Certains salariés sont contraints à un plus grand nombre d’heures, d’autres à chômage partiel, d’autres à des congés diminués, enfin, les plus âgés parfois, à une retraite retardée. Cette flexibilité imposée et inéluctable explique, selon les auteurs, l’augmentation de la prévalence de l’épuisement et du stress au travail, et de ses manifestations physiques, cognitives, affectives. Le Dr Sharon Toker de TAU a étudié le lien entre l’épuisement professionnel et la maladie coronarienne (accumulation de plaque dans les artères coronaires) qui peut mener à l’infarctus ou à l’embolie pulmonaire.
Des résultats alarmants : L’étude menée sur 8.838 hommes et femmes employés, âgés de 19 à 67 ans, apparemment en bonne santé, et suivis durant 3,4 ans a mesuré les niveaux d’épuisement et évaluéles signes de coronaropathie. Les chercheurs ont également contrôlé les facteurs de risque classiques comme le sexe, l’âge, les antécédents familiaux de maladie cardiaque, et le tabagisme. Au cours de la période de suivi, 93 nouveaux cas de maladies coronariennes ont été identifiés. L’analyse montre que,
· le burn out est associé à un risque accru de 40% de maladie coronarienne,
· être dans les 20% supérieurs de l’échelle d’épuisement professionnel est associé à un risque accru de 79% de maladie coronarienne.
Au point que les auteurs suggèrent que l’épuisement professionnel soit considéré comme un facteur prédictif de maladie coronarienne au même titre que les autres facteurs de risque classiques, comme le tabagisme, les taux de lipides sanguins, et la sédentarité.
Les médecins du travail ont un rôle primordial à jouer : Stress élevé, lourde charge de travail, absence de contrôle sur les situations de pénibilité et de soutien en cas d’horaires prolongés, sont des critères qui doivent être pris en compte. D’autant que l’épuisement professionnel a été associé à d’autres facteurs de risque cardio-vasculaires, tels que des niveaux accrus de cholestérol ou de lipides dans le sang. De simples questionnaires de diagnostic permettant de détecter l’épuisement professionnel existent, et peuvent contribuer à la prévention de la maladie coronarienne.
Rappelons que sur les 100 à 120.000 infarctus survenant en France chaque année, le stress au travail serait responsable d’environ 3.400 à 4.000 accidents cardiaques
Source: Psychosomatic Medicine doi:10.1097/PSY.0b013e31826c3174Burnout and Risk of Coronary Heart Disease: A Prospective Study of 8838 Employees(Visuel © laurent hamels – Fotolia.com)
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Le STRESS au TRAVAIL serait responsable de 4.000 infarctus en France chaque année