Phénomène littéraire sans équivalent depuis les années 50, J. D. Salinger reste le plus mystérieux des écrivains contemporains, et son chef-d'oeuvre, " L'attrape-coeurs ", roman de l'adolescence le plus lu du monde entier, est l'histoire d'une fugue, celle d'un garçon de la bourgeoisie new-yorkaise chassé de son collège trois jours avant Noël, qui n'ose pas rentrer chez lui et affronter ses parents. Trois jours de vagabondage et d'aventures cocasses, sordides ou émouvantes, d'incertitude et d'anxiété, à la recherche de soi-même et des autres. L'histoire éternelle d'un gosse perdu qui cherche des raisons de vivre dans un monde hostile et corrompu.
“Bien sûr c’était pour faire l’idiot”
Je suis déçue par cette lecture. “Culte” aux États-Unis, ce roman m’attirait beaucoup, je m’attendais à une histoire sensationnelle, un récit d’expérience poignant et passionnant... Je me retrouve avec une histoire sans queue ni tête et un adolescent désagréable et blasé de tout. “Tu aimes jamais rien de ce qui se passe [...] Tu aimes rien” lui dit sa soeur (p.204). Et bien oui, Holden, ce jeune homme issu d’une bonne famille mais qui n’en fait qu’à sa tête, n’aime rien ni personne. Sauf peut-être sa soeur et ses frères... Et les canards aussi. Oui Holden aime les canards : que diable peut-il bien y avoir d’intéressant là dedans? Mystère et boule de gomme...
Tout juste renvoyé pour la énième fois de son collège de garçons, “Monsieur” se balade dans New-York au lieu de retourner chez lui et d’affronter ses parents. Pendant trois jours, il rencontre un tas de monde, nous parle d’un tas d’autres et déblatère sur les choses de la vie (sexe, alcool, amour, école, famille...). Bref, il fait une sorte d’introspection qui lui permet d’extérioriser certaines peurs et le manque qu’il éprouve d’avoir quitté d’anciennes connaissances (petites-amies, camarades de classe, etc). Mais ce panorama de sa vie est brouillon et finalement sans grand intérêt. Le seul point positif que j’ai pu trouvé dans sa personnalité, c’est le fait qu’il lise beaucoup et qu’il apprécie cela!
En soit l’histoire aurait pu être intéressante, mais je n’ai pas du tout accroché au style beaucoup trop oral à mon goût. A coup de “foutu”, “bicause” et autre “ouah”, Holden s’exprime très mal et ses tics de langage alourdissent grandement la lecture.
Bref, une lecture plutôt décevante, vous l’aurez compris! Mais comme je n’aime pas donner un avis négatif sur un roman, j’ai voulu vous trouver des avis positifs sur la blogosphère... Hélas je n’ai trouvé que des avis mitigés, voire encore plus négatifs que le mien! Tant pis...