Kairos et Amettetai

Publié le 13 mars 2013 par Egea

Discussions épistolaires électroniques avec JPG et EN, autour de la notion de temps dans les opérations. On en vient au mot de Kairos. N'est-ce pas une variation du point culminant ?

source :

D'un correspondant, avec qui nous discutions du "Kairos" : "Je découvre à l'instant cette phrase du général Barrera dans l'article de Jean-Philippe Rémy, Le Monde de ce jour: " L'Amettetai a été un combat de volonté ( entre les forces françaises et l'AQMLI). L'aiguille a été au milieu pendant deux ou trois jours avant le moment de basculement. On a foncé à ce moment en prenant plus de risques. C'était là où il fallait forcer." A mon sens, ces quelques mots venus "du terrain" sont la meilleure approche de l'action de guerre, de la manœuvre selon Clausewitz, qui m'a été donnée de lire depuis longtemps.

  • D'abord la "volonté", l'ascendant sur l'adversaire, le moyen et le but de ce duel porté aux extrêmes.
  • Ensuite, le "point de basculement", le point culminant clausewitzien, quand le rapport de forces s'équilibre, que la manœuvre va s'inverser et que stratège,par la raison,le calcul, l'expérience, estime que le moment décisif de l'action est venu, qu'il a atteint le kairos.
  • Enfin, et je pense ne pas me tromper, la justification du général Barrera d'avoir décider le moment opportun de l'action décisive, "On a foncé en prenant plus de risques. C'était là où il fallait forcer", c'était parce qu'il estimait agir contre le centre de gravité ennemi.

S'il était nécessaire de plaider pour la Méthode et l'intelligence stratégique, je pense que la bataille de l'Amettetai selon Barrera ferait nécessairement partie de l'argumentaire.

Fin de citation.

O. Kempf