Avec 167 millions d’internautes, l’Afrique s’approprie progressivement l’internet. Les acteurs politiques, notamment les chefs d’Etat du continent, y ont trouvé un terrain de conquête de fans et d’électeurs. Ils investissent désormais le web et les réseaux sociaux. Qui sont les dix présidents les plus connectés d’Afrique ? Comment leurs profils sont-ils animés ? Qui sont les animateurs de leurs pages sur Facebook et Twitter ? Disposent-ils de sites web personnels ?
Immersion dans ce dossier réalisé par Beaugas-Orain DJOYUM de l’Agence Ecofin, pour le magazine Réseau Télécom Network N° 59.
1. Paul Kagame, l’interactif
C’est le président africain le plus connecté selon notre classement. Son site web, baptisé The Journey Continues, Dukomeze Imihigo, fait sans doute partie des sites web personnels les plus consultés du pays. On le retrouve également sur paulkagame.tv, où l’on peut écouter tous ses discours et interviews en version audio.
C’est aussi le président le plus interactif sur les réseaux sociaux. Son compte Twitter est presque toujours animé. On y retrouve des conseils, des salutations, des citations, des encouragements ou encore des discussions. Le 20 décembre dernier, à l’occasion de la commémoration du 25ème anniversaire de son parti politique, le Front populaire rwandais (RPF), en marge de son discours il écrit sur Twitter : « Le sacrifice de nos nombreux jeunes pour la libération du Rwanda n’était pas vain. Nous comptons sur la jeunesse actuelle pour continuer le combat. » Et ce ne n’est pas seulement lors d’événements précis qu’il dialogue avec ceux qui le suivent sur Twitter.
Le 16 décembre par exemple, Stephen Ragui lui écrit : « Monsieur, je vous souhaite un joyeux anniversaire et une année 2013 prospère. Reconnaissons que cela a été une année surchargée. » Et le président de lui répondre : « @ragui101. Meilleurs vœux à toi également et merci. C’est toujours surchargé pour moi toutes les années. Merci. »
Passionné de football, le président ne s’empêche pas de commenter des matches du championnat anglais avec ses amis, telle Akaliza Keza qui, le 8 décembre dernier, à la mi-temps, se demandait si le président était en train de voir comment Arsenal battait West Bromwich (1-0). Et Paul Kagame de lui répondre : « @AkalizaKeza. Tu seras surprise. J’ai regardé. Attendons la seconde partie du match. Merci. »
On retrouve aussi le président Paul Kagame sur plusieurs autres réseaux sociaux, en l’occurrence Facebook, Google+, Flickr ou encore YouTube.
Données au 22 décembre 2012 :
Sites web personnels : http://www.paulkagame.com, http://www.paulkagame.tv
Site web présidence de la République : presidency.gov.rw
Nombre de « likes » sur Facebook : 25 829
Nombre de « followers » sur Twitter : 93 202
Interactivité avec internautes : 4/5
2. Moncef Marzouki, l’As de pic
Le successeur de Ben Ali à la tête de la République de la Tunisie est en Afrique du Nord le chef d’Etat le plus actif sur la toile. Sur le site de microblogging, il est presque toujours présent, commentant en arabe les sujets de l’heure, indexant les articles en sa faveur ou encore partageant les photographies de ses nombreuses activités présidentielles.
Contrairement à son compte Twitter exclusivement en arabe, son site web personnel (www.moncefmarzouki.com) est disponible en trois langues : le français, l’anglais et l’arabe. Sans doute une stratégie pour attirer encore plus d’audience. Sur la page d’accueil, on peut lire son mot de bienvenue, qui donne le ton du site par rapport à l’ancien régime : « Je voudrais commencer par souhaiter une très chaleureuse bienvenue aux amis que je ne qualifierai certainement pas d’étrangers tant ils nous [ont] été proches et le restent. Et ce, par leur soutien fraternel, aux pires moments de la dictature. »
Sur sa page personnelle, le chef de l’Etat offre un aperçu de sa large bibliographie, constituée d’une vingtaine de livres en arabe et en français qu’il a écrits. On peut citer parmi eux
L’arrache corps, un essai sur l’expérimentation humaine en médecine (Alternatives, Paris 1979), Arabes, si vous parliez (Lieu commun, Paris 1987), La mort apprivoisée (Ed du méridien, Montréal 1990), ou encore Le mal arabe (L’Harmattan, Paris 2004).
