Couloirs, escaliers sont donc le support d’images parfois étranges, en effet, parfois inquiétantes, toujours suffisamment intrigantes pour que je fasse demi-tour, après avoir quitté le spectacle de la Compagnie Caracol, et que j’aille les regarder de près.
Les nuages de Dominique Belin sont effectivement des messagers dont il faut saisir l’image qui va aussitôt disparaître. Le duo de chair de Maud Mahobah écrit des lignes pas tout à fait indéchiffrables mais qui restent mystérieuses au passant. Les dormeurs du transsibérien, de Juliette de Monicault, font un voyage rêvé. Lucie Labastire traîne les ombres de la déraison, les horizons de drôles de frissons, dans son Âge d’oraison. Emilie Nicolas met en plis d’accordéon des photos de petite fille qui hésiteront à aller chez le coiffeur. Emma Rouby regarde, au dos des statues nues, se dessiner de troublantes formes. Des ombres s’inscrivent parmi les personnages et les animaux de Sergio Canedo. Claudia Waldmann expose des images de la ville évoquant des faits divers et interrogeant le spectateur sur ce qui vient de s’y passer (« Il se passe des choses ici », chantait Brigitte Fontaine). Et c'est une photo d'Anne-Claire Nivet qui fait l'affiche.
L’exposition est visible au 11 rue de Lancry (Paris 10e) jusqu’au 30 avril 2013.