L’heure est au recyclage et à la solidarité. Faute d’avoir investi dans une paire de baskets en matériaux recyclés (commercialisées par For Your Earth), j’ai acheté des runnings de marque il y a deux ans. Des chaussures toutes bleues qui ont servi pour l’entraînement et quatre compétitions (jamais plus de 11 km chacune). Je les ai aussi emmenées en rando pendant les vacances. A Madagascar, en septembre 2011, elles m’avaient bien été utiles pour une marche de dix heures aux côtés d’un guide local… en sandales ! Lui, l’ancien instituteur, avait déserté la classe pour devenir guide de haute montagne. « Plus rentable », nous avait-il expliqué. Seulement il n’était pas équipé ! Une casquette, un pantalon, un pull, une polaire : voilà tout ce que ce souriant Malgache portait pour sa longue balade. Mal aux pieds ? Non, jamais. Entorse ? Pas encore. Coupures ? Non plus. Avec ses tatanes, notre guide passait partout et sans difficulté. Il n’avait de toute façon pas assez d’argent pour s’offrir des runnings.
L’un des fondateurs d’Africa Run a fait le même constat au Mali. Là-bas, les enfants marchent plusieurs kilomètres pour aller à l’école, pieds nus. Beaucoup d’adultes circulent aussi sans chaussures et souffrent de blessures ou d’infections, parce qu’ils ne peuvent pas s’offrir des baskets. En 2006, l’association a vu le jour afin de collecter, acheminer et distribuer des chaussures de sport neuves ou d’occasion aux populations des pays d’Afrique. Vendredi et samedi, elle aura son stand, quai Branly, à Paris à l’arrivée de l’Ecotrail 2013. Mon compagnon donnera deux paires de chaussures de trail (lavées en machine). Moi, je n’ai qu’une seule paire de runnings : ce sont les bleues. Elles serviront très bientôt pour la reprise quand ”môman” pourra refaire du sport. Plus tard, je rachèterai des chaussures assorties à ma nouvelle tenue. Et les bleues iront, je l’espère, à une jeune Africaine.
Anne-Julie