Une ombre au tableau : le site web n’est plus actualisé et la mise en page n’est pas très attrayante. Pour avoir des infos plus fraîches sur le président, il faut se rendre sur le portail officiel de la présidence de la République : http://www.carthage.tn.
Données au 22 décembre 2012 :
Site web personnel : http://www.moncefmarzouki.com
Site web présidence de la République : http://www.carthage.tn
Nombre de « likes » sur Facebook : 842 947
Nombre de « followers » sur Twitter : 48 575
Interactivité avec internautes : 1/5
3. Jakaya Kikwete, le social
Le président tanzanien est, d’après notre classement, le président le plus connecté de l’Afrique de l’Est. Présent sur Facebook et Twitter, Jakaya Kikwete est en contact permanent avec les jeunes, avec qui il ne discute pas seulement de politique, mais également de faits sociaux ou encore de sport. Le 1er janvier 2013, c’est à partir de son mobile qu’il envoie un message de meilleurs vœux à ses fans sur Facebook.
Sur sa page Facebook, par exemple, on peut retrouver des messages du genre : « Congratulations à Wilfred Moshi d’avoir atteint le sommet du Mont Everest ce jour, 19 mai 2012, devenant ainsi le premier Tanzanien à le faire. » Le message enregistre 195 commentaires et est aimé de 148 personnes parmi ses 56 400 fans. Autre message sur ce réseau social en mai 2012 : « Le leadership, c’est l’opportunité de travailler pour le peuple, de servir le peuple, de faire la différence et de le rendre meilleur. » Comme toujours, le message est largement partagé par ses fans.
Sur Twitter, Jakaya Kikwete est encore plus présent et plus interactif. Et ses tweets sont « retweetés » des centaines de fois par ses 4600 abonnés (au 1er janvier 2013). On peut y retrouver des messages du genre : « Ce n’est pas dans l’ordre naturel des choses que les parents enterrent leurs enfants. Cela brise le cœur. Repose en paix Juma Kilowoko » ; « “Ceux qui ont le privilège de savoir ont le devoir d’agir” – Albert Einsten #Africa #Peace #Development #Democracy » ; « En ce jour (1er décembre 2012, ndlr) renouvelons notre engagement : zéro nouvelle infection, zéro discrimination et zéro mort de Sida. #AIDSWillLose ». Bref, avec Jakaya Kikwete, l’on note que la gestion des comptes sur les réseaux sociaux tranche avec les pratiques jusqu’ici observées chez bon nombre de présidents africains. Il arrive d’ailleurs au président de faire du Live blogging de certaines rencontres.
A travers cette pratique remarquable sur les réseaux sociaux, le président tanzanien est un exemple à suivre par bon nombre de ses homologues africains.
Données au 1er janvier 2013 :
Site web personnel : Aucun
Site web présidence de la République : http://www.tanzania.go.tz
Nombre de « likes » sur Facebook : 56 400
Nombre de « followers » sur Twitter : 44 600
Interactivité avec internautes : 3/5
4. Goodluck Jonathan, le réassureur :
Visiblement, Goodluck Jonathan a de la chance sur le web et les réseaux sociaux. En termes de popularité, c’est le président de l’Afrique subsaharienne le plus suivi sur les sites de rencontre et de partage. Sans doute à cause de ses 170 millions d’habitants et des 48,3 millions de personnes connectées au net que compte son pays. Il bénéficie également de nombreux sites web mis en place en sa faveur. On peut citer parmi eux http://www.supportgoodluck.org.
D’abord, sur les réseaux sociaux tels que Facebook, il compte au 25 décembre 2012 environ 850 000 fans. Toutefois, il n’est pas super actif sur Facebook. Son dernier « post » au 25 décembre 2012 datait du 1er novembre 2012. Date du premier anniversaire de son investiture à la tête du pays. Dans son post, le président remerciait ses compatriotes d’avoir cru en lui et informait que les promesses qu’il avait faites lors de sa campagne électorale seraient tenues, mais qu’elles prendraient du temps pour être réalisées.
