INTERACTIONS: Mélanger ces deux médicaments? Demandez à Dr Google – Science Now

Publié le 13 mars 2013 par Santelog @santelog

C’est le titre de cette étude relayée par Science Now (AAAS) qui montre que l’analyse des données de termes du moteur de recherche révèle plus vite que les services de pharmacovigilance de l’Agence américaine du Médicament (FDA), les nouvelles interactions médicamenteuses responsables d’effets secondaires.

L’analyse des requêtes effectuées sur Google, Bing ou autres moteurs de recherche peuvent en effet révéler les conséquences dangereuses d’interactions médicamenteuses encore inconnues par les autorités sanitaires, et même détecter des risques médicaux liés à de nouveaux médicaments, qui auraient échappé aux essais cliniques. Car les effets secondaires des médicaments passent fréquemment inaperçus avant leur mise sur le marché, car ils se retrouvent alors utilisés par un bien plus grand nombre de personnes, ce qui aboutit à la détection d’effets secondaires, parfois sévères, mais ne touchant qu’une toute petite proportion de patients. Les effets secondaires des interactions médicamenteuses, tout particulièrement, peuvent n’être que très difficilement détectables lors des études précédant leur mise sur le marché. Seul outil, les rapports de pharmacovigilance qui remontent aux agences du Médicament.

Le nombre de recherches sur un symptôme, un indicateur précieux : Tout comme Google Flu Trends révèle l’évolution des épidémies de grippe en suivant le nombre de recherches liés à la grippe, les requêtes de recherches sur des combinaisons de médicaments et les effets secondaires possibles permettent aux chercheurs d’identifier des effets imprévus, explique Nigam Shah, chercheur à l’Université de Stanford (Palo Alto, Californie). Lorsque beaucoup de personnes effectuent des recherches sur un symptôme, c’est bien une information en soi.

On communique mieux avec Dr Google qu’avec son médecin : En tous cas plus souvent et en première intention. Alors que de nombreux effets néfastes ne seront pas signalés au médecin, une inquiétude donnera lieu à une requête en ligne ou à un message à ses amis. Avec la collaboration de Microsoft (Internet Explorer), les chercheurs ont analysé les requêtes de recherche sur quelques symptômes et médicaments sur les moteurs Google, Bing et Yahoo! Et ont procédé à l’analyse de 82 millions de requêtes provenant de 6 millions de visiteurs uniques.

L’exemple de l’interaction «  paroxétine  » et «  pravastatine  » : L’équipe de recherche a analysé ces requêtes sur les 2 termes «  paroxétine  » et «  pravastatine  » puis sur chaque médicament pris individuellement, afin de vérifier si les utilisateurs cherchaient aussi «  hyperglycémie  », un effet secondaire possible ou d’autres symptômes du même type. Avant même que les effets secondaires de la combinaison médicamenteuse soient connus, un utilisateur sur 10 se renseignait déjà sur l’hyperglycémie. Après examen de 62 autres combinaisons de 2 médicaments, les chercheurs constatent que ce système de datamining prédit correctement les effets indésirables possibles.Vers une informatique biomédicale ? Les moteurs de recherche pourraient donc contribuer à envoyer des informations de pharmacovigilance précieuses pour les agences sanitaires. Tout un domaine qui reste à explorer.

Source: Science Now Should You Mix Those Two Drugs? Ask Dr. Google (Visuel © Anthony DiChello – Fotolia.com)

Lire aussi: GOOGLE FLU TRENDS : SUIVRE LA GRIPPE A EN TEMPS REEL et en 3 secondes