Le Social media stratégist n’est peut-être qu’un épisode de la refondation des métiers de la com. Les choses évoluant très, très vite en ce domaine, voilà qu’à peine arrivé dans les services de com et marketing, le social media strategist cède sa place à son probable successeur qui aura sans doute un avenir bien plus durable : le digital manager.
La fonction du Social media stratégist est centrée sur les médias sociaux. C’est essentiel mais incomplet. Le nouveau métier de digital manager est moins spécifique, sa définition moins limitative et surtout, ses compétences élargies au champ complet du digital. La fonction de Social media strategist, si elle a bien sûr toujours un sens aujourd’hui, doit être envisagée comme une transition vers cette nouvelle fonction de digital manager. Pourquoi ? Simplement parce que les médias sociaux sont aujourd’hui devenus une partie, certes primordiale, d’une politique de communication on-line, mais plus la seule. Ce serait oublier un peu vite le web « classique » qui devient lui aussi de plus en plus « social » et surtout le nouveau pan indispensable du digital : la mobilité. Tablettes et smartphones sont en train de grignoter le territoire grandissant du digital (web+medias sociaux+ mobiles) jusqu’à en devenir probablement bientôt, le principal relais.
Digital manager
De ce fait, le métier de responsable de la communication digitale ne peut plus se limiter aux médias sociaux et à celui de Social media strategist. Si ce stratège des nouveaux médias a en quelque sorte succédé au webmaster des années 2000-2010 ; il devra à son tour céder le pas au digital manager, un nouveau métier que se trouve à la croisée des enjeux du social media pour l’entreprise : communication, marketing, commercial, relation-client.
Le métier ne se définit non plus en fonction de l’apparition de l’outil — comme ce fut le cas pour le webmaster ou celui de Social media strategist — mais sur la mutation même de l’entreprise se restructurant, entièrement, en fonction de cette révolution digitale qui brouille les lignes entre des domaines autrefois clairement établies dans l’entreprise. Qui aujourd’hui peut dire que les médias sociaux, les applications mobiles, ou le site web de l’entreprise concerne davantage le dircom que le directeur marketing ? le directeur commercial plutôt que le directeur de la qualité ? Personne, sinon justement, le directeur manager dont le rôle sera d’établir ce lien et cette cohérence de la politique digitale dans et hors de l’entreprise. Une fonction stratégique qui peut justifier d’un rang hiérarchique de cadre dirigeant, avec une dénomination de directeur digital (ou Head of Digital) très fréquente outre-atlantique mais que l’on retrouve aussi de plus en plus souvent en France.
Quel que soit son statut, ce responsable du digital devra aussi encadrer de nouveaux venus dans les métiers de la communcation dont évidemment le community manger sans oublier le webmaster. Mais il faudra aussi compter sur de nouveaux métiers émergents en entreprise comme le Community manager interne (internal community manager) ou le Curateur (curator).
Community manager interne
De plus en plus d’entreprises adoptent la technologie du réseau social pour en faire un outil de communication interne. La récente étude Cegos de 2012 démontre que près d’un quart des entreprises françaises en sont déjà dotées. De son côté le Gartner prévoit que 50% des grandes organisations auront mis en place des réseaux sociaux d’entreprise en 2016 et que 30% d’entre elles les considéreront comme des outils essentiels tel le téléphone et le mail aujourd’hui.
Un mouvement de fond qui conduit les entreprises à se doter de Community manager internes pour animer et faire vivre ces communautés corporate. Ces outils amènent à de nouveaux modes de travail plus collaboratifs face auxquels les salariés expriment encore beaucoup de réticence pour ne pas dire de méfiance. Le rôle d’un community manger interne sera autant d’entretenir ces communautés, d’en attiser le fonctionnement que d’aider à l’accompagnement du changement qui forme, comme souvent, le principal obstacle à l’adoption de ces nouveaux outils.
La spécificité du métier de community manager interne est sans conteste très axée sur cet accompagnement des collaborateurs, pour les aider à s’approprier ces techniques mais aussi et surtout à développer la culture du collaboratif. Une évolution qui passe d’abord une acculturation des salariés aux outils et usages du web 2.0. Le community manager interne doit apporter une dimension pédagogique à son activité, pour rallier et encourager les utilisateurs, et doit tenir un rôle moteur pour inciter à l’échange et au partage d’information.
Curateur
Le digital manager pourra aussi être amené à encadrer un content curator. Le curateur est un veilleur qui a pour mission de récolter l’information pertinente pour l’entreprise et de la diffuser avec pertinence aux acteurs concernés. Pas vraiment nouvelle, cette fonction était bien connue des documentalistes sous le terme de DSI : diffusion sélective de l’information. Mais il faut bien reconnaître, assez peur répandue dans les organisations. Aujourd’hui, les outils de curation du web comme Scoop-it, Netvibes ou Paperli, facilitent ce travail dont les entreprises ont de plus en plus besoin à l’heure où l’information devient vitale pour leur survie.
A l’origine, le curator est un responsable de collections dans un musée, ou un commissaire d’exposition, qui cherche et sélectionne les meilleures œuvres pour un lieu et un public donné, à l’occasion d’une exposition. La transposition au métier de curateur d’information est assez évidente. Mais au-delà de la sélection, le curateur apporte aussi une valeur ajoutée, celle de l’expertise, du point de vue, du commentaire. Il ne s’agit pas seulement de récupérer, trier et sélectionner l’information, mais de la rendre utile pour ses destinataires.
Et vous, dans votre entreprise, comment se composent les équipes du Digital ?
Lire aussi : les nouveaux métiers de la communication 1/2
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