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J’ai toujours regretté de ne rien avoir écrit de mon court séjour en France à l’automne 1998. La mémoire étant une curieuse machine à trous, il y a des souvenirs qui me sont restés très clairs et d’autres qui le sont moins. Quelques-uns sont très flous et donc, il est logique de croire qu’une bonne partie de se court séjour touristico-littéraire est tombé dans les limbes de mon subconscient, partie que seule l’hypnose pourrait faire revivre. C’est un peu triste… particulièrement pour un auteur.
C'est pourquoi j'ai décidé, dès le début du projet de voyage en Europe en 2003 de tenir un journal de voyage. Je n'avais pas, par contre, songé à le commencer au moment des préparatifs, mais le samedi 6 septembre 2003, quelques semaines seulement après on retour de voyage «alors qu’il est 15h à Montréal (midi à Vancouver, 20h à Londres, 21h à Paris et 22h à Athènes)», je décidais de coucher sur papier quelques souvenirs de ces préparatifs de voyage, au cas où j'aurais plaisir à relire ces notes un jour.
Ce sont ces notes que je présente ici.
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En gérant de cinéma, avec mes collègues du Fifth Avenue
Mes souvenirs des préparatifs sont mélangés avec les dernières semaines à Vancouver, la visite des parents et de la sœur de Suze, notre voyage à Victoria pour l’occasion, la vente de nos affaires, les derniers jours au travail, chez Starbucks et au cinéma Fifth Avenue et les adieux parfois émouvants à des amis que l’on ne verra peut-être plus jamais de notre vie.Le plus loin que je puisse me souvenir, en ce qui concerne nos projets sur l’Europe, c’est qu’à un moment donné de nos discussions et de toutes les options envisagées pour voyager outre-mer, nous avons décidé d’accumuler assez d’argent pour partir deux mois avec des sacs à dos. Backpacking en Europe, sans rien d’autres à s’occuper. A partir de cette décision, nous avons commencé à planifier. La lecture de plusieurs livres sur l’Europe ou le voyage en solitaire, en indépendant, la vie en auberge, etc. C’est aussi à cette période que remonte le début des achats d’équipements, ou à tout le moins, le fait que l’on porte attention à tout ce qu’il nous faudrait à chaque fois que l’on entre dans une boutique.
Dans les dernières semaines, nous avons mis de côté l’idée d’un réchaud, avons acheté les veste de pluie, les sacs à dos, que nous avions magasiné pendant des mois, les billets d’avion, les assurances, etc. Nous avions nos passeport, avons réglé les visas nécessaires…
Un peu de lecture ne nuit jamais aux préparatifs.
Puisque nous improvisions beaucoup, nous n’avions pas idée de ce que l’on ferait par la suite, après le voyage; voyage qui s’était allongé d’un mois après qu’un budget final ait été effectué. Le possible retour aux études de Suze au Québec, mêlé de notre désir de continuer à voyager, mon attachement grandissant à la région de Vancouver, notre désir d’apprendre au moins les bases d’une autre langue, allemand ou espagnol, c’était beaucoup. En plus, il y avait le fait que pour chacun de nous, ce serait notre première expérience du genre...Nous avions fait des copies multiples de tous nos documents de voyage, un ami de la BC m’avait donné deux cartes d’appels téléphoniques, nous avions des cadenas pour nos backpack, avec treillis en métal léger pour les sécuriser n’importe où au besoin, des couteaux suisses, une boussole, un sifflet, etc.
En septembre 2012, avant le départ
pour Leeds, avec mon fidèle sac Bora 40
acheté en 2003 pour mon premier voyage.
Suze sortant du Travel Cuts, notre agent pour
les billets de train et d'avion.
Nous sommes partis le 25 mars 2003, quittant l’appartement maintenant vide de Vancouver, empruntant pour la dernière fois l’autobus numéro 9 sur Broadway Avenue vers le coin de Granville, puis la 98-B le long de Granville Street vers la station de l’aéroport, où une navette fait le lien station-terminal. Direction London, Britain. Le pays des Beatles, de Jane Austen, de Sting et de Bridget Jones. Et de trois mois d'aventures.
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