Flashy, Dada, Punk, Porno, les collages provocants de Linder Sterling dénoncent les clichés de l’idéal féminin depuis plus de trente ans.
Actuellement, le Musée d’Art Moderne de la ville de Paris lui offre une incroyable rétrospective et donne enfin à Linder Sterling son quart d’heure de gloire wharolien. L’occasion idéale de (re)découvrir l’œuvre et les différentes facettes de cette figure subversive et féministe des années 70/80.
Née en 1954 à Liverpool, où elle se souvient d’une « pauvreté presque dickensienne », Linder Sterling appartient à la première génération de la classe ouvrière qui a pu faire des études d’Art et vit en direct l’explosion du punk.
Elle entre crête en avant dans la punkitude de ce Manchester des années 70 déglingué par la crise économique, et investit différentes formes artistiques, des arts plastiques à la musique en passant par la mode.
Elle commence par créer avec ce qui lui tombe sous la main en l’occurrence des magazines féminins et porno qu’elle découpe pour réaliser des collages. Elle compose des photomontages à la manière de l’artiste dada John Heartfield, qui a combattu efficacement la propagande nazie à coups de ciseaux, de photos et de pots de colle.
Sauf qu’elle c’est le sexisme qu’elle combat.
En 1977, un de ses photomontages (sur un fond jaune, une femme nue, fer à repasser à la place de la tête et deux bouches sur les seins) sert de pochette au single des Buzzcocks : Orgam Addict. Sexy, morbide et engagé, le style Linder est lancé.
Elle décrit ses œuvres comme des « automontages » dans lesquels elle casse l’image idéale de la femme en faisant le portrait de son aliénation. En transformant la femme en simple objet commercial voire en sex-toy, elle dénonce toutes les formes de violence qui lui sont faites et au-delà, toute l’indécence de l’imagerie publicitaire.
Près de 200 œuvres de tous types et de toutes disciplines sont rassemblées jusqu’au 21 avril 2013 au Musée d’Art Moderne, dont notamment la vidéo mythique d’un concert du début des années 80 avec son groupe LUDUS à l’Haçienda. Elle y portait une robe composée de pétales de viandes crues et de têtes de poulet. Lady Gaga n’a donc rien inventé et si pour elle ce n’est qu’un look en plus, pour Linder Sterling ce fut un acte chargé de revendication.
Comme tant d’autres.
Je vous laisse découvrir tout cela en images, ici ou là-bas.
Musée d’Art Moderne de la ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris.
Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h
Nocturne le jeudi jusqu’à 22h.
Plus d’info, ici.
(Source : grazia.fr, ideat.fr & novaplanet.com _ credit © Linder Sterling)
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