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PÉKIN1, subst. masc.
Étoffe de soie peinte; étoffe présentant des raies alternativement mates et brillantes ou de couleurs, de matières différentes. Une très grande bergère en bois jadis doré et revêtue de pékin à fleurs (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.31). Au milieu du rayon, une exposition des soieries d'été éclairait le hall d'un éclat d'aurore (...). C'étaient des foulards (...), des surahs (...), des pékins satinés à la peau souple de vierge chinoise (Zola, Bonh. dames, 1883, p.629). La baronne (...) avait une robe de pékin corail à manches monstrueuses (Gyp, Leurs âmes, 1895, pp.78-79).
Pourquoi dit-on, parfois, "Y avait pas un pékin!" ou "le pékin moyen"? Ecoutons plutôt...
Une production Radio France. Texte (déposé), voix et réalisation: Serge Fournel. Cliquer sur Lire la Suite pour le texte intégral de la chronique.
Ouais, excellent ! Riche idée de s’équiper avec wi-fi, là, pour faire du Ternet partout ! j’ai la Lave-box sur les genoux depuis trois heures, je fais clignoter le machin, je secoue les câbles ! Que dalle ! Installation rapide, qu’ils disaient. La hot-line? L’aide en ligne! Deux plombes au téléphone ! Pas un péquin pour te répondre ! Fumiers de lapin !
Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Non, pas le fumier de lapin, ça c’est clair. Non, je pense aux péquins ! Quand y a « pas un péquin ». Ou le péquin moyen, comme moi. D’où il vient ? Ben, du pékinois, évidemment !
Mais oui, c’est ça ! C’est ce chien ridiculement nain, ce tas de poils avec sa tête d’ahuri, qui est à l’origine du péquin insignifiant dont on se moque.
Eh bien non, lâchez cette pauvre bête, et suivez-moi !
Sous Napoléon 1er, c’est dans l’argot des militaires qu’on appelle péquin, par dérision les bourgeois. Le Pékin, qui s’écrit à l’origine comme la capitale chinoise, est une sorte d’étoffe de soie, qui sous l’Empire, est en effet souvent porté en pantalon par le bourgeois cossu. Un jour, Monsieur de Talleyrand entendant ce mot, prononcé par le Maréchal Augereau, lui en demanda la signification. Le maréchal répondit : « Nous autre militaires, nous appelons péquin tout ce qui n’est pas militaire ! ». Ce à quoi Talleyrand répondit : « Et nous, nous appelons militaire tout ce qui n’est pas civil ». cela dit, notre péquin de l’argot des soldats n’est peut-être pas chinois. Il vient peut-être de l’espagnol « pequeno » (le petit), ou du provençal « pequin » qui veut dire malingre ou maigrichon. Dans tous les cas, ce n’était pas très flatteur. Dans un dictionnaire du « bas langage », on prétend aussi que le péquin fut une injure équivalant à sot, ignorant, imbécile !
Or donc...de civil, le péquin est bientôt devenu tout simplement un type, un mec, le péquin moyen. qui, à priori, a peu de chances d’y participer, aux Jeux Olympiques...du Pékin !
Voila ! En un mot comme en cent, c’est ça !