En octobre 2012, après les inondations qui ont frappé son pays, le président nigérian a utilisé Facebook pour consoler les victimes : « Nous avons des équipes d’urgence qui travaillent nuit et jour pour secourir tous ceux qui sont affectés. Je m’assure personnellement que le gouvernement fédéral déploie tous les moyens pour alléger les souffrances causées par ces inondations. Nous allons surmonter cela. Nous allons reconstruire, nous allons survivre ! » écrit-il. Le message est partagé 473 fois et enregistre 1766 commentaires. Seul hic, il n’y a pas d’interaction avec les internautes.
S’il poste de temps en temps des infos sur sa page Facebook, il n’en est pas de même pour Twitter. Ici, il est rare de voir un « tweet » du président. Le dernier étant celui du 11 mai. Et visiblement, il s’agit d’un faux compte qui enregistre près de 50 000 abonnés.
Son site web personnel a encore les allures d’un candidat à l’élection présidentielle. « Un vote pour Goodluck Ebele Jonathan est un vote pour la transparence et la bonne gouvernance », peut-on lire sur sa page d’accueil. Mais, hélas, son site personnel souffre d’un problème de mise à jour. Il faut se rendre sur le site officiel de la présidence de la République pour avoir des informations sur ses activités présidentielles.
Données au 22 décembre 2012 :
Site web personnel : http://www.goodluckeberejonathan.com
Site web présidence de la République : http://www.nigeriafirst.org
Nombre de « likes » sur Facebook : 842 947
Nombre de « followers » sur Twitter : 48 575
Interactivité avec internautes : 1/5
5. John Dramani Mahama, le communicant
« Four more years. » Le tweet du président Obama, accompagné d’une photo de lui enlaçant sa femme à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, a sans doute fait le tour du monde et fait partie des tweets les plus partagés de l’histoire. Ce n’est pas le cas de celui de John Dramani Mahama, le tout nouveau président ghanéen. « Merci à tous les Ghanéens. Vous avez une fois de plus hissé le Ghana comme une étoile brillante de démocratie sur le continent. Continuons à construire dans l’unité », a-t-il écrit sur Twitter le 9 décembre 2012 après l’annonce des résultats le déclarant vainqueur de l’élection présidentielle. John Dramani n’est pas tellement actif sur ce réseau social. Il faut aller le retrouver sur Facebook, où il compte 135 960 fans au 25 décembre 2012.
Ici, il a tissé avec ses amis un lien solide, les informant fréquemment de ses activités. Le 25 décembre par exemple, depuis l’Afrique du Sud où il est en séjour privé, il souhaite un joyeux Noël à ses compatriotes et dément les rumeurs qui circulent dans le pays sur son état de santé. « Mes chers frères et sœurs, ma famille et moi saisissons cette opportunité pour vous souhaiter un joyeux Noël. Ma femme Lordina vous transmet ce message de Noël dans lequel elle vous encourage à prendre soin de vos familles, d’accorder de la sympathie et de tendre la main aux personnes nécessiteuses. Oui, je suis en Afrique du Sud avec ma femme et mes enfants pour un séjour privé. C’est une opportunité pour moi de passer plus de temps avec eux. Je ne suis pas dans un hôpital », écrit-il.
Sur le web, le président ghanéen dispose sans doute du site web personnel le plus attrayant des présidents africains, sur le plan iconographique bien entendu. Emplois, stabilité, développement. Ce sont probablement les piliers sur lesquels John Dramani Mahama veut construire « un Ghana meilleur ». Ces trois mots sont inscrits sur la page d’accueil de son site web personnel, un portail qui propose sa biographie, son manifeste, ses discours et une galerie de photos et vidéos.
