Compétitivité dans le monde : la France en difficulté

Publié le 14 mars 2013 par Copeau @Contrepoints

Le rapport de compétitivité 2013 du Forum Économique Mondial dresse un triste bilan pour la France.

Par Xavier Chambolle.

Le Forum Économique Mondial publie chaque année un rapport sur la compétitivité mondiale. Voici un petit tableau récapitulatif du rapport de 2013 en se focalisant sur quelques pays (France, Allemagne, Italie, Canada et États-Unis) et quelques indicateurs. La version intégrale, en anglais, est disponible ici, c’est le document source.

Plus le score du pays est bas, mieux c’est ; plus il est haut, plus le pays est éloigné de l’affirmation de sa ligne. En vert si le score se situe dans le premier quart, orange dans le deuxième, violet dans le troisième et rouge dans le dernier.

#1 FR DE IT CA US #144

1.01 La propriété privée est protégée Finlande 18 14 69 8 42 Venez.

1.02 La propriété intellectuelle est protégée Finlande 9 10 62 17 29 Haïti

1.03 Les détournements de fonds publics sont rares Nvlle-Zél. 29 16 85 14 34 Yemen

1.04 Les politiciens ont la confiance des citoyens Singapour 44 33 131 19 54 Haïti

1.05 Les paiements irréguliers et pots de vin sont rares Nvlle-Zél. 32 18 68 16 42 Bangla.

1.06 La justice est indépendante Nvlle-Zél. 37 7 68 5 38 Venez.

1.07 Le gouvernement n’use pas de favoristime Nvlle-Zél. 39 15 116 23 59 Rép. Dom.

1.08 Le gouvernement ne gaspille pas Singapour 77 28 126 20 76 Rép. Dom.

1.09 Le fardeau administratif est léger Singapour 126 71 142 60 76 Brésil

1.10 Le cadre légal est efficient pour régler les différents commerciaux Singapour 37 20 139 9 35 Venez.

1.12 Le gouvernement est transparent dans ses politiques Singapour 47 27 139 11 56 Algérie

1.17 La police est fiable Finlande 33 20 38 8 30 Burundi

2.01 Les infrastructures sont de qualité Suisse 5 9 82 15 25 Haïti

4.09 L’éducation primaire est de qualité Finlande 37 30 41 11 38 Yemen

5.03 Le système d’éducation est de qualité Suisse 41 20 87 6 28 Yemen

5.08 Les compagnies investissent dans la formation du personnel Suisse 41 13 123 23 15 Haïti

         

6.01 La concurrence locale est intense Pays-Bas 28 8 67 19 18 Algérie

6.02 Le marché est peu concentré Suisse 33 2 16 13 9 Haïti

6.03 Les politiques anti-monopole sont efficaces Pays-Bas 20 21 100 24 17 Venez.

6.04 Le fardeau fiscal n’a pas d’impact sur le travail et les investissements Bahrein 128 74 141 28 69 Brésil

6.05 Le fardeau fiscal est léger Timor Or. 128 103 133 32 103 Gambie

6.06 Créer une entreprise est simple Canada 29 97 47 1 47 Venez.

6.07 Créer une entreprise est rapide Nvlle-Zél. 25 71 16 10 16 Suriname

6.08 La politique agricole est peu coûteuse Nvlle-Zél. 60 74 88 41 65 Venez.

6.15 Les clients sont bien traités Japon 58 15 53 13 18 Algérie

7.01 Les salariés et employeurs coopèrent Suisse 137 20 127 25 42 Af. du Sud

7.02 L’employeur fixe le salaire librement Ouganda 62 139 138 26 34 Uruguay

7.03 L’employeur peut embaucher et licencier facilement HK 141 127 136 14 8 Venez.

7.05 Le salaire correspond à la productivité HK 66 41 128 24 12 Algérie

7.06 Le népotisme est faible chez les managers Nvlle-Zél. 34 15 113 7 19 Algérie

7.07 Le pays attire les talents Suisse 50 23 115 7 5 Algérie

11.09 Les cadres supérieurs délèguent leur autorité Danemark 88 16 104 8 10 Algérie

MOYENNE 54,3 37,4 94,9 17,4 36,5  

La Nouvelle-Zélande, la Suisse et Singapour se retrouvent régulièrement parmi les meilleurs de chaque classement. Bizarrement ce sont des pays parmi les plus libéraux, où l’État intervient le moins dans la sphère économique (bien que le libéralisme ne se limite pas à cela).

À regarder le détail de chaque classement, on constatera que le Venezuela, malgré ses pétrodollars, est parmi les plus mauvais. Il est d’ailleurs presque systématiquement parmi les trois derniers pour ce qui touche aux institutions. Malgré cela, de nombreuses personnes ont rendu hommage à Hugo Chávez et font du Venezuela un modèle à suivre.

Concernant la France plus particulièrement, ses principaux défauts sont :

  • le fardeau administratif (complexité et quantité des procédures administratives),
  • le fardeau fiscal (nombreuses taxes et impôts, prélèvements obligatoires très élevés pour des services de moyenne qualité, sauf les infrastructures),
  • la rigidité du code du travail et, probable conséquence, une coopération entre salariés et employeurs proche du néant.

Le marché de l’emploi semble particulièrement dévasté en France et tout porte à croire que les Lois qui le régissent sont les principaux responsables. Avec la place de 141ème sur 144, nous pouvons difficilement faire pire pour compliquer la tâche des employeurs pour embaucher et licencier. À l’opposé, il y a le Danemark, qui a considérablement libéralisé son marché du travail et qui ne s’en porte pas plus mal.

Dans les missions régaliennes, ou disons plus communes, telles que la police et les infrastructures, l’État français fait du bon boulot.

L’Italie semble a bien des égards une caricature de la France. Leurs problèmes actuels ne viennent manifestement pas de nulle part, la crise de 2008 n’aura jamais fait qu’accélérer l’inévitable.

Aussi devrions-nous tirer les conséquences des politiques italiennes et suivre plutôt les exemples du Canada et de la Nouvelle-Zélande par exemple. L’Allemagne est également un modèle intéressant, si on garde à l’esprit l’incroyable défis qu’a été la réconciliation des deux entités, communiste et capitaliste.

---
Sur le web.