J’aime bien suivre les conseils de lecture glanés ici ou là sur les blogs,
même quand à priori les livres dont on parle ne sont pas pour moi. Dernier
exemple en date, Nos étoiles contraires de John Green. Avant il y avait eu
Pêche en trouble de Carl Hiaasen qu’Hélène m’avait plus qu’encouragé à lire.
Rendez-vous compte, un polar. Le genre de truc qui me fait fuir. Le pire, c’est
que je m’étais régalé. Il y a peu, rebelote. C’est Véro cette fois-ci qui m’incitait
fortement à redonner sa chance à Fred Vargas. On n’était pas partis sur de bons
rails elle et moi. J’avais essayé L’homme aux cercles bleus et ça avait été la
cata. Limite à me tomber des mains. Mais bon, on m’avait prévenu que ce n’était
pas le meilleur. Le premier de la série en plus, donc il
fallait lui accorder quelques circonstances atténuantes. Ok. Véro me conseillait plutôt L’homme
à l’envers. Sûr qu’il allait me plaire d'après elle. Je lui ai dis banco, je veux bien tenter le coup. Verdict ?
Pas mal, pas mal du tout même. Bien mieux que le premier en tout cas (en même
temps c’était pas difficile).
Déjà, le thème me plait. Ça commence par des brebis que l’on
retrouve égorgées au fin fond des Alpes maritimes. Normal, depuis que les loups
ont été réintroduits dans le parc du Mercantour tout proche, ils provoquent de
temps en temps de sérieux dégâts. Mais quand la bête s’en prend à une éleveuse
du coin, la psychose gagne toute la région. La rumeur enfle :
y a qu’un loup-garou pour faire une horreur pareille. On a même un coupable
tout désigné. Un gars solitaire qui vit dans une maison isolée. Glabre le gars,
c’est un signe, ça veut dire que les poils sont à l’intérieur, tous les garous
sont comme ça. Pour en avoir le cœur net, il faut l’attraper. Après « on
le zigouillera, […] on lui ouvrira le bide depuis la gorge jusqu’aux couilles
pour voir si les poils ils sont dedans. Il a déjà de la chance qu’on ne lui
fasse pas vivant. » Mais depuis le meurtre de l’éleveuse, il s’est
volatilisé, le gars…
Un polar tellement plus intéressant et plus rythmé que L’homme
aux cercles bleus ! J’ai aimé cette espèce de road trip en bétaillère à la
poursuite du garou. J’ai aimé les personnages atypiques et foncièrement
attachants que sont Soliman et le Veilleux. J’ai aimé la touchante Camille,
aussi déterminée que paumée. J’ai aimé le fait qu’Adamsberg intervienne si tard
dans l’intrigue. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce commissaire
flegmatique, improbable, très cérébral, ne m’inspire aucune empathie. Il aurait
même tendance à m’agacer au plus haut point. Par contre, j’ai toujours beaucoup
de mal avec les dialogues. Encore une
fois trop nombreux, trop travaillés pour paraître naturels. Mais l’impression d’ensemble
est plus que positive, j’ai vraiment passé un bon moment de lecture, inutile de
le nier. Merci Véro !
Bon, ça me fait maintenant trois polars lus au cours
des trois premiers mois de l’année. Pour quelqu’un claironnant partout qu’il n’aime
pas le genre, ça la fout mal, il serait temps de ralentir sacrément la cadence…
L’homme à l’envers de Fred Vargas. J’ai lu, 2008. 317 pages.
6,90 euros.