Inégalités de santé entre pays européens ou au sein même de chaque pays, certes, mais gain d’espérance de vie de 5 ans en 30 ans, ce sont les principales conclusions de ce nouveau Rapport sur la santé en Europe 2012 de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Un nouvel indicateur de progrès pour mesurer le niveau de Santé publique en Europe est mis en œuvre, lui-même évocateur de politique globale de santé physique, mentale et sociale : Il s’agit du « bien-être », l’objectif défini ici pour la nouvelle politique européenne de santé, « Santé 2020 », avec les mesures à prendre pour y parvenir.
Certes le niveau global de la santé dans la Région « Euro » de l’OMS couvrant 53 pays et près de 900 millions de personnes s’améliore, avec une longévité et un état de santé en progression : L’espérance de vie a gagné 5 ans en 30 ans (depuis 1980) pour atteindre 76 ans en 2010, grâce aux stratégies de lutte contre les facteurs de risque évitables et l’amélioration globale des conditions socio-économiques.
La mortalité globale baisse de manière continue, les maladies non transmissibles représentant le fardeau le plus lourd en termes de décès (80%), dont les maladies cardiovasculaires (50% des décès) et les cancers (20% des décès). Les maladies transmissibles suivent aussi une baisse d’incidence (sida, tuberculose). Aujourd’hui, l’Europe a le plus faible taux de mortalité infantile dans le monde (7,9 pour 1.000 naissances vivantes) avec une diminution de ce taux de 54% en 30 ans. La mortalité maternelle a elle-aussi chuté de 50% après 1990. Enfin, le taux de suicide a diminué de 24 à 40% dans toutes les parties de l’Europe mais « reprend » ces derniers temps, avec la crise économique.
Les inégalités d’espérance de vie subsistent néanmoins, entre hommes et femmes, entre pays et groupes de population. Ainsi, alors que l’espérance de vie des femmes atteint une moyenne de 80 ans en 2010, celle des hommes plafonne à 72,5 ans. En cause toujours, au-delà des inégalités d’accès et de qualité des systèmes de santé, tout simplement les facteurs de mode de vie évitables comme le tabac (consommé par 27% des plus de 15 ans) et la consommation excessive d’alcool (6,5% des décès).
Les principaux défis sont liés aux tendances sociodémographiques, comme,
· le vieillissement de la population : En 2050, une personne sur 4 devrait être âgée de plus de 65 ans,
· l’urbanisation toujours croissante : La proportion de la population vivant en zones urbaines devrait dépasser 80% en 2045,
· la croissance d’incidence des cancers a dépassé celle des maladies cardiovasculaires,
· les migrants généralement plus jeunes, moins riches et plus vulnérables aux maladies représentent près de 8% de la population totale.
Ces évolutions impliquent l’adaptation des systèmes de santé à l’incidence croissante des maladies liées à l’âge, à la prise en charge des cancers, au développement des services primaires ciblés pour les populations les plus vulnérables.
Le bien-être, un nouvel indice de niveau de santé : Le choix même de l’indice évoque une stratégie de santé qui peut dépasser la simple prise en charge des maladies. L’idée est de rependre la définition de la santé de l’OMS, comme « non seulement l’absence de maladie ou d’infirmité » mais aussi comme « un état de complet bien-être physique, mental et bien-être social ». Bien-être et santé ont un déterminant commun, le système global de santé. Ils passent donc ici par une nouvelle feuille de route, Santé 2020, permettant de mesurer le bien-être en commençant par collecter un certain nombre de données de santé à l’échelle européenne.
Source: Rapport OMS sur la Santé en Europe (Executive summary en anglais)The European health report 2012: charting the way to well-being
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