- que le restaurant danois élu le meilleur du monde en 2010, 2011 et 2012 par le magazine britannique Restaurant a annoncé samedi qu'il rembourserait la soixantaine de clients tombés malades après y avoir dîné en février. Est-ce possible ? Est-ce possible de tomber malade en dînant dans le fleuron de la gastronomie mondiale ? Ne s’attend-on pas plutôt en tomber en pâmoison devant les plats dégustés, à s’évanouir de bonheur, de jouissance gustative ? Ce restaurant de Copenhague, Noma, a indiqué que des analyses avaient permis de désigner comme origine des vomissements et diarrhées des 63 clients touchés, un norovirus, cause fréquente de gastro-entérites virales. Soixante-trois clients, ça fait quand même beaucoup, ils vont avoir du mal à le digérer. Le remboursement des frais de bouche réussira-t-il à compenser les aléas intestinaux, le mauvais souvenir et la mauvaise publicité, pas sûr ! Précision supplémentaire, le virus aurait été apporté par le personnel. Il aurait été étonnant que la direction prenne la responsabilité sur ses épaules, autant accuser un plongeur qui se serait mal lavé les mains avant de les tremper dans son bac d’eau ! Si les meilleurs sont capables du pire, doit-on compter sur les plus mauvais pour obtenir l’excellence ?
- que le conclave chargé d'élire le nouveau pape débute mardi. Et le suspense itou. Et le suspense aussi. Et le suspense avec. Lundi, les cardinaux électeurs vont participer à une dernière congrégation générale. Une forme de mise au vert des sportifs, une préparation tactique au tableau noir ? Le lendemain, ils seront 115 à s'enfermer dans la Chapelle Sixtine, coupés du monde, sans journaux ni télé, façon loft story. Les bienheureux, tout de même, ils n’auront même pas à faire la queue pour admirer le plafond barbouillé par l’ange qu’on appelait Michel. La place Saint-Pierre, elle, se prépare à accueillir des centaines de milliers de personnes et des caméras du monde entier, forme de téléréalité géante. Les producteurs vont-ils décider de laisser s’installer une ambiance de tension afin de tenir en alerte tout ce petit monde. Feront-ils durer ? Si oui, combien de temps avant que le peuple à l’affut de l’info ne se lasse. Aura-t-on droit à quelques indiscrétions qui filtreront par un heureux hasard nous informant d’une prise de bec entre deux cardinaux qui auraient été à deux doigts d’en venir aux poings et aux points, ces cardinaux ? Deux poings chacun, ce qui nous quatre ? Vont-ils nous régler l’affaire en deux heures top chrono et permettre aux ouailles de crier viva ou amen au plus vite ? Y aura-t-il des brebis galeuses, gâteuses ? Si les meilleurs sont capables du pire, doit-on compter sur les plus mauvais pour obtenir l’excellence ?
- qu’une appli d’un genre nouveau et même d’un nouveau genre va faire son entrée sur nos scènes, va venir au monde dans le nôtre. Elle s’appellera, les heureux futurs parents nous confient l’information en exclusivité, Hater. C’est l’appli pour bougons ou dénonciateurs de nullités, elle consiste à partager les choses que vous détestez avec les personnes que vous aimez. L’appli qui pointe du doigt, l’appli qui hue, l’appli qui siffle, l’appli qui lance des tomates, l’appli qui crie remboursez, l’appli qui s’offusque qu’on offre à ses yeux un tel spectacle, une telle bassesse, une telle ignominie, mais l’appli qui le dit en le montrant aux yeux d’amis afin de faire connaître celui celle ou ceux qui ont osé blesser son goût. Les professionnels du marketing disent souvent que si un client satisfait d’un produit en parle à 2 personnes, un client insatisfait en parle à 10. Hater a un rose avenir devant elle à exposer le meilleur du pire. Ce qui ne répond pas à la question du jour. Si les meilleurs sont capables du pire, doit-on compter sur les plus mauvais pour obtenir l’excellence ?