J’ai eu le plaisir d’assister à la présentation du livre France : état d’urgence (éditions Odile Jacob), par son auteur Christian Saint-Etienne(1) et de filmer son intervention que je vous fais partager. Intervention qui s’est déroulée dans le cadre du petit-déjeuner débat du 15 janvier 2013 organisé par la Fondation Concorde et filmé avec la complicité du syndicat d’entrepreneurs du numérique CINOV-IT,dont je suis membre.
intervention de Christian Saint-Etienne (compilation-synthèse de 4 minutes)
Analyser à partir de l’histoire
Christian Saint-Etienne nous explique, avec un talent pédagogique hors pair, en quoi la 3ème révolution industrielle est un enjeu majeur que la France. Il s’appuie sur le déroulé des deux premières révolutions industrielles (i.e. : la machine à vapeur 1780-1880 et l’électricité associée à l’industrie 1880-1980) et nous démontre comment faire pour ne pas rester à quai de la 3ème révolution industrielle.
Mondialisation de l’accès aux connaissances
Dans son livre, il souligne qu’avec la mondialisation du partage des connaissances grâce à Internet, les pays sous-développés d’hier sont en train de défier les (vieilles) économies des pays occidentaux. A titre d’exemple, en moins de 20 ans le téléphone mobile est passé d’un usage confidentiel jusqu’à équiper la moitié de l‘humanité et subvient à des besoins inconcevables il y a 15 ans. Des Africains dans des Etats en faillite, sans ou avec peu d’infrastructures de télécom fixes, sont désormais en mesure de s’informer sur les cours des matières premières et de régler les transactions via satellite grâce à leurs mobiles.
Autre exemple caricatural de la pensée archaïque française : une majorité du corps enseignant n’a pas encore compris que leur rôle n’était plus d’être une source de savoir, mais de transmettre et apprendre à articuler les savoirs, collectivement et non individuellement, pour créer et innover afin que les entreprises produisent de la valeur ajoutée (NDLR, ce paragraphe n’engage que l’auteur de ce billet).
L’iconomie(2) entrepreneuriale : l’enjeu de l’entreprise France
Dans le nouveau système technique de « l’iconomie entrepreneuriale » résultant de l’essor de l’économie de l’informatique et d’Internet et de l’économie entrepreneuriale de l’innovation, le cerveau d’œuvre remplace la main d’œuvre. Autrement dit, nous passons d’une économie hiérarchique fordienne de main-d’œuvre à une iconomie relationnelle entrepreneuriale du cerveau d’œuvre née au milieu des années 80 (naissance du PC) et qui s’impose au monde depuis les années 2000 (banalisation des usages d’Internet).
Pour preuve qu’il y a urgence, un sondage publié dans le n° 330 de Challenges(3) sur un panel de 200 dirigeants de PME de 50 à 200 salariés révèle que 71,5% de ces patrons jugent que les mesures économiques et fiscales du gouvernement Hollande sont de nature à décourager l’entrepreneuriat.
Innovation et fin de l’individualisme
Dans ce nouveau monde, les capacités d’innovation et de relation de coproduction deviennent un élément décisif de compétitivité. Mettre en œuvre un management collaboratif fondé sur l’intelligence collective des acteurs est au centre de l’iconomie. Le manager doit être un leader qui remporte l’adhésion légitimement et non un petit-chef qui écrase ses subordonnés et qui gère son pouvoir par la rétention d’informations. La mise en synergie des talents devient une clé incontournable de la performance collective et de l’accomplissement personnel.