Depuis les origines de ce blog, je cherche le nom du changement que nous traversons. Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est à quel point ma vision du monde est fausse. Je suis issu d’une génération d’après guerre qui, au fond, croyait à la fin de l’histoire. Il n’y aurait plus de guerre, plus de souffrance, nous mourrions tous de vieillesse, dans notre lit. Et chaque génération vivrait mieux que la précédente, grâce au progrès scientifique. Le SDF était inconcevable.
Sans que nous en soyons revenus à la peste, à Dickens, ou à la crise de 29 et à ses conséquences de 40, notre situation mondiale et individuelle s’est considérablement dégradée. Elle montre que nous ne maîtrisons pas notre sort. Et si l’erreur et le changement étaient là ? Et si la systémique avait sont mot à dire sur eux ? me suis-je alors demandé.
Or, nous avons cherché son contraire : la stabilité. Et cette stabilité, par définition, détruit l’espérance de vie du système. (Dans ce cas, de l’espèce humaine.) Ce qui rend le monde résilient, i.e. durable, est la diversité. Et si nous devions redécouvrir la précarité de notre condition ? Et s’il fallait abandonner tout espoir de maîtriser notre avenir, toute recherche d’un monde (Etat) qui nous protégerait ? Dans lequel nous pourrions dormir sur nos deux oreilles ? Et si nous devions, au contraire, nous donner les moyens de résister à l’aléa, voire d’en tirer parti ? (Une idée, parmi d’autres.)