Londres, époque victorienne. Walter Hartright, jeune professeur de dessin, est engagé pour enseigner cet art à deux jeunes filles, Marian et Laura, dans la belle demeure de Limmeridge House. Loin de Londres, dans cet endroit bucolique, le jeune homme tombe vite sous le charme de la blonde et frêle Laura. Mais il ne sait pas qu'elle est déjà fiancée pour honorer le dernier souhait de son père. Éperdu d'amour, Walter renonce à son bonheur et part en Amérique. Mais durant son absence, Laura, tout juste mariée, tombe entre les mains de son odieux mari, Sir Percival, et de son ami italien, le Comte Fosco.
Éblouissant par sa construction narrative, La Dame en blanc est un roman haletant à l'intrigue diablement inventive.Wilkie Collins distille au fil des pages quelques indices de ce qui se trame sans jamais laisser au lecteur le soin de comprendre où il veut en venir. On comprend très vite que la délicate Laura et son mari ne s'entendent pas et que ce dernier en veut à son héritage, mais une fois que l'on a l'impression de déceler les dessous de l'intrigue, Wilkie Collins, tel un magicien, sort une à une les cartes de sa manche. Et autant vous le dire tout de suite : bien malin celui qui verra clair dans son jeu.Son intrigue, labyrinthique au possible, est prise en charge à tour de rôle par plusieurs narrateurs. Le procédé - qu'il reprendra dans Pierre de Lune - permet une dynamique certaine au roman et place la question de la vérité au centre des préoccupations. Chaque personnage doit en effet, tel un document juridique accablant, raconter ce qu'il a vu des événements selon son point de vue. Cette quête de vérité permet au romancier de passer outre certains détails de l'intrigue - le personnage prenant alors en charge la narration explique leur inutilité quant à l'affaire pour laquelle il témoigne -, tout en introduisant insidieusement des paroles que le lecteur sait fausses, non par mensonge, mais par naïveté, voire duperie. C'est fort, très fort !Trois époques se succèdent, et avec elles sont lot de personnages qui a assisté à certains détails de cette histoire retorse. Le dénouement apporte toute la clarté et révèle au lecteur impuissant une machination incroyablement efficace.Magistral, comme chaque oeuvre de Collins que je découvre. La légende dit que son ami Dickens jalousait ses oeuvres. Et je comprends pourquoi ! Un auteur à connaître, et à faire connaître largement.
U
Une lecture qui me permet d'avancer dans trois de mes challenges (je vous avais dit que j'étais raisonnable...)Première participation au British Mysteries de Lou et Hilde, ma lettre C au Challenge ABC de Babelio et ma cinquième participation au Challenge La littérature fait son cinéma 2 de Will (une adaptation de ce roman a été réalisée en 1948 par Peter Godfrey).