- qu’il se vend chaque année environ 13 millions de peluches en France. Treize millions, c’est un sacré chiffre ! On se dit que certaines voitures devraient se revêtir de quelques duvets ou fourrures afin de booster les ventes de l’industrie automobile. Peut-être devrions-nous également en parer toutes les couvertures de livres afin qu’ils soient plus lus. 99% des peluches vendues sont fabriquées en Chine. Ouh, le ministre du redressement, devant ces chiffres, doit voir quelques boutons d’allergies lui pousser un peu partout. Et on peut imaginer quelques nuits blanches ou des samedis après-midis stressants pour les adeptes de l’achetons français. Peut-être est-ce une idée pour une émission télévisée à venir, à la recherche de la peluche rare, où le découvreur de la peluche made in France se la verrait rembourser par la production. Autre réflexion, nous sommes, en France, 65 millions dont 14 millions de mineurs, pas ceux du Nord, ils ont presque tous disparu, ceux qui ont moins de 18 ans. Irions-nous jusqu’à penser que chacun d’eux a au moins une peluche, si on estime à un petit million les adolescents se jugeant trop grands pour en désirer une ? Il est clair que la répartition ne doit pas être aussi précise. Il est également certain qu’imaginer que les quelques petits chinois qui font inévitablement partie de la chaîne de fabrication à l’origine de ces 99% de peluches en possèdent chacun une est assurément une belle ineptie. A l’occasion, se saouler de chiffres pour oublier la misère du monde est une option à ne pas négliger.
- qu’en mathématique, le juron du capitaine Haddock, mille milliards de mille sabords, s’écrit 1.000 x 1.000.000.000 x 1.000, soit 10 puissance 15 sabords. Donnerait-ce un travail suffisant aux Chantiers de l’Atlantique pour que le chantier naval rouvre si un mécène décidait de créer une exposition Haddock ad hoc ? Une exposition où l’on pourrait passer sa tête par ces ouvertures quadrangulaires pratiquées dans la muraille d’un vaisseau et par lesquelles le canon tire, si on n’y plaçait pas de canon. Sauf à y placer un canon de rouge que les bretons s’empresseraient de boire. Et donc, à installer l’expo en petite Bretagne. Mais revenons à nos chiffres. Dans le langage scientifique, 10 puissance 15 se dit aussi péta, ce qui nous donne péta sabords, plutôt que mille milliards de mille ouvertures quadrangulaires pratiquées dans la muraille d’un vaisseau et par lesquelles le canon tire. Le choix est à faire entre l’économie et la précision ! A l’occasion, se saouler de chiffres pour oublier la misère du monde est une option à ne pas négliger.
- qu’on connaît aujourd'hui près de 90 000 espèces de champignons. Si j’en cite dix un jour de grande inspiration, ce sera un exploit, ce qui, je dois l’avouer, est assez lointain des 90 000 connues. Je ne suis pas champignophile ni champignologue, ça peut arriver à tout le monde, signale-je, pas plus que je ne suis mycologue, ni n’ai mis les pieds à Myconos, ce qui montre que j’ai beaucoup d’excuses pour expliquer cette inculture spécifique. De surcroit, on estime que le nombre total de champignons existants est proche de 5 millions. Sauf à faire venir un performer, atteint du syndrome d’Asperger et connaissant déjà les 90 000 espèces par cœur, et qui, l’effronté, se targuerait de pouvoir connaître les 5 000 000 quand on les aura nommées, j’affirme que je ne me cache pas de honte de n’en connaître que 10 par grands vents, grands temps, et cerveau alerte car en alerte. Sinon, au pire, je relis le nombre Pi jusqu’à épuisement ou ivresse complète. A l’occasion, se saouler de chiffres pour oublier la misère du monde est une option à ne pas négliger.