Une bonne question à se poser face au retour de l’hiver et de ses inconvénients sur nos déplacements est bien celle du coût du sel. Les répétitions d’épisodes entraînent des coûts non prévus qui sont absorbés par les collectivités, donc les contribuables. Beaucoup de critiques surgissent en hiver face au dessalage avec un manque d’information sur les moyens mis en œuvre. Quels sont les moyens des villes en matière de neige? Le sel ! Saler donc reste le plus courent des moyens mis en œuvre pour faire fondre la neige, éviter le verglas et la patinoire sur les routes et les trottoirs.
Mais ce sel coûte cher aux collectivités et est dangereux pour l’environnement et la répétition des séquences neigeuses qui déploie une utilisation du sel en grande quantité provoque la pénurie dans les villes. Les collectivités doivent ainsi payer le sel, et le salage dans toutes les rues de leur ville. Une facture bien salée pour permettre aux gens de circuler en tout temps.
Pour déneiger les rues en cas de forte neige, le sel ne suffit plus et nous avons recourt à des déneigeuses permettant de racler le sol pour nettoyer la neige et éviter la boue et le verglas. Ceci représente un investissement considérable pour une ville, si l’on compte plusieurs milliers d’euros par véhicule à amortir sur une dizaine d’années. Sans compter que comme tout véhicule, les couts de maintenance et d’exploitation de ces outils s’élèveront eux aussi à plusieurs milliers d’euros par an! Tout cela pour quelques jours par an…ou décennie!
On reproche régulièrement aux services d’entretien le manque d’anticipation. Chacun voudrait et c’est naturel être prêt à toute épreuve, et à tout moment…Il faut savoir reconnaître que les prévisions de ces phénomènes météo sont très difficiles dans nos contrées tempérées.
Cela dit il faut pouvoir également avoir du recul et pouvoir relever les conséquences du salage et du déneigement sur notre environnement urbain. Le sel déversé abondamment sur la chaussée, va s’écouler avec l’eau dans les égouts, les tuyaux d’évacuation des eaux de pluies et eaux usées. Or l’eau salée constitue une solution chimique très agressive envers tous les matériaux: vous êtes à même d’en constater les premiers effets sur vos chaussures après quelques pas sur la chaussée enneigée et dessalée…Mais ce qui atteint le cuir de vos souliers attaque également les structures métalliques, les chaussées ( le revêtement ) également ! Ainsi, ces eaux salées vont ronger, éroder tout sur leur passage, et finir par échouer dans les stations d’épuration… qui ne sont pas prévues pour assainir des eaux salées. On constate donc de nombreux effets destructeurs dont certains nous sont invisibles…
De façon toute utopique mais assurément comme une solution pour demain dans la préservation de notre environnement ne faudrait-il pas gérer nos déplacements en adaptant notre monde moderne abondamment irrigué de nouvelles technologies en pouvant les limiter en période de conditions météorologiques extrêmes ? De pouvoir fixer de nouvelles habitudes en acceptant certains écarts météo et par ce ralentissement d’énergie en arriver à préserver durablement notre environnement ? C’est un question qui est posée tout en sachant qu’elle ne peut se régler qu’en abordant dans sa globalité notre société et ses rythmes, sociaux économiques qui aujourd’hui la régulent.