Données au 22 décembre 2012 :
Site web personnel : http://www.johnmahama.org
Site web présidence de la République : http://www.presidency.gov.gh
Nombre de « likes » sur Facebook : 135 960
Nombre de « followers » sur Twitter : 7 247
Interactivité avec internautes : 2,5/5
6. Jacob Zuma, l’intéressé
Il compte près de 200 000 « followers » sur Twitter, mais reste absent et inactif sur le site de microblogging depuis mars 2012. Or, en mai 2011, quand il s’y lançait, tout portait à croire que le président sud-africain devenait un « président 2.0 ». Mais c’était juste pour la campagne électorale. Ses messages étaient alors retweetés par ses centaines d’abonnés. 600 « followers » dès la première heure de la création de son compte @SAPresident. Son premier tweet, « En Afrique du Sud, la démocratie est en train de fleurir. Merci pour la participation de tous les citoyens. C’est magnifique. Votez le 18 mai ! » a donc été retweeté plusieurs fois.
Le président était régulier sur Twitter et n’évoquait pas seulement les sujets politiques, même si ceux-ci prenaient le dessus. « J-jour moins 100 pour la coupe du monde de Rugby. Arborons notre vert et or chaque vendredi pour soutenir les Bokke », pouvait-on lire sur son compte. « Oui, c’est le compte officiel du président Zuma. Il a décidé de rejoindre le monde de Twitter afin de mieux communiquer sur ses activités, afin d’atteindre une large audience, à la fois de jeunes et de vieux du pays et de l’étranger », expliquait Zizi Kodwa, son porte-parole. Il arrivait d’ailleurs au président de signer ses tweets avec « Prez Zuma ». Mais, neuf mois plus tard, ce compte est devenu muet. L’objectif électoral était atteint.
Il faut désormais se rendre sur Facebook pour avoir des nouvelles du président sud-africain sur les réseaux sociaux. Ici, il draine 31 500 fans. Ce compte, à l’observation, est animé par son équipe de communication. En plus des liens vers les articles du site web de la présidence de la République, ou encore vers celui de l’ANC, le parti qu’il dirige, on peut retrouver des messages qui sortent de l’ordinaire comme : « Bowasa est à la recherche des agences et experts dans le domaine de la publicité. SVP envoyez votre mail et les détails à l’adresse sicelo@clicklivingmedia.co.zasicelo@clicklivingmedia.co.za ». Mais, ici, le président est assez interactif. Il n’hésite pas à répondre à un internaute qui pose une question. C’est le cas de Sihle Miya qui, à la suite d’un message du président, demande à Jacob Zuma la méthode de sélection des élèves et étudiants boursiers, car il a de bonnes notes dans certaines matières. Et le président de lui demander s’il a véritablement postulé à une bourse. Même si, après la réponse de l’internaute, il n’y a plus de réaction du président, l’on note cet effort de rester à l’écoute des jeunes qui postent des commentaires.
Le président sud-africain n’a pas de site web personnel. Néanmoins, la présidence de la République en dispose, et l’on peut y retrouver l’actualité, les discours et le parcours du président. On y retrouve aussi le portrait du vice-président, Kgalema Motlanthe, et ceux des ministres du pays.
Données au 1er janvier 2013 :
Site web personnel : Aucun
Site web présidence de la République : http://www.thepresidency.gov.za
Nombre de « likes » sur Facebook : 31 500
Nombre de « followers » sur Twitter : 191 700
Interactivité avec internautes : 2,5/5
7. Ali Bongo, le connecté
Au 1er janvier 2013, sa page officielle rassemble 53 000 fans. Ali Bongo devance ainsi plusieurs présidents africains présents sur Facebook depuis plusieurs années. C’est le seul réseau social où le président gabonais rassemble plus de fans.
Sa page Facebook reste autant que possible proche des jeunes. Les informant de toutes les activités présidentielles et des initiatives prises en leur faveur. C’est ainsi que ses messages, bien qu’il n’y ait pas d’interactivité avec les internautes, sont les plus partagés et les plus commentés par ses fans, contrairement à d’autres présidents qui enregistrent simplement une dizaine de commentaires sur leurs posts.
