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On était à la soirée Can I Kick It? à la Coopé de Clermont-Ferrand

Publié le 11 mars 2013 par Wtfru @romain_wtfru

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Annulée en décembre dernier, la soirée Can I Kick It? a cette fois-ci bien eu lieu à la Coopérative de Mai de Clermont Féfé. Pour les non-initiés, CIKI (oui, on va abréger, ça ira plus vite) c’est l’association sur scène de plusieurs entités du rap autour de Triptik. On y retrouve la nouvelle génération avec L’Entourage, Cool Connexion, Taipan mais aussi des vieux de la vieille comme Kohndo, Cassidy, Vicelow, Busta Flex et bien d’autres. Deux écoles de la fine fleur du rap français en somme. Cette délocalisation en terre auvergnate voyait venir Triptik, bien sûr, accompagné pour l’occasion de Busta Flex et de Deen Burbigo & Eff Gee de l’Entourage. 2h de show qui promettent de mettre le feu.

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La grosse bonne nouvelle de la soirée, c’est que la salle est bien remplie. Pas forcément une évidence pour un concert de pera dans le coin. On trouve de tout: du backpacker, du vieux briscards, du lascar et pas mal de titous et titounes quand même. Un clivage d’âge qui se fera sentir selon les artistes présents sur scène.
Et les premiers à lancer la machine, c’est Triptik. Drixxxé aux platines lance une introduction tout en sons US avant que Greg Frite et Dabaaz investissent l’espace scène. Il ne faut pas plus d’un morceau pour que le public soit acquis à la cause du trio. Faut bien le dire, ça fait plaisir de revoir les deux bonhommes écumer les salles ensemble. Surtout quand on voit leur parfaite alchimie scénique. Black Boul‘ en maitre de cérémonie et Dab‘ tout en nonchalance. En anciens, leur catalogue leur permet de voguer sur différentes pistes. Les grands classiques du groupe, bien évidemment, de Panam’ à Baigne dans le Faux en passant par le tube Bouge Tes Cheveux. Les plus vieux dans la foule savent, les autres auront tout le loisir de se déchainer sur les titres du dernier EP (Ca Fait Plaisir en tête). On a même le droit à quelques solos du Da, notamment La Plus Belle Ce Soir de son album personnel. Moment nutella.
Les quelques soucis techniques du début de show n’auront pas entamé le moral et l’esprit bon enfant du duo qui ne manque pas une occasion de chauffer le public qui répond bien présent en retour. Peut être même plus qu’ils auraient pu l’imaginer.. 45 minutes parfaitement rodées, d’un groupe qui se donne les moyens de ses ambitions et pour qui la scène est un espace vital.

De quoi passer le relai sereinement à l’autre vétéran du soir: Busta Flex. Dans un tout autre registre scénique, « Sta-Be » va lui aussi réussir son tour de force. En entrant a capella avec son couplet de C’est Nous les Restas par exemple. Puis en déversant son flow ultra-technique sur ses récentes sorties et surtout sa Flex Tape de l’an passé. Affichant une grosse confiance et un sourire communicatif, Busta impressionne de maitrise. Evidemment, le public monte en pression au fil de la performance et au fil d’un retour dans le passé. On entend certains reprendre des passages entiers de ses couplets mythiques et les têtes bougent en rythme. On retiendra la petite instru pakistanaise de C Ma Flextape dans les nouveaux morceaux mais surtout les classiques Pourquoi ?, Sexe Violence Rap et Flooze, Hip Hop Forever et le grand J’Fais mon Job à Plein Temps. On regrettera tout juste l’absence de Le Zedou mais dans un live écourté et avec un tel catalogue, difficile de contenter tout le monde. Et puis on lui pardonne vu la qualité du show donné. Visiblement touché lui aussi de l’accueil reçu, c’est avec la banane que Fonky Flex quitte la scène et laisse sa place à la nouvelle génération.

C’est donc Deen Burbigo qui ferme la marche de cette soirée. Et doit faire face à deux épreuves. Celle de prendre la place d’un rappeur du calibre de Busta Flex donc mais surtout celle d’assurer son passage tout seul puisque Eff Gee est malade. Habitué à évoluer en binôme, le rappeur du sud parisiannisé doit donc relever un petit défi. Aidée par l’apparition soudaine des petiots aux premiers rangs, il commence assis dans un fauteuil de velours. Pas besoin d’avoir des backs derrière, le public s’en charge. Et avec une certaine assurance, il réussit lui aussi à se mettre la salle en poche. Enfin au début tout du moins. Parce que la suite sera un poil moins glorieuse. Sans répétition tout seul, il va se perdre plusieurs fois et se mélanger les pinceaux dans ses couplets. Quatre pull-up sur un seul titre, ça devient difficile. Et même la présence du guest/remplaçant du soir Esso de la Cool Connexion ne pourra pas assez l’appuyer. Pas forcément préparé pour cette soirée, il va se contenter d’assurer deux, trois backs. Il faudra attendre le retour de Dabaaz puis de Triptik au complet sur Pas de Doute pour que l’ambiance reparte de plus belle. Un feu d’artifice avant un grand n’importe quoi assez sympathique puisque les artistes du soir vont laisser monter sur scène des MC’s d’un soir pour un Can I Kick It? en bonne et due forme. Evidemment, la qualité est très très contestable mais c’est le geste de tribune ouverte qui compte ici.

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Tout comme la proximité des différents protagonistes avec le public après le show. Ils se livreront avec plaisir au jeu des photos, autographes, discussions en tout genre et activités festives pendant facilement une heure. Rare pour être souligné. Une bonne ambiance, de bons artistes, un public réceptif, ce Can I Kick It? a tenu toutes ses promesses et prouvent que les concerts de rap ont bien leur place à Clermont-Ferrand. En espérant que les bons échos de cette soirée fassent leur effet!

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