Titre : Sept, T14 : Sept pistoleros
Scénariste : David Chauvel
Dessinateur : Antonio Sarchione
Parution : Septembre 2012
« Sept » est une collection originale qu’on peut trouver chez Delcourt. Elle se compose d’albums indépendants qui sont tous des « one shot ». Les auteurs qui les rédigent sont variés. La seule contrainte est de construire sa trame autour d’un groupe constitué de sept personnes. J’ai déjà eu l’occasion de lire « Sept missionnaires », « Sept Yakuzas » ou encore « Sept Naufragés ». La richesse de cette série est d’offrir à chaque parution un nouvel univers tant graphique que narratif. Ma critique du jour porte sur le quatorzième épisode intitulé « Sept pistoléros » qui est sorti en librairie en septembre dernier. Il est scénarisé conjointement par Bastien Ayala et David Chauvel. Je connais le second à travers mes lectures de « Wollodrin », excellente saga de fantasy. Les dessins sont l’œuvre d’Antonio Sarchione que je découvre à cette occasion.
Le titre ne cachait aucun mystère quant à l’époque et aux lieux qui allait abriter la narration. On se trouve donc dans un Texas sauvage à la fin du dix-neuvième siècle. Les Etats-Unis tendent vers un monde moderne. Je cite un des protagonistes : « Le nouveau siècle qui nous tend les bras s’ouvre sur un monde nouveau : la paix civile, la fin du problème indien, le progrès… » A la manière d’un Astérix, seul le Texas résiste à cet état de fait en perdurant dans ses mauvaises traditions viriles et violentes. On y trouve entre autre un groupe de sept pistoleros dont les exploits les ont rendus légendaires. Il est donc décidé de mettre leur tête à prix. L’objectif est de voir les pires crapules de l’Ouest chercher à mener cette chasse à l’homme à bien. La conséquence devrait être de voir les pires hors la loi s’entretuer et faire ainsi disparaitre le « Far West ».
Le principe de l’histoire est simple. Il répond aux codes de la série en nous présentant une petite communauté constitué de sept personnes dont le point commun est de manier le colt plus vite que n’importe qui. On est donc curieux de connaitre chacun d’entre eux et découvrir leur parcours. Les auteurs construisent avec talent les différentes rencontres. Le profil de chacun pistolero nous est dévoilé au gré de la narration. Cela permet de profiter pleinement de chacun. Le risque de subir un « listing » est évaporé. C’est un défaut qu’on pourrait aisément trouvé dans ce type d’ouvrage. On y échappe ici. La personnalité de chacun rend la lecture prenante et agréable. Notre curiosité est relancée à chaque apparition d’un nouveau personnage.
L’ambiance « Far West » espérée est bien transcrite par les dessins de Sarchione. On n’a aucun mal à s’immerger dans ce Texas qui vit le chant du cygne de sa dimension sauvage qui fascine tant. Le côté « derniers survivants » des héros les rend d’autant plus attachants. On est vraiment à leurs côtés dans cette chasse à l’homme qu’il subisse. Même si beaucoup de paysages et de décors ne révolutionnent pas le genre, on s’y plonge avec plaisir et appétit. Les illustrations du dessinateur font naitre de ravissantes visions de ses zones désertiques dont on ressent l’aridité et la chaleur. On apprécie également le côté « super héros » des protagonistes. Ils sont les plus fines gâchettes de l’Ouest. Cela autorise tous les fantasmes quant à leurs capacités l’arme à la main. Le fait que les héros soient nombreux et que l’histoire ne se compose que d’une soixantaine de pages a pour conséquence de laisser peu de place aux personnages secondaires. On regrettera un petit peu de voir les chasseurs de prime davantage mis en valeur. A contrario, le fait que l’histoire soit restreinte en terme de durée fait que la narration de souffre d’aucun temps mort et c’est appréciable.
En conclusion, « Sept pistoleros » est un ouvrage sympathique qui permet de vivre une aventure dans l’Ouest américain plutôt prenante. On ne retrouve pas la densité d’un « Blueberry » ou l’humour d’un « Lucky Luke ». On y trouve une autre atmosphère qui s’avère bien construite et dans laquelle on prend plaisir à s’immerger. Ce n’est déjà pas si mal et cela est le gage d’une qualité certaine…
par Eric the Tiger
Note : 14/20