A titre d’exemple, le 31 décembre 2012, il poste un message accompagné d’une belle photo de lui en compagnie de jeunes : « Le gouvernement, la Première dame et moi-même vous souhaitons nos meilleurs vœux de bonheur, de santé et de réussite pour cette nouvelle année, ainsi qu’à votre famille et à tous ceux qui vous sont chers. Notre action commune au service du développement de la nation doit se poursuivre avec force, vigueur et détermination pour que cette année 2013 marque un tournant décisif pour l’émergence de notre pays, dans la paix et la fraternité. Belle et heureuse année ! » Plus de 2500 personnes aiment le message qui est partagé 185 fois en quelques jours et qui enregistre 690 commentaires.
A l’opposé de Facebook, sur Twitter, le président gabonais est absent, même s’il y dispose d’un compte. On y compte juste trois tweets qui datent d’août 2009. Néanmoins, on peut retrouver Ali Bongo sur YouTube ou Dailymotion.
En ce qui concerne les sites web, le président gabonais dispose d’un site web personnel, et bien évidemment d’un autre site web pour la présidence de la République. Particularité ici, le site web de la présidence de la République ne fait pas seulement la part belle aux activités du président (son site web personnel s’en occupe), mais présente les potentialités du pays, avec des rubriques comme Gabon vert, Gabon industriel, Gabon des services, Investir au Gabon, Gabon culture ou encore Gabon à l’international. L’ensemble de tous ces éléments fait en sorte qu’il soit d’après notre classement le président le plus connecté de la zone Cemac.
Données au 22 décembre 2012 :
Site web personnel : http://www.presidentalibongo.com
Site web présidence de la République : http://www.legabon.org
Nombre de « likes » sur Facebook : 48 378
Nombre de « followers » sur Twitter : 842
Interactivité avec internautes : 2,5/5
8. Paul Biya, l’unilatéral
En Afrique centrale, le président camerounais est le président le plus suivi sur Twitter. Paul Biya rassemble au 1er janvier 2013 déjà 2900 « followers », alors que ses homologues de l’Afrique centrale ont à peine 1000 abonnés. Le président en personne n’est pas particulièrement fan des réseaux sociaux, mais a conscience de leur importance. Son équipe de communication se charge de gérer sa présence sur Facebook et Twitter. A l’observation, ses deux comptes Facebook et Twitter sont synchronisés, car l’on y retrouve des messages identiques à quelques mots près. « Mon message à la nation pour terminer l’année 2012 : l’investissement repart. Lisez l’intégralité du message ici », peut-on lire sur les deux réseaux sociaux le 2 janvier.
Seulement, sur Facebook, l’on retrouve de nombreux faux comptes de Paul Biya. Au point où son équipe de communication a donné à son compte officiel le nom : Président Paul Biya (seule page officielle, unique official page). Comme chez de nombreux présidents, la communication du compte du président est unilatérale. Aucune interactivité avec les jeunes. Les questions et relances des jeunes restent lettre morte. Sur ce compte, on peut retrouver les liens des articles du site web de la présidence de la République qui font part des activités présidentielles. Des liens rarement instantanés. A titre d’exemple, son discours à la nation le 31 décembre 2012 a été posté sur Facebook le 2 janvier 2013 et ne rassemble que 15 commentaires plus ou moins favorables à ce discours. Mais, ici, on retrouve de temps en temps de belles photos des activités du président.
Sur le web, le président Paul Biya ne dispose pas d’un site web personnel. A la faveur de l’élection présidentielle de 2011, il en avait pourtant un dédié à la campagne électorale : http://www.paulbiya2011.com. Une fois réélu, le site a été fermé, l’objectif du site étant atteint, murmure-t-on à la présidence de la République. Toutefois, contrairement à d’autres pays, la présidence de la République du Cameroun dispose de deux portails web qui présentent les projets du gouvernement et beaucoup plus l’actualité du président. http://www.presidenceducameroun.com présente les vidéos de l’actualité présidentielle, alors que http://www.prc.cm est beaucoup plus général. Ce que l’on peut considérer comme un plus. Mais sur les réseaux sociaux, Paul Biya pourrait attirer davantage de fans.
