C’est Cécile Duflot qui a raison, bien qu’une campagne de presse calomnieuse la présente comme une foldingue, sans chercher à comprendre ce qu’elle nous dit. Nous avons atteint une limite en matière de logement, il y a eu une démagogie du pavillon qui occupe beaucoup d’espace, ne crée pas de lien social, à part la maigre culture du barbecue, et nous oblige à habiter des lieux vides, où personne ne semble venir de quelque part. Il faut concentrer, densifier la ville, tout en préservant des espaces naturels, des lieux de convivialité. Nos transports ont atteint leurs limites, et l’on a surtout l’impression que plus personne n’est capable de gérer une telle situation. J’ai le sentiment avilissant d’être une bête à cornes que l’on pousse dans un train du matin, bien souvent annoncé et annulé, et que je partage mes microbes avec les autres, mufle contre mufle.
Pourquoi les uns doivent-ils habiter là et travailler ici, et vice-et-versa ? Devenir propriétaire ne résout aucun problème, c’est s’auto-ligoter pour d’innombrables années, et se priver de toute mobilité, et de tout mouvement. Une partie de l’écart de compétitivité avec l’Allemagne vient de là, de toute cette part du revenu qui doit être consacrée au logement en France. La bonne solution serait de tout nationaliser, et de redistribuer ensuite les logements en fonction du lieu de travail, et de la taille de la famille. Nous ne pourrons continuer encore longtemps à ce que les logements ne soient accessibles qu’en fonction du revenu. On pourra ainsi rationaliser la vie, réduire les temps de transport, faire en sorte que les familles soient à proximité des lieux d’activité, et que ceux qui ne sont plus actifs puissent ne plus encombrer inutilement les espaces disponibles.
On va me dire que l’Europe de l’est l’a déjà mis en place, et que le système s’est effondré, mais le nôtre n’est-il pas en train de s’effondrer, justement ?