Bien sûr, je sais les inconvénients pratiques de la neige, la circulation, les ralentissements, les accrochages, mais la poésie souvent s’en inspire et permet aussi de survoler les soucis ! « La tête dans la neige » est le titre de mon tout premier recueil de poèmes, en son temps approuvé par Alain Bosquet à Paris, qui voulait l’éditer chez Gallimard (J’avais 17 ans… ). La vie de l’époque en a décidé autrement. Il a donc été édité plus tard avec des illustrations superbes du peintre Jean Dupont, dans ses bleus si caractéristiques. Je vous ai déjà recopié le premier quatrain, le revoici avec quelques strophes de la suite du poème.
Je vis la tête dans la neige / Et je m’endors au son du vent /
Mais quand se meurt le privilège / Je reste sourd au ciel mouvant.
Ils ont coupé nos bois de pins / Où je jouais enfant de rêve /
Les bûcherons au coeur repeint / M’en ont promis sur d’autres grèves.
Rendez-moi mes désillusions / Que je retrouve un peu d’enfance /
Mon corps pas encore en fusion / Mon âme encore sans défense.
Dessous la nuit comme un jet d’eau / J’écris je meurs et je m’épuise /
Vous me voyez courber le dos / Que nul ne rie ni ne le dise.
… La vie est belle !
Une des toiles de Jean Dupont