Données au 22 décembre 2012 :
Site web personnel : Aucun
Site web présidence de la République : http://www.prc.cm, http://www.presidenceducameroun.com
Nombre de « likes » sur Facebook : 22 912
Nombre de « followers » sur Twitter : 2 863
Interactivité avec internautes : 1,5/5
9. Alassane Ouattara, l’exposant
C’est l’un des présidents africains qui a compris l’importance de la toile pour séduire ses compatriotes. Alassane Ouattara a deux sites web personnels. Ado Solutions est celui qui était le plus destiné à sa campagne électorale. On y retrouve son programme d’actions, sa biographie et surtout la rubrique Questions-réponses, où certains internautes ont obtenu des réponses à leurs questions lors de la période préélectorale. Mais une fois élu, l’interactivité avec les internautes a cessé.
Sur ado.ci, on retrouve beaucoup plus son parcours, ses idées forces et une médiathèque de documents PDF et audiovisuels sur le parcours, les actions ou les réussites du président. Ces deux sites web ne sont pas actualisés comme celui de la présidence de la République (presidence.ci), qui fait une veille de l’actualité présidentielle.
Le président est par ailleurs présent sur de nombreux réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Hi5 ou encore MySpace. Mais sur ces réseaux sociaux, les comptes du président sont gérés par ses services de communication. On y retrouve donc des photos et des liens sur les actions, discours, communiqués, audiences, et parfois les programmes de déplacements du chef de l’Etat. Seul hic, pas d’interactivité avec les internautes sur ces réseaux sociaux. Exemple d’un post sur le compte Facebook d’Alassane Ouattara : « Côte d’Ivoire : Ouattara a formé son nouveau gouvernement. »
Données au 22 décembre 2012 :
Sites web personnels : http://www.ado.ci, http://www.adosolutions.ci
Site web présidence de la République : http://www.presidence.ci
Nombre de « likes » sur Facebook : 17 920
Nombre de « followers » sur Twitter : 5 843
Interactivité avec internautes : 1/5
10. Macky Sall, le programmeur
C’est sur Facebook que l’on retrouve le plus souvent le président sénégalais. C’est également sur ce réseau social qu’il dispose du plus grand nombre d’amis. Ceux-ci ont franchi la barre des 30 000 le 21 novembre dernier, et le président sénégalais leur a adressé un message. « Merci à vous de m’avoir suivi, certains depuis le début, ceux qui m’ont rejoint et ceux qui continuent à venir. Je vous en remercie et je continue à lire vos commentaires avec beaucoup d’attention. Les défis sont énormes pour notre pays, je compte sur chacun de vous pour que nous les relevions ensemble, car ensemble tout est possible », lit-on sur son compte.
Certains chefs d’Etat africains avares en informations sur leurs programmes de déplacements gagneraient à visiter le profil Facebook de Macky Sall. Avant de participer aux événements, rencontres, voyages hors du pays, le président l’annonce sur ce réseau social. « Chers amis, aujourd’hui je serai à Sandiara pour inaugurer le lycée. Par la même occasion, je poserai la première pierre du lycée professionnel de la localité » ; « Chers amis, je préside ce jeudi à 16 heures l’ouverture de la 21ème Foire Internationale de Dakar (FIDAK). Prévue jusqu’au 12 décembre, la 21ème FIDAK a pour thème : Protection de l’environnement pour un développement durable en Afrique de l’Ouest. » Il ne manque pas de faire un compte-rendu de ses activités présidentielles en images.
Les réseaux sociaux sont également un lieu où le président sénégalais recueille parfois l’avis des jeunes sur certains sujets. Ainsi, le 18 juin dernier sur Facebook, il pose la question suivante : « Chers amis, que pensez-vous de la délocalisation du Conseil des ministres dans les régions ? » Il reçoit plus de 330 réponses.
Seul bémol, Macky Sall ne dispose pas d’un site web personnel. Et le site web de la présidence de la République est encore en construction.
Données au 22 décembre 2012 :
Site web personnel : http://www.macky2012.com
Site web présidence de la République : presidence.sn
Nombre de « likes » sur Facebook : 12 975
Nombre de « followers » sur Twitter : 6 667
Interactivité avec internautes : 1/5