ) puis apprécié le contenu. La patience n’est pas mon fort ! En auto-publiant, après avoir considéré mon livre comme abouti, je le transmets aux lecteurs, s’ils sont nombreux tant mieux, s’ils ne sont pas au rendez-vous, c’est que ce livre n’était pas LE livre, et que je dois donc me remettre au travail, avec encore plus d’obstination.

Je suis en même temps réaliste, un éditeur efficace possède un réseau que je n’ai pas pour faire connaître ses publications, il peut s’appuyer sur les librairies, les critiques littéraires, et pour les publications numériques, il peut s’appuyer sur l’ensemble des plate-formes qui existent. Je ne me leurre pas, j’ai auto-publié mon roman chez Kobo en octobre, Kobo qui annonce sur son Writing life un partenariat avec la Fnac, or à l’heure d’aujourd’hui mon livre n’y est toujours pas référencé malgré mes réclamations… Une bataille que j’abandonne, pour l’instant mon esprit étant fixé sur mon prochain roman et la promotion des livres déjà en ligne chez Amazon.

Je crois que le plus difficile dans l’auto-publication, spécialement numérique, est de s’accrocher à son désir d’être lu, mais dans tous les cas, le désir d’écrire restera, parce que c’est un plaisir pour moi d’inventer des histoires, de m’amuser de mes personnages. Être lue par un grand nombre de personnes, et soyons fou, vivre de sa plume en tant qu’auteur de fiction ce serait le summum, mais je crains de n’être pas la seule à caresser ce rêve, n’est-ce pas ?

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Lire les entretiens précédents d’auteurs auto-publiés :

Entretien avec Charlie Bregman

Entretien avec Agnès Martin-Lugand

Entretiens croisés avec Laurent Bettoni

Entretien avec Emily Hill

Entretien avec Fabienne Betting

Entretien avec Florian Rochat

Pourquoi en numérique ? est une série d’entretiens avec des auteurs autoédités en numérique, mais aussi d’autres acteurs qui font les corrections, le formatage, etc. et acceptent de travailler eux.

Si vous désirez un entretien veuillez lire les démarches à suivre. Si vous êtes auteur ici , si vous n’êtes pas auteur


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Photos  © Isabelle Bouvier

1ère mise en ligne et dernière modification le 14  mars 2013