Elle pourrait me revenir disent les blouses blanches. Quand je la regarde je pense à ces valeurs qu’elle porte en elle.
Elle aime lire
Eux trouvent que ca demande trop d’effort.
Elle se régale des subtilités de l’âme humaine qu’un Swieg ou un Balzac lui ont fait découvrir. Elle a toujours ouvert son âme pour les ressentir, pour élargir son panel de sensation, et pour cela, elle sait bien que les mots sont la voie d’accès à cet humanisme. C’est pour cela qu’elle a voulu enseigner.
Eux se régalent d’intrigues sanguinolentes, de théories du complot, de personnages à haïr, à buter, à torturer, à « finir ». Eux gavent leurs âmes d’histoires glauques balancés en permanences sur toutes les chaines, des histoires de meurtres en série, d’incestes, d’enfants disparus, d’enterrés vivants, de torturés pour le plaisir. L’écran se nourrit des situations extrêmes et les rend banals. Il n’y a là que situations grossières et barbares qu’on enfonce dans les profondeurs de leurs inconscients, pour libérer la bête, la flatter, lui insuffler que puisque Dieu et toute autorité morale sont morts, tout est possible.
Elle, elle se régale d’instants volés à la dictature du temps, assise dans l’herbe, à ne rien faire, le regard porté à l’horizon, vivante, ho oui, pleinement consciente du cadeau incroyable, merveilleux qu’est la vie.
Eux n’accordent aucune valeur à la vie, tout n’est que rapport de force, de possession, d’ « honneur », tu parles d’un honneur… Ils peuvent s’écharper au couteau pour l’honneur. Des imbéciles, mais des imbéciles dangereux.
Pas de doute, la décivilisation est en marche.