Le cent cinquantième anniversaire du CICR invite à revisiter l'histoire. Bien que Dunant apparaisse comme le précurseur de l'action et du Droit international humanitaires, notons qu'il fut précédé par quelques autres indignés au premier rang desquels Francisco de Goya.
Le génial peintre espagnol, né en Aragon en 1746 et mort en 1828 à Bordeaux - l'année où Dunant vit le jour - lança lui aussi son appel à l'Humanité. A l'instar de Dunant et son "souvenir de Solférino", Goya livra un terrible témoignage, "Les désastres de la guerre", poignante et obsessionnelle série de 82 gravures.
"Sa guerre" fut celle d'Espagne ; guerre d'indépendance qui opposa sans merci les pro Napoléon 1er sensés incarner "Les Lumières" et la Révolution française aux défenseurs de la monarchie espagnole. "Les désastres de la guerre" est une œuvre de maturité – Goya à la soixantaine – ; celle d'un homme déchiré, désespéré, traumatisé, qui plus est reclus dans une surdité complète à la suite d'une méningite contractée en 1792.
Paul Bouvier, médecin et conseiller médical du CICR a consacré tout un travail - Yo lo vi, Je l'ai vu - sur l'œuvre singulière de Goya, l'humanitaire.
Retour sur cet appel, lancé 60 ans avant celui de Dunant à Solferino. Appel resté sans écho. Goya ne put éditer qu'à 5 exemplaires "Les désastres de la guerre", juste pour ses proches. Ironie du sort et longtemps après la mort de l'artiste, c'est en 1863 que fut redécouvert et popularisé le cri de Goya. 1863, l'année de création du CICR…
En route pour 7 minutes de culture et d'histoire.
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