La politique…Ah…La politique… Je m’y intéresse puis je ne m’y intéresse plus. Je suis chaque mouvement, chaque battement d’ailes, la théorie du chaos, puis je déconnecte complètement. Car plus je m’y intéresse et plus je désespère. Je désespère de voir arriver un jour au pouvoir un homme qui ne penserait pas qu’à ses propres intérêts mais plutôt d’accomplir la tâche qui lui a été confié et pour laquelle il a été élu. Je désespère de voir arriver le jour où nous n’aurions plus besoin de personne au pouvoir. Je désespère d’entendre certaines personnes dans les bars ergoter des heures et me polluer le conduit auditif à moi qui aimerais bien boire ma bière tranquille et pouvoir me concentrer sur ma lecture plus évasive que toutes les drogues du monde. Je ne comprends pas qu’il y ait encore des gens pour croire aux promesses, aux discours, aux programmes. Des gens qui ont la foi en des personnes supposées représenter le peuple et qui militent pour une cause qu’il croit juste. A moins qu’ils n’y croient même pas eux-mêmes ce qui me semble le plus proche de la vérité. Vraiment, j’essaye de les comprendre, les gens, mais rien à faire. Je ne peux pas m’empêcher de tendre l’oreille et d’écouter. Parfois c’est affligeant mais le plus souvent c’est lucidement résigné. A coups de brèves de comptoir plus ou moins rodées selon l’endroit.
J’ai voté pour la première fois de ma vie pour une personne physique aux dernières présidentielles. Croyez-bien que je m’en mords encore les couilles (question de souplesse). Malgré tout ce que j’avais pu lire, entendre, observer, je me suis fait avoir comme un con. Le pire c’est que je le savais mais qu’il fallait tout de même que je le fasse. J’ai tout de même mis en pratique la maxime de je-ne-sais-plus-qui qui dit qu’on ne vote jamais pour quelqu’un mais qu’on vote toujours contre quelqu’un. Je le savais pourtant, que c’était toutes d’affreuses créatures toutes plus fallacieuses les unes que les autres, mais j’ai quand même été me faire tamponner mes deux premiers scrutins sur la carte tricolore et millimétrée. Histoire de dire qu’au moins j’avais laissé une chance à leur monde de peigne-cul. Et puis tous ces programmes que personne ne lit (Ah ? vous l’avez lu vous aussi ? ça n’aide pas hein ?), tous ces beaux papiers qui encombrent les rues, la file d’attente devant la mairie, la fière montée des marches en ruines de la mairie, l’isoloir (la prochaine fois j’éjacule dans l’enveloppe…ça sera à leur tour de se faire foutre !), la vieille édentée sur sa chaise qui ose vous sourire en zozotant un « à voté ! » robotique. Et puis l’allégresse partout. Dans son salon devant son poste de télévision ou dehors dans la rue pour fêter la victoire du nouveau président. Hip Hip Hip! Hourra! Le président est socialiste ! Tout ça n’a pas de prix… A part peut-être celui de mon honneur si honteusement auto-bafoué. Moi je dis qu’on devrait pouvoir soumettre tous les élus à une période d’essai comme n’importe quel salarié ; si on n’en est pas content, allez hop ! À dégager !
Le service de sécurité ne devrait pas pouvoir évacuer manu militari un homme qui ne fait que demander- à bien juste titre- au président ce que sont devenues les promesses qu’il a faites et pour lesquelles il a été élu, le dégager sans réponse puis feindre l’ignorance quand la carpette élyséenne est interrogée à ce propos quelques instants plus tard. Le chef d’état veut se rapprocher (derrière un cordon de sécurité, question de popularité) et opère une « immersion » auprès des français (comme un sous-marin blindé explorant les abysses) parce qu’au fond c’est qu’un gros nounours qui veut qu’on l’aime. Quelques personnes clament leur joie au premier plan (surement triées sur le volet), des pétales de roses dans les yeux. Les épines sont pour l’arrière-plan. Le père Hollande aime se faire prendre en photo avec le chaland et la chose qui m’intrigue assez je dois dire est que ça soit lui qui demande. Surement ces conneries de président normal. Toujours est-il qu’alors qu’il sortait d’un restaurant à Dijon, une femme a qui il a proposé a refusé en lui balançant joliment qu’on le voyait déjà assez à la télé…L’opération de com’ désastreuse. L’arroseur arrosé. Allez hop ! A dégager !
Ah mais qu’est que je regrette maintenant d’avoir été voté. D’avoir collaboré comme la dernière des vermines en uniforme d’esclave. Oui. J’ai donné ma voix pour virer un nabot sous tension plus mondain qu’un zouave byzantin à Cannes pour qu’un adipeux porcin hyalin d’apparence s’installe lourdement sur le trône pour pouvoir à son tour y aller de ses expulsions de matières fécales droit sur nos pauvres visages qui n’en demandaient pas tant. N’ayons pas peur des mots : j’ai fais d’la merde ! C’est dur de vivre avec cet horrible frottement, cette sensation qu’on vous l’a mis comme il faut et avec votre consentement de surcroit. Ca vous lime le rectum à chacun des pas que vous tâchez de faire dans la vie. Ca vous détruit un homme des conneries pareilles.
Jamais ! Plus jamais, vous m’entendez ? Plus jamais je ne croirais ou n’essayerait de me convaincre de croire qu’un homme peut tout changer. C’est le peuple qui doit se bouger le cul et enrayer la machine. Malheureusement, certains ont encore tout loisir de se complaire dans un ersatz de vie qui leur convient très bien. C’est là tout le problème. Les collaborateurs sont en plus grand nombre que les résistants et je ne pense pas qu’il soit possible de ramener des gens qui parviennent invraisemblablement à s’épanouir en s’abrutissant heures après heures chaque semaine dans des professions plus ou moins lucratives. Ceux-là, ils sont définitivement perdus et rien ne les ramènera à part peut-être de voir la mort en face ou de la sentir imminente et encore…Et puis de toute façon, je ne vais pas commencer à aller faire peur à tous les exploités. Ou alors faudrait qu’on monte une équipe et une bonne, les enlever par petits groupes, à la cloche de bois, et leur faire un plan à la Saw, ce genre de truc…Non…Pas génial hein ? Je l’avoue. Qu’est qu’on peut faire à part gueuler quand c’est prévu ou écrire quelques textes qui se perdent dans les profondeurs de l’océan numérique ? Ne pas participer ?
C’est fini ! Plus jamais je ne monterais sur les planches de ce théâtre futile qu’est ce spectacle de guignols. A part peut-être (et rien n’est moins sûr) si un homme politique digne de ce nom parvenait à sortir du lot. Mais le système est trop bien verrouillé, huilé comme une pouf qui nous glisse des mains, trop bien mis en place ; il est inutile de lutter sur ce terrain-là. Une perte de temps. Mais je ne reste pas pour autant en chien de fusil. Ah ça non ! Je ne laisse pas pisser le mouton. Je radote déjà à mon âge mais je m’en fous, faut que ça sorte ! Une vie de malheurs, je brise tous leurs miroirs aux alouettes ; les gentilles alouettes nous autres, les je te plumerais de la tête aux pieds et tâche de l’apprendre à tes enfants car plus ils le sauront tôt mieux ils seront équipés. A dache les hématidrosiaques qui nous étiole et nous obère l’avenir ! Dis-moi qui tu hantes, je te dirais qui tu es ! Heureusement les industrieux nous font oublier.
C’est à ça que sert tout divertissement. A oublier. A faire oublier. A faire oublier de penser. A se satisfaire des grandes promesses de peu. A se liquéfier la substance grise avec entrain puisque c’est quand même moins chiant que de tourner les pages trop lourdes d’un bon broché. Et dire que ce sont ces mêmes personnes qui viennent jouer les pères la rigueur, les parangons de vertu, les moralistes et autres donneurs de leçon en tous genres ; qui stigmatise les consommateurs de l’herbe (apparemment plus verte dans dix-huit autres pays de l’union européenne) de dame nature ou les adeptes du biberonnage. Et si vous les confrontez, ils vous répondront que ce n’est pas pareil, qu’eux ne se détruisent pas la santé…que vos plaisirs sont illégaux… et que tu comprends, la loi c’est la loi…et blablabla…Ce à quoi il faut rétorquer que quitte à choisir une déchéance, autant la préférer physique plutôt qu’intellectuelle. Ou plutôt non ! Je paraphraserais Bukowski en disant « à chacun sa manière de lutter (si ça ce n’est pas de l’ouverture d’esprit…). » Et puis, un fumeur de joies ou un amant des distilleries peut facilement mettre au tapis un fan de disco ou de « plus belle la vie ». Il faut juste un peu de savoir-faire. Y’a qu’à regarder les (bons) écrivains pour s’en rendre compte. Un mec comme Thompson, par exemple, il t’en dégommait des pelletées par jour tout embrumé qu’il était. Suffit d’être un peu gymnaste et de savoir vriller en rebondissant sur tous les coins d’un trampoline. Comme un contorsionniste se pliant dans toutes les directions. Comme Gorgias et son pouvoir de persuasion. Comme un…oh…shit !
Comme un homme politique !?
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