Depuis son entrée au lycée, Hasegawa regarde sa meilleure amie, Kinuyo, s'éloigner d'elle pour se fondre dans un autre groupe, sans un mouvement pour la rejoindre et feindre leur bonne humeur. Elle se retrouve ainsi confinée à l'intérieur de cette solitude qu'elle a tissée autour d'elle, comme un cocon qui la protègerait des autres et du monde extérieur. Dans sa classe, il y a pourtant encore plus solitaire qu'elle, un garçon, Ninagawa, qui s'intéresse brusquement à elle quand elle lui apprend avoir rencontré un jour un top model dont il est fan jusqu'à l'obsession...
Alors âgée de 19 ans, Wataya Risa est la plus jeune lauréate jamais couronnée du prix Akutagawa (le Goncourt japonais). Nul doute
qu'elle se soit inspiré de sa propre adolescence pour imaginer ce journal d'une jeune fille tiraillée entre l'envie de sortir de cette solitude dans laquelle elle s'est elle-même murée
et le refus de se livrer à la mascarade des groupes constitués. Son personnage va ainsi se sentir irrésistiblement attirer par l'autre "rebut" de la classe, encore plus replié sur lui-même
qu'elle, partagée là encore entre le désir de le voir souffrir une bonne fois pour toutes en se sentant rejeté par ce mannequin vedette et celui de poser les lèvres sur les siennes, sans bien
savoir qu'il s'agit là des premiers tourments de l'amour :
Un petit roman d'apprentissage charmant, oscillant entre la lucidité acerbe jusqu'au malaise de l'adolescence et la sensibilité de cet âge innocent qui se découvre petit à petit. WATAYA, Risa – Appel du pied / trad. du japonais par Patrick Honnoré. - Picquier, 2008. – 163 p.. – (Picquier poche). - ISBN 978-2-8097-0016-9 : 6 €.