Mon avis sur ce roman est plutôt mitigé.
À la lecture, c’est un roman qui amuse parce que l’on suit les pseudos aventures d’une adolescente, fille d’immigrés espagnols, avec sa maitrise approximative du français, ses soucis face à un corps qui change… Le monde léger d’une jeune fille sans problème mais dont le passé et l’ascendance a toute son importance dans la vie quotidienne. L’écriture est assez crue mais je trouve qu’elle respecte bien le franc parlé des jeunes de cet âge-là.
Il y a aussi des références historiques puisque l’on aborde la guerre d’Espagne et la vie quotidienne de la population pendant la dictature de Franco. Le titre renvoie d’ailleurs directement à cette période, « Les rouges » étant le nom donné aux révolutionnaires espagnols pendant la guerre, dont le père d’Anna a fait partie. Anna elle-même est une jeune fille en révolution. Elle déclare la guerre à son corps qui change, aux conventions et aux inégalités sociales, au rôle réservé à la femme dans la société.
Enfin, le rouge est la couleur du sang et, notamment, du sang féminin. Celui-là même qui relie Anna aux autres femmes de sa famille (sa mère Libertad, sa grand-mère Virtudes) et permet de mettre en perspective la vie de trois générations de femmes fortes et rebelles.
Malheureusement, une fois le livre refermé, le bilan est plutôt maigre. Ce roman ne laissera pas de trace durable dans ma mémoire parce qu’il manque de consistance.
Fille de rouge – Isabelle Alonso – Editions Héloïse d’Ormesson – 2009