Il n'est jamais facile de faire des recherches sur le passé, et c'est bien ce qui en fait le charme. En effet, les données lacunaires, les informations erronées, la difficile accessibilité de certaines sources, des dates imprécises sont comme autant d'obstacles à une enquête, et dans le même temps, sont comme autant de petites énigmes à résoudre. Mais parmi toutes les sources, les données administratives restent relativement fiables et précises, normalement. Pourtant, j'avais noté l'étrange disparition sur le plan du cadastre de l'immeuble sis au 5 de la rue Myrha (parcelle 85), qui est toujours debout (je peux en attester, je le vois de ma fenêtre en écrivant ces lignes).
Extrait du plan cadastral de l'immeuble spectral
Mon étonnement était d'autant plus grand que cet immeuble a échappé de peu à une démolition malgré son intérêt architectural et historique. L'association Cavé-Goutted'Or, qui contribue à contester une réhabilitation pour le moins brutale du quartier menée par la SEMAVIP, et notamment pour le n°5 de la rue Myrha, s'est d'ailleurs fait le relais de cette information, craignant d'y voir un mauvais augure pour l'avenir de cet immeuble voisin du 28 rue Affre.
Mais depuis, Cavé-Goutte d'Or nous apprend que le cadastre a remis ses plans à jour, faisant réapparaître l'immeuble du 5 rue Myrha. Mais il semblerait que ce ne soit pas une mise à jours générale du plan cadastral, mais bien d'une correction très partielle. En effet, le vide laissé par la démolition du 19 rue Affre (parcelle 113), remplacé depuis plus de deux ans par un triste immeuble sans intérêt sous l'égide de la SEMAVIP, est toujours visible sur le plan du cadastre. Une correction générale aurait comblé ce manque. Il est des vides qui se comblent, d'autres pas. Faut-il voir dans cette correction partielle une réponse à l'article que Cavé-Goutte d'Or a consacré à la parcelle incriminée ?