Un simple passage en ville après mon hibernation a fait ressurgir en moi une envie viscérale de vivre à nouveau comme il y 3 ans, avant de connaître le gouffre sans fin des responsabilités parentales.
Juste aller où bon me semble, quand bon me semble. Attaquer l'apéro dans une légèreté que JAMAIS je ne retrouverai. C'est à dire en s'installant en terrasse ou en rejoignant le comptoir, en ne regardant pas l'heure, en suivant les âmes joyeuses rencontrées au hasard pour poursuivre la soirée, pendant une heure ou jusq'au petit matin, selon l'inspiration. Griller des clopes en arpentant la ville, portable à l'oreille, avec pour seul souci d'être à l'heure au ciné. Appartenir à nouveau à une ville, marcher à son rythme. Etre présente dans les festivals, et pas seulement pendant une heure l'après-midi. Les vivre à 3000%. Arrêter de vivre tant que l'art et la musique et les lieux de convivialité tels que les buvettes transforment un lieu, faire corps avec l'ambiance si particulière que les artistes et la foule savent installer.
Retrouver le courage et l'inconscience de moi aussi retrouver la scène. Composer, écrire, chanter, rencontrer et partager en y croyant un peu.
Traîner... Se cultiver... Se coucher tard...Se lever tard... Faire des rencontres... Et poutant, aujourd'hui, je sais que ces bons moments là ne me comblaient pas autant. J'aime retrouver ces atmosphères, mais une fois la soirée passée, être chez moi avec ma fille et mon homme est la la plus grande des satisfactions. Je vis à la campagne, c'est calme. Et c'est bien le calme, ma fille pofite de l'espace, et moi, j'ai réalisé mon rêve stéréotypé maison rien qu'à moi/jardin où on fait pousser des trucs/ voiture garée devant et plein à l'hyper une fois par semaine facile à décharger... Et j'en suis heureuse. Mais il est nécessaire de retourner à ce qu'on était avant, de ne pas s'oublier. Petite L est arrivée peu de temps après la fin de mes études. L'indépendance donc, s'est avérée de courte durée. Même si j'ai "vécu ma jeunesse", j'ai parfois une sorte de crainte qu'un démon m'appelle quand mes filles auront moins besoin de moi et que la musique, la fête, ou des lubies de quarantenaire "mal réalisée" me rattraperont. Comme souvent, la grossesse doit jouer son rôle en ce moment pour me faire baver d'envie devant les interdits. Nul doute que la première sortie festive sans enfant remettra les pendules à l'heure. Je connais mes valeurs. Mais même si être maman me passionne, au point d'en faire un blog d'ailleurs, parfois la nostalgie est immensément forte. Dans ces cas là, une piqûre de rappel sous la forme d'une sortie bien dosée, ou d'une répet' comme avant, sait apaiser le feu qui brûle bien sous ma tenue de maman quinefumeplusquilitbeaucoupquicuisinefraisquivaàlabibliothèquequiestorganiséeetprévoyantequisecouchetôtetselèvetôt...