Un président à la hauteur et aimé de tous

Publié le 12 mars 2013 par H16

Devant une cote de popularité historique tant elle est mauvaise (à ce rythme, en 2014, elle n’utilisera qu’un chiffre), le Président Hollande s’en est allé de par les régions de France pour retrouver le contact avec ce peuple qui l’avait élu président des bisous.

Malheureusement, bien que destinée à redorer artificiellement un blason aussi mou que défraîchi, en utilisant de grands renforts de journalistes, de serrages de mains et de peuple vibrant pour son chef, l’opération de communication s’est soldée par un échec terriblement moyen dont l’aspect pitoyable colle de façon délicieusement raccord avec la médiocrité du personnage.

Bien évidemment, les Fiers Journalistes de la Cause ont trouvé force brosses à reluire et moult supporters pour déclarer la visite dijonnaise pleine de bonheur et de joie partagée entre un chef de l’état pétillant et une France qu’on rappelle volontiers apaisée. Ce déplacement, c’était du kif en barre, je vous le dis, et Hollande a trop emballé grave le contribuable heureux de financer la politique claire, précise et pointue comme un sabre de Ninja d’un gouvernement d’experts et de professionnels de la profession.

Cependant, avec les moyens modernes de communication, dans ce monde où tout le monde a sur lui de quoi enregistrer son & image en direct, de l’envoyer sur internet, la communication élyséenne a subi quelques couacs qu’il sera impossible de cacher aux Français. Couacs qui, une fois divulgués, remettent un peu à sa place l’ensemble de l’opération de com’, à savoir un bricolage terriblement passéiste, coincé entre des années 70 où tout est préparé et posé avec le sérieux d’une émission de l’ORTF, et la fin des années 80 où la magie des trucages vidéos et des couleurs fluos avaient réussi à propulser des types comme Séguéla ou Tapie au devant de la scène (c’est dire). D’années 2010 et suivantes, de communication Twitter & Facebook savamment dosée, on n’en vit point, si ce n’est plutôt dans la partie bloopers.

Pour le plaisir, je vous ai compilé quelques unes des plus saillantes bévues.

On a eu droit au conseil matrimonial : « Ne vous mariez pas avec Valérie, on l’aime pas en France. On l’aime pas, voilà » … Le mariage pour tous, mais pas pour lui, quoi. Mou, oui. Fou, non.

A l’inverse de Nicolas Sarkozy où le citoyen qui tentait l’apostrophe en prenait parfois pour son grade alors que le président d’alors roulait des mécaniques, pour François Hollande, le débat sera vite tranché : il n’y en aura pas. À un Français qui tente de l’interpeller, et comme le président lui-même l’a encouragé directement, le service d’ordre explique posément (250m plus loin) que finalement, pour l’interpeller, ce sera par courrier et après passage par la case « vos papier siouplaît ».

J’attends avec impatience les réactions outrées des blogueurs, journalistes, philosophes, sociologues et autres humanistes (de gauche ?), vent debout comme cela fut le cas à chaque fois qu’un Français olibrius interpellait ainsi Sarkozy et se faisait rembarrer.

Et note à l'attention des habituels trolls débiles : merci de rechercher ce que je mettais sur le dos du précédent bouffon élyséen avant de me sortir un "oui mais toi tu es un sale sarkozyste" qui ne méritera qu'un petit rictus de mépris.

Et bien sûr, le président de presque tous les Français (mais de moins en moins) s’est aussi illustré par quelques petits tacles bien sentis, comme celui de cette dame qui aura expliqué le voir trop à la télé pour justifier une photo avec lui :

Force est de constater que la réponse de Hollande, bien que manquant furieusement de répartie, est restée relativement courtoise, au contraire, justement, du précédent locataire de l’Elysée qui n’a jamais hésité à balancer l’une ou l’autre insulte. Il faut dire que l’excitation permanente du second est plus que largement compensé par l’atonie quasi-pathologique du premier.

Manque de répartie qu’on retrouve d’ailleurs dans cette dernière intervention, où, lorsqu’on lui demande d’« éradiquer les blaireaux », le brave François se contente d’admettre que c’est une charge nationale. En oubliant de préciser qu’il n’a pas encore commencer à s’y attaquer, de peur sans doute d’être sa première victime.

Lorsqu’on voit ces performances, on ne peut que constater qu’à chaque fois qu’il ouvre la bouche, notre président paraît plus ridicule, plus décalé avec la grandeur et l’importance de sa charge. Alors que certaines personnes, dans l’adversité et sous la pression, se découvrent de grands hommes, François rétrécit et a de plus en plus de mal à remplir son costume présidentiel (dont il porte d’ailleurs la cravate régulièrement de travers).

Ce président est un clown. Ce pays